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Coyote
4 critiques
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5,0
Publiée le 16 juillet 2024
Un vieil homme va mourir, un jeune orphelin veut vivre. Les deux vont passer un jour ensemble. Pour l'éternité. Un film à revoir. Théo Angelopoulos au sommet de son art.
De longs plan-séquence. Un film dans les tons gris. Le garçon au blouson jaune comme seul tâche de couleur. Parfois la caméra s’échappe, abandonne les personnages.
Une frontière sur laquelle sont accrochés ceux qui veulent fuir ; un poète qui ne connaît plus les mots et ne peut finir son poème ; un mariage ou mari et femme dansent, comme une parade nuptiale ; des bâtiments pas fini de construire. Des gens qui s’accrochent aux barrières (frontière, mariage) Et où laisser le chien ?
Alexandre : Lexis = les mots. Alexandre l’écrivain Sans sa langue natale, on est en exil J’ai aimé la révolution qui s’est endormie dans le bus
J’ai trouvé la fin un peu longue, comme si le réalisateur ne savait pas comment finir son film.
Dans la catégorie des films d’auteur relativement ennuyeux et lauréats de la Palme d’or du festival de Cannes, on peut citer « L'éternité et un jour » du réalisateur grec Théo Angelopoulos. Sorti en 1998, ce long-métrage aborde le sujet d’un vieil homme (Bruno Ganz) qui accompagne un jeune clandestin pour franchir la frontière. A cette occasion, il médite sur le sens de la vie et l’exil. Cette introspection donne lieu à une mise en scène composée de longs plans séquences mélangeant présent, passé et imaginaire pour créer une atmosphère poétique. Malheureusement, cela reste rébarbatif et souvent long. Bref, un exercice de style à réserver à un public averti.
Le poète qui achète les mots. C’est un concept très beau. Dommage que le style tout ample qu’il soit, suscite un ennui phénoménal dans ses longs travellings interminables. C’est vraiment à la mise en scène que j’en veux ici. La poésie marche par son rythme. Ici elle pêche terriblement par son absence. Le vieil homme et l’enfant en Grèce suscitent moins d’émotion que « Le Havre » sur un thème semblable.
J’aurais sans doute davantage apprécié ce film à l’époque, qui aujourd’hui me parait un peu trop tirer sur la corde émotionnelle concernant cette histoire de rédemption intimiste, encore qu’on sent de l’authenticité dans la mise en scène, laissant défiler le temps lors de quelques plans très bien captés, poussant le cadre à la poésie autant picturale que lyrique, Bruno Ganz y apparait d’ailleurs très attachant.
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4,0
Publiée le 20 octobre 2018
Le temps d'une vie! Palme d'or au Festival de Cannes 1998 où il a fait l'unanimitè, "L'èternitè et un jour" de Thèo Angelopoulos est d'ores et dèjà cèlèbre pour ses longs et beaux plans sèquences! On est à la fois dans le passè, le prèsent et le futur! Mais comment filmer le temps ? Et pourquoi cette utilisation du plan sèquence si caractèristique du style du rèalisateur grec avec les extrêmes difficultès techniques que cela suppose ? L'idèe initiale est encore plus complexe où Angelopoulos devait faire en un seul plan (d'une durèe de 15 minutes) le final que l'on sait et qu'on ne voudrait finalement rien changer! L'argument du film est comme souvent intèressant dans ces Palmes d'or! il se dèroule ici à Salonique, aux dernières heures de la vie d'un poète ècrivain (admirable Bruno Ganz), qui rencontre un petit clandestin albanais qu'il va aider à passer la frontière! Le temps des regrets, de la nostalgie et de la rèflexion! Lumière, sensualitè et gravitè! A l'ècoute de ses acteurs et de la beautè de ses images, Angelopoulos aura mis trois ans pour rèaliser cette oeuvre qui lui tenait à coeur! il en rèsulte une Palme d'or bouleversante par sa beautè et la hauteur de son propos...
Palme d’or 98. C'est un peu ampoulé, bourré de plan-séquences, de longs silences, d'allégories et de tirades mélancoliques. Pas tellement ce que j'aime habituellement donc, mais j'ai marché (et pleuré) quand même. C'est un peu dans l'esprit de Proust ou de Thomas Mann (en moins subtil quand même): un film nostalgique, sur la nostalgie, pour les nostalgiques. Et la musique est magnifique.
Chapitre final d’une trilogie entamée au début des années 90, Angelopoulos se pose la question que l’écrivain Samuel Beckett s’était posé avant lui : comment finir ? En rajoutant une précision qui va influencer la réponse finale : comment finir sa vie quand il nous reste seulement un jour à vivre ? C’est lorsque le temps dont nous disposons est limité que nous en faisons paradoxalement le meilleur usage et c’est ce que nous comprenons avec Alexandre qui voyage entre passé, présent et futur dans ce dernier jour qu’il a à vivre. S’il revisite ses souvenirs avec poésie, son désir présent de ramener ce petit garçon à la frontière lui assure une dernière bonne action qui aura un impact sur le futur. La photographie, qui oscille entre couleurs froides pour le présent et plus lumineuse pour les flashback, est éblouissante de sobriété. Les passages des lettre qui rythment cette Odyssée poétique sont emplis d’une sagesse qui émerveille les sens. Et quand vient enfin la réponse à la question « combien dure demain », on comprend qu’Alexandre est prêt et n’a plus peur de ce qu’il pourra trouver après la mort. L’Eternité et un jour est un magnifique testament d’un réalisateur qui est parti trop tôt mais qui a laissé derrière lui de nombreux chefs d’oeuvres et distinctions.
Chef d'oeuvre de Angelopoulos. Sujet : la dernière journée d'un homme très malade avant son entrée à l'hôpital, sa rencontre avec un jeune exilé, ses souvenirs... Très belle réalisation d'Angelopoulos, longs plans-séquences de toute beauté esthétique, accompagné de la sublime musique de Eleni Karaindrou Film sur la solitude, l'incompréhension, le manque d'amour, la mort, avec une tentative de rachat (l'enfant exilé) Réalisation parfaite, à travers l'espace et le temps, une mise en scène très précise, beauté des images, grandeur des sentiments, émotions...
Un film habité par un classicisme virtuose et une poésie envoutante. Il faut se laisser bercer par la douceur de la nostalgie de la vie, de l'amour. Trouver la poésie dans le quotidien le plus terne, le bonheur dans les moments les plus simples, est un don que possèdent peu de cinéastes. Angelopoulos s'est inscrit au panthéon du cinéma.
Moi j'ai pas du tout accroché! J'ai quand même tenu le coup jusqu'à la fin (plus de 2h) mais n'en retiendrais pas grand chose. Quelques belles scènes mais qui le film traîne en longueur..
La Palme d'or que tout le monde a totalement oublié en grande partie à cause de Roberto Benigni qui a fait un tel chambardement lorsqu'il a reçu la même année le Grand Prix du jury qu'il a réussi à faire croire que c'est lui qui avait remporté le récompense suprême à Cannes. "L'Eternité et un jour" est mon premier Angelopoulos et je dois dire que je suis partagé. D'un côté, il y a un travail technique bluffant. Les très long plans-séquences, dont certains qui conjuguent audacieusement le passé, le présent et le futur, sont magistraux et arrivent à rendre quelques moments du film captivants. D'un autre côté hélàs, le risque lorsqu'on fait une oeuvre introspective c'est que le spectateur décroche parfois lorsque celle-ci dure trop longtemps. Andrei Tarkovski l'avait certainement compris en faisant durer "Le Miroir", film quasiment du même style sauf qu'on ne voit pas celui qui est en quelque sorte le narrateur, à peine plus de 100 minutes alors que la durée habituelle de ses oeuvres dépassait largement les deux heures. "L'Eternité et un jour" aurait largement gagné à faire une demi-heure de moins. Trop long mais une oeuvre qui par son ambition technique et narrative mérite une vision.
J'avais beaucoup aimé le seul film que j'ai vu du réalisateur : "Paysage dans le brouillard", mais là j'ai été déçu en regardant L'éternité et un jour.
Pourtant, on retrouve le style très soigné de Théo Angelopoulous. Il y a des plans vraiment très réussis visuellement parlant, dans lesquels se dégagent une grande poésie, une grande nostalgie. Mais c'est dans le scénario que le tout blesse un peu. L'histoire a du mal à intéresser tout du long. Dommage, car il y a des bonnes idées de mise en scène, mais en étirant ses scènes d'une façon plutôt exagérée à mon avis, cela finit par lasser (du moins c'était mon cas).
Quelques longueurs vraiment très belles, et quelques longueurs vraiment très longues, ce film est pourtant très touchant, cet homme qui va mourir pris d'amitié pour cet enfant (acteur formidable!) qui s'apprête à commencer une nouvelle vie.
Sans conteste l'un des plus beau films qu'il m'ait été donné de visionné. Là on joue dans la cour des grands, l'essence même du cinéma, une mise en scène ultra-léchée, des plans pensées comme des peintures, une histoire forte, des acteurs en état de grâce (Bruno Ganz méconnaissable), bref je vous épargne tous les superlatifs, "éternité et un jour" c'est le chef d'œuvre absolu!