Jeune réalisateur, qui en 2006 offrait un slasher convaincant, All The Boys Love Mandy Lane (n'en déplaise aux puristes), Jonathan Levine se retrouve aux commandes d'une adaptation du livre de Isaac Marion, Vivants. Avec son budget de 35 millions de dollars, Levine a de quoi (bien) faire. En 1985, Romero, avec son Day Of The Dead montrait un Bub façon Frankenstein, livide mais humanisé. Avec Shaun Of The Dead, le mort-vivant reste le pote avec qui on joue à la console. Warm Bodies ressemblerait plus à des productions du type Dead Heads, Colin de Marc Price ou le The Revenant de D. Kerry Prior. En effet, la thématique du zombie, traitée avec plus ou moins de bonheur ces dernières années, a amorcé un virage...psychologique.
Jeune homme dont le futur s'est obscurci, R déambule dans une ville infestée de congénères. Le monde, depuis 8 ans, est devenu inhospitalier. Ici et là, des hordes de zombies s'en prennent aux vivants. Mais au-milieu de tout ça, R, lui, pense, interagit avec son environnement et a conscience de son existence. Il rencontre bientôt Julie, qu'il sauve d'une mort certaine. Même les morts ont droit au bonheur...
Censé être un film original, Warm Bodies ne l'est pas. D'abord, en donnant un fond psychologique à sa créature, Levine reprend des traits distinctifs ayant déjà été abordés bien avant lui. Le sentiment amoureux, lui, mis en avant façon comédie romantique, permet un traitement qui mélange humour et scènes intimistes. Dans l'ensemble, le scénario déçoit car il refuse des possibilités savoureuses (mais contournées). Ainsi, Warm Bodies reste une production chaste (une relation un peu idéalisée par exemple) et prévisible. À contrario, la bobine dispose d'un rythme savamment entretenu, d'un montage éloquent par moment (la scène où R retrouve la ville) et si, il y a un côté artificiel, on reste devant un divertissement de qualité. 3,5/5