Philippe Lefebvre, ancien assistant de Pierre Granier-Deferre, nous embarque au sein de la brigade Mondaine du crépuscule jusqu'à l'aube à travers les rues de Paris. Simon Weiss est un policier aux méthodes troubles flanqué d'une jeune fliquette Laurence Deray (Sara Forestier dans un rôle ingrat de chauffeur) avec qui il va faire équipe pour la nuit. L'intrigue policière, qui sert de fil rouge au film, est assez embrouillée et peu intéressante on va dire. En gros, Weiss a été dénoncé à l'IGS par un de ses contacts et il va tenter de savoir qui. Ce qui est beaucoup plus instructif, c'est de découvrir ce monde de la nuit, l'univers de ces boîtes de nuit tenues illégalement par des truands fichés au grand banditisme, sous la bénédiction de la police, et fréquentées par des notables de la capitale : huissiers, avocats, vedettes du show-biz. Une criminalité dont bizarrement on ne parle jamais dans les journaux télévisés. Weiss se débat au milieu de toute cette faune en franchissant plus d'une fois la ligne jaune et pose la question de la frontière de plus en plus ténue entre flics et voyous dont on a pu voir une illustration avec l'affaire Neyret. C'est ce côté quasi-documentaire du film, tourné caméra à l'épaule, que je retiendrai et cette galerie de personnages : flics, trafiquants, prostituées, travestis, tous plus fascinants les uns que les autres.