Jonathan Levine est l’un de ces cinéastes dont l’on n’attend pas grand-chose mais qui sont parfois capables d’amener gaité et réjouissance dans le cœur de cinéphiles souvent blasés. Ce n’est malheureusement pas le cas ici, malgré l’accueil chaleureux de la presse et du public, avec un Warm Bodies qui lorgne très largement vers la saga vampirique mais surtout catastrophique Twilight. L’on remplace en quelque sorte le vampire par le zombie et l’on propulse à ses cotés une jeune donzelle dont le monstre tombe amoureux. Qui plus est, cet amour improbable ira jusqu’à sauver le monde, l’amour redonnant humanité et vie aux morts vivants.
N’étant ni Romero ni Zack Snyder, Levine s’emploie à prendre à contre pied les standards du genre. Malgré tout, l’on tombe incessamment dans le panneau du déjà vu déjà entendu. Malgré des décors ravagés sincèrement très beaux et appliqués, le tout est malheureusement dénué de surprises, le public connaissant l’histoire bien avant le visionnage. Les ados y trouveront sans doute leurs comptes, effet Twilight oblige, mais les autres, plus regardant, navigueront 90 minutes durant en pleine séance de remplissage, alors que même le grand John Malkovich, présent pour des raisons mystérieuse au casting, semble s’ennuyer profondément en père et colonel dévoué à la race humaine, en déclin.
Sans surprise donc, alors que les zombies parlent, que les jeunes filles s’enflamme pour des cadavres et que les grands méchants, des zombies en stade avancé de décomposition, dénommée les osseux, démontrent les limites visuelles de l’équipe technique derrière leurs ordinateurs sensiblement insuffisants. Une histoire à dormir debout qui ne parvient même pas, à l’image de quelques autres brûlots du même acabit à distraire en étant un minimum fun, je pense à Bienvenue à Zombieland ou encore à Fright Night.
Un film chaleureusement accueilli qui démontre que l’appétit cinéphile d’aujourd’hui se contente d’un minimum. Seul acteur semblant sortir du lot, le jeune Nicholas Hoult, dans le rôle principal, semblant, lui contrairement aux autres, prendre du plaisir à jouer le mort revenant à la vie, d’autant que son maquillage n’est pas si mauvais. Bref, une perte de temps pour un bon nombre d’entre nous. A bon entendeur. 05/20