Neill Blomkamp dirige Sharlto Copley pour la troisième fois dans Chappie, après District 9 (où l'acteur tenait le rôle principal) et Elysium. Les deux hommes se connaissent cependant depuis beaucoup plus longtemps que ça, puisqu'ils étaient ensemble au lycée.
Sharlto Copley n'est pas le seul acteur récurrent dans le cinéma de Neill Blomkamp. En effet, Brandon Auret et Jose Pablo Cantillo ont également déjà joué sous sa direction, le premier dans District 9 et le second dans Elysium. Les trois comédiens et le cinéaste sont bons amis dans la vie.
Chappie est le troisième long-métrage futuriste de Neill Blomkamp, qui a fait de la science-fiction son genre de prédilection. Il est adapté de son court-métrage Tetra Vaal, sorti en 2003.
Ce n'est pas la première fois que des films mettent en scène des robots dotés de sentiments et d'une raison quasi humaine. Ainsi, en 2001, A.I : Intelligence artificielle retraçait la quête d'un petit garçon robot pour devenir "un vrai garçon" et être aimé de sa mère adoptive. En 2004, on suivait les aventures du robot NS5 Sonny qui, grâce à sa raison, pouvait ne pas suivre les trois lois des robots, dans I, Robot. Enfin, le petit robot Wall-E avait marqué les esprits par son amour pour le robot Eve en 2008.
De plus en plus utilisée depuis Le Seigneur des anneaux (avec le personnage de Gollum), la motion-capture a permis de réaliser les mouvements de Chappie. C'est Sharlto Copley qui se cache ainsi derrière le robot au grand coeur. Le producteur Simon Kinberg commente : "Chappie prend vie grâce à l’interprétation de Sharlto, c’est ce qui le rend aussi humain, triste, touchant et vulnérable. Son langage corporel et sa voix sont le fruit du travail de Sharlto. La manière dont les yeux, les oreilles et évidemment le corps du robot bougent a été dictée par sa performance d’acteur."
Ce n'est pas la première fois que plusieurs membres du casting côtoient des robots dans des films de science-fiction ! Ainsi, Hugh Jackman s'est frotté à des robots dans Real Steel et X-Men: Days of Future Past, Sigourney Weaver a séjourné dans l'espace avec des androïdes dans la saga Alien et a doublé un personnage de Wall-E et Sharlto Copley les a aussi côtoyés dans District 9 et Elysium.
Neill Blomkamp a avoué avoir été grandement inspiré par le robot du manga Appleseed de Masamune Shirow pour réaliser le design du robot de son court-métrage et ensuite celui de Chappie.
Toujours très impliqué dans ses rôles, Hugh Jackman a adopté, pour les besoins du film, une "nuque longue" qui a beaucoup fait parler d'elle ! Pas question de porter une perruque pour l'acteur qui s'est soigneusement laissé pousser les cheveux peu de temps avant le début du tournage. A noter qu'il enchaîne avec un rasage total de la tête pour son rôle de Crochet dans Pan, qui sort en France en juillet 2015.
Tout comme pour District 9, Neill Blomkamp a posé ses caméras dans sa ville natale, Johannesburg, en Afrique du Sud, pour le tournage de Chappie.
Un rapprochement peut être fait entre Chappie et Short Circuit de John Badham, sorti en 1986. Dans ce film, Numéro 5, un petit robot prévu pour l'attaque, est frappé par la foudre : il se retrouve alors doué de raison (comme Chappie) et apprend les choses de la vie au contact d'une jeune femme. Il sera également pourchassé par des humains effrayés par cette avancée, tout comme l'est Chappie.
Avec un budget estimé à 115 millions de dollars, Chappie a coûté quasiment autant que Elysium, le précédent film de Neill Blomkamp qui a été réalisé pour 120 millions.
C'est la première fois que Sharlto Copley incarne un personnage en motion-capture. L'acteur a dû faire attention à la manière dont il bougeait dans l'espace et a usé de moyens bien spéciaux pour rentrer dans la peau de son personnage. Il explique : "Je portais une cuirasse pour avoir les mêmes proportions que Chappie. (...) Je portais également une combinaison grise bardée de marqueurs pour les animateurs, mais elle était très moulante et les gangsters ne portent pas de vêtements moulants ! (...) Je desserrais ma ceinture et faisais descendre mon short sur mes fesses. C’est le moyen que j’ai trouvé pour passer de l’acteur en justaucorps gris au robot gangster ! Et puis ça m’a aussi aidé à créer les bons mouvements."
Hugh Jackman n'a pas eu à gommer son accent pour incarner Vincent Moore : le personnage est en effet Australien, tout comme l'acteur !
Habitué à des rôles de gentils, Hugh Jackman endosse ici les bottes du méchant du film, Vincent Moore. Il précise : "Les meilleurs méchants sont ceux qui ne se considèrent pas comme tels. Moore a un véritable argument et il est convaincu que ce qu’il fait est juste et nécessaire. Ce qui en fait un méchant, c’est son incapacité à accepter l’échec. Cela prend le dessus sur tout le reste, et par conséquent, il devient très destructeur, furieux et vindicatif."
Ninja Visser et Yo-Landi Visser sont, dans la vie, membres du groupe rap-rave Die Antwoord. Dans le film, leurs personnages, qui portent les mêmes prénoms qu'eux, faisaient aussi partie du monde de la musique avant de le quitter. Simon Kinberg précise : "Les personnages de Ninja et ¥o-Landi sont d’anciens musiciens qui ont dû se tourner vers la criminalité pour survivre."
Neill Blomkamp a conseillé à Yo-Landi, après l'avoir observé parler à son chien, de parler à Chappie de la même manière. Il explique : "¥o-Landi a un pitbull qui s’appelle Angel, et lorsqu’elle s’adresse à lui pour lui dire combien il est mignon, elle prend une voix haut perchée. Je lui ai alors conseillé de parler de la même manière à Chappie, c’est comme ça qu’est née sa voix dans le film."
Contrairement à Chappie qui est très "humain", Neill Blomkamp a voulu que Moose, le robot créé par Vincent Moore, soit le plus irréaliste possible : "C’est un personnage satirique. C’est le genre de création extrêmement onéreuse, inefficace et encombrante que les entreprises de défense créent grâce à l’argent des contribuables. C’est le robot le plus audacieux, le plus disproportionné et le plus aberrant que j’ai pu imaginer. Nous l’avons créé de la même manière que l’on faisait les effets spéciaux dans les années 60, 70 et 80, lorsque les maquettistes utilisaient des éléments réels pour créer des personnages", explique-t-il. La maquette du robot pesait une tonne et il fallait 30 minutes pour la démonter.
Si 110 scouts (les robots-policiers) sont visibles à l'écran, "seulement" 11 robots, tous personnalisés (immatriculation, etc.), ont été construits par l'équipe de WETA Workshop.
Tout au long du film, Chappie subit des attaques et se retrouve "abîmé". Huit stades différents d'usure ont été créés pour l'aspect de l'armure du robot.
Pour décorer le repère de Ninja et Yo-Landi, les décorateurs ont fait appel au style des deux chanteurs. Ils commentent : "Ninja et Yo-Landi nous ont aidés en décorant l’endroit avec leurs propres œuvres et leur style unique, issu de leurs clips vidéo. Ils se sont vraiment approprié l’espace."
Pour le repère d'Hippo, l'équipe de décorateurs a entièrement transformé la maison d'enfance de Neil Blomkamp pour qu'elle devienne le repère d'un gang.
Trouver les cascadeurs pour chaque acteur a été un défi de taille pour l'équipe responsable des cascades. En effet, les cascadeurs doivent être les doubles presque parfaits des acteurs, ce qui a été compliqué pour certains... Le coordinateur des cascades Grant Hulley explique : "Les coupes de cheveux extrêmes de personnages comme Ninja, ¥o-Landi, Yankie et Hippo ont constitué un vrai défi. Sans parler des tatouages. Je ne sais pas combien Ninja en a, ni même comment on pourrait les compter, mais tous les matins, sa doublure devait se faire poser les mêmes."
Diana Cilliers, la costumière de Chappie, s'est inspirée des tenues des gangs de la côte Est des Etats-Unis pour réaliser les costumes du film. Au contraire, les costumes du personnage de Yankie sont eux inspirés par les tenues d'un gangster de Los Angeles (côte Ouest). Ninja et Yo-Landi ont eux conservé les mêmes habits que ceux utilisés dans leurs clips.
Chappie doit son nom à un chewing-gum, le chappie, très célèbre en Afrique du Sud. Neill Blomkamp trouvait que ce nom, qui sonnait bien, donnait un caractère encore plus enfantin au robot.