Après un épisode cinq qui était franchement réussi, et qui donnait un peu de crédibilité à une saga qui en avait grand besoin, on était clairement en droit d'attendre beaucoup de ce sixième volet de la franchise Fast and Furious, toujours dirigée par l’infatigable Justin Lin qui semblait s'être réveillé et avoir avalé une caisse de RedBull pendant chaque jour de tournage de l'épisode précédent. Seulement, on était loin d'imaginer que l'unique but de ce sixième volet serait de surpasser le précédent, s’embourbant ainsi dans la médiocrité la plus totale. Car oui, mesdames et messieurs, Fast and Furious 6 est sans aucun doute le plus gros foutage de gueule de cette année. Alors commençons par le pire, soit le scénario. Difficile de savoir ce qui s'est passé dans la tête du mec qui a pondu cette chose, mais il ressort environ toutes les lourdeurs, les facilités, les raccourcis, les incohérences et les clichés qui peuvent exister (la tentative de lier tous les films de la saga étant complètement ratée, exceptée la scène post-générique). C'est tellement tiré par les cheveux que c'est impossible de pouvoir apprécier le film sans avoir l'impression d'être pris pour le dernier des abrutis. De plus, c'est par conséquent complètement inintéressant. Alors certes on ne va pas voir ce genre de film pour être éblouis par le scénario, mais il y a un minimum à respecter, le spectateur qui paie sa place en priorité. En fait ici, Fast and Furious retrouve pleinement son côté gros beauf, ce côté machine à fric qui se sert d'une franchise pour faire de l'argent au détriment de la qualité, et en essayant seulement d'impressionner le spectateur pour lui faire oublier le reste. Et le spectacle, parlons-en. Le 5 était spectaculaire. Ici c'est tellement exagéré, improbable, que cela devient complètement grossier. On ne ris pas parce que c'est drôle, on ris parce que c'est ridicule. De plus Justin Lin semble cette fois-ci avoir choppé la maladie de Parkinson, les scènes d'action étant complètement illisibles, le pire étant les séquences de nuit durant lesquelles tous les véhicules sont de couleurs sombres. Bonjour pour se repérer. Mais pour ne pas être mauvais jusqu'au bout, on accordera à la scène de l'autoroute d'être sympa, bien qu'on y retrouve un tank capable d'atteindre les 200km/h mais incapable d'écraser les voitures des gentils, et un Vin Diesel qui...vole. Mais le summum, c'est quand même la scène finale, qui certes est impressionnante au niveau des effets spéciaux et dans la façon dont elle a été pensée, mais qui est un festival de débilités, à commencer par la piste d'atterrissage sur laquelle se déroule cette dite scène, qui doit faire environ dans les 130 kilomètres de long. Si encore le film assumait son côté nanard, on pourrait trouver ça fun, mais ça se prend tellement au sérieux que c'est juste exaspérant. En conclusion: Fast and Furious 6 est pour l'instant l'un des pires films de l'année. Mou, mal écrit (et encore le dire de cette façon c'est être indulgent) et mal filmé la plupart du temps, il s'entête à vouloir dépasser le film précédent mais s'enfonce sans s'en rendre compte dans la médiocrité la plus totale, oubliant complètement la cohérence et la crédibilité de l'univers, pour offrir un spectacle douteux et complètement grotesque. Bien évidemment on ne parlera pas des acteurs, qui certes sont là pour cogner et conduire, mais qui passent les trois quart du film à discuter, faire des blagues lourdingues, et qui, dans les scènes d"'émotion" (les guillemets sont là pour vous rappeler qu'un tel terme ne peut pas être utilisé dans son sens premier ici) en dégagent autant qu'un élevage d'huîtres mises en bourriches. Fast and Furious est un chef d'oeuvre, mais un chef d'oeuvre de connerie.