Huuu !!! Hé gnéééé !!!
Les zombies pensent, parlent et maintenant aiment le cinéma ;-
Je n'ai pas lu le roman d'Isaac Marion et je le regrette. J'avais beaucoup d'apriori aussi sur ce film, en raison des reprises catatoniques ou bien des Blockbusters dénués d'inventivité qui ont définitivement envahi puis, sclérosé la production Hollywoodienne.
Quand je me suis décidé à voir enfin "Zombie Malgré lui", puisque c'est le titre français de "Warm Bodies", j'ai eu une agréable surprise.
C'est une critique sociale digne du maître et créateur du genre, dans sa forme moderne, George Roméro. Le monologue de "R" nous fait bien comprendre, dès le début du film, que malgré les diverses explications avancées pour justifier la zombification du Monde, c'est l'indifférence et les bulles d'isolement créées autour des humains, malgré toutes les technologies de communication avancées, qui ont fait perdre leur âme aux hommes et aux femmes. Ils sont tous des cadavres errant en dehors de rares communautés fortifiées.
Ce film est aussi rempli d'un humour fin et bien amené, tout comme le "retour des morts vivants 2"
Il transporte aussi une idée que peu de réalisateurs ont exploité dans leurs films traitant le même thème fantastique : un zombie peu penser, ressentir de la compassion et même surpasser sa condition de mort vivant. A ma connaissance seuls "le pays des morts" de Georges Roméro, "le retour des morts vivants 3" de Brian Yuzna et surtout le superbe "Zombie Anonyme" de Marc Fratto se sont frottés à cette innovation du genre, sans partir en vrille.
N'en déplaise aux puristes "Zombie Malgré lui" est une réussite dans son genre et les acteurs y jouent avec une justesse efficace. La jeune femme est parfaite. Dans un monde comme le sien, que faire de mieux et surtout de plus ! John Malkovich tient parfaitement la route. Comment dériver de son cap, face à de tels enjeux ! Quand à Nicolas Hoult et Rob Corddry, ils font un numéro d'acteurs qui auraient dû leur valoir une récompense dans un monde où les vrais talents seraient reconnus.
Bien sûr, il faut dire que l'ensemble est truffé de sympathiques références, pas toujours évidentes, et tout cela est renforcé par l'interprétation consciencieuse plus une technique photographique impeccable.
La cohérence dans le monde de la SF, à partir du moment où les vaisseaux dépassent la vitesse de la lumière et ou les morts cliniques marchent dans les rues, pourquoi le retour de leur âme et de leur vie ne serait-il pas lié.
Il faut innover dans les scénarii et dans les techniques de narration, de prise de vue, etc ...
Comme dans les années 1970 le cinéma stagne aujourd'hui. Sans le "seigneur des anneaux" de Peter Jackson, nous n'aurions droit qu'à des blockbusters décervelés ou bien des remakes sans âmes.
Alors Bravo pour "Zombie Malgré lui", il nous sort agréablement des sentiers battus devenus de véritables autoroutes.