Ce film jouit à sa sortie d’une forte “aura” , une sorte de film noir, poétique et allégorique .Presque un film culte, du tout début des années 80. il bénéficiait aussi du Buz crée par jeu du trio d’acteurs en début de carrière, charismatiques . Effectivement deux d’entre eux deviendront des acteurs important de leur génération : Dussolier (très bon , très juste) et Lanvin ( parfois un peu hésitant, à côté de la plaque, son jeu se perfectionnera par la suite ). Pour Christine Boisson c’est une autre histoire ; révélée pour sa plastique élégante et sensuelle par « Emmanuelle », elle essayera de se détacher de ce stéréotype « érotisant « ( avec difficulté) D’où à sa participation à des films d’ avant garde , art et essai. Son jeu n’est pas toujours bien posé, cela sonne parfois faux, et malgré tout elle doit aussi jouer de sa plastique, un beau nu de face au sortir de la baignoire. Mais elle aura du mal a faire une carrière car probablement sa capacité « d’acting » diversifié n’était pas suffisant . Mais le film a beaucoup vieillit, revu en 2014, on trouve souvent les scènes longues, et avec peu d’intérêt. L’errance à l’intérieur du taxi dans la nuit, les voix monocordes, ils picolent, se baladent dans les caves. Lanvin accoste une bourgeoise au manteau de fourrure dans un bar , Boisson est jalouse, la bourgeoise s’énerve, .Tout cela est un peu « cliché ». Les bad boys, un peu rebelles. Il y a pourtant quelques beaux plans séquences et le plus beau probablement le dernier plan séquence ou Dussolier marche le long des canaux de Paris, arrive de tout au fond, puis s’avance vers la caméra sous une petite pluie fine, en racontant la fin de l’histoire. C’est très beau et Dussolier est magnifique. Il ya bien sûr aussi le plan fixe de Boisson dans sa baignoire, les yeux dans le vague,avec Dussolier qui lui tourne autour. Il y a du désarroi dans ces personnages qui se cherchent, le film garde une certaine intensité, un aspect poétique Rimbaldien, mais cela ne suffit à le sauver , C’est un joli témoignage de film d’ auteur des années 80, mais ce n’est pas non plus un chef d’œuvre.