Un film fort où chaque personnage vit (subit) une séparation : la femme avec son mari, l'enfant avec ses parents, l'être humain avec la vie et avec ses croyances...
C'est peut être parce qu'il ne juge personne que ce film est si fort. Sans pathos, il montre a travers le personnage de la mère que notre propre expiation passe, non par la lutte, mais par le pardon, et l'amour, avant tout.
L’histoire est universelle. Une mère souhaite partir à l’étranger pour donner à sa fille de meilleures chances de réussite dans la vie. Son mari ne veut pas quitter son pays : son père souffrant de la maladie d'Alzheimer nécessite des soins quotidiens. Devant son refus, la mère demande alors le divorce, mais le juge refuse sa requête face à l’insuffisance de son motif. Elle quitte alors le foyer conjugal et se réfugie chez sa propre mère. La fille choisit de rester avec son père. Sur les conseils de sa femme, ce dernier engage une femme pour s’occuper de son père pendant la journée. La jeune femme vient travailler avec sa fille et cache à son employeur qu’elle est enceinte. Mais l’infirmité du vieil homme complique énormément le travail de cette femme très pieuse. C’est une histoire moderne relatant les aléas de la vie familiale et combinant les rencontres entre des personnes issues de milieux sociaux et culturels différents (ville et campagne, bourgeois et populaire, teintés aussi de degrés de religiosité différents – nous sommes en Iran, et il semble impossible d’envisager l’athéisme de la famille bourgeoise –). Les acteurs jouent admirablement bien, le scénario d’Asghar Farhadi (اصغر فرهادی) est bien tendu et réserve surprise et réflexion. Les séquences avec le juge sont très révélatrices d’une façon de fonctionner aux antipodes de la justice européenne (pas de traces d’avocats), tout autant débordée que celle que nous connaissons mais assez humaniste dans le traitement des différentes parties. Cela est probablement dû aussi à la personnalité du juge, qui ne semble pas obtus et prend le temps d’écouter les différentes parties, tout en se référents à la loi. Cette dernière semble elle bien plus critiquable sur différents aspects. Les questions d’honneur, les relations homme/femme font bien souvent penser à ce qui pouvait se jouer, il y a quelques années encore (et peut-être encore aujourd’hui en certains lieux) dans les pays de culture méditerranéenne. Cette histoire universelle sous bien des apparences, malgré une religion intégriste se mêlant de tous les aspects de la vie quotidienne, est suffisamment révélatrice aussi de ce qui se joue dans la société iranienne aujourd’hui. Le peuple iranien est bien plus proche de nous que nos médias et hommes politiques veulent bien nous le laisser entendre. La maturité de cette population, déjà narrée par Marjane Satrapi (مرجاﻧ ساتراپی ) dans ces bandes dessinées, ne doit pas nous faire oublier qu’elle vit sous le joug d’un tyran et d’une religion aux pratiques dictatoriales et inquisitrices. Vivement une constitution qui renvoie la religion à la sphère privée et laisse les affaires publiques à la charge d’un état laïc ! Il n’empêche que le cinéma iranien est source d’une richesse incroyable pour qui peut et veut lire entre les lignes de la censure. Il importe de ne pas oublier le réalisateur Jafar Panahi (جعفر پناهي), Le ballon blanc, Hors-jeu… condamné à 6 ans de prison et à 20 ans d’interdiction d’exercer son métier.
Un drame banal dans l'Iran d'aujourd'hui. Le film serait dénué d'intérêt si la façon de nous présenter cette histoire ne frisait pas la perfection. Les acteurs, adultes comme enfants, sont incroyables de sincérité et de justesse. Plus que la séparation d'un couple, le réalisateur nous présente la séparation entre la vérité et ses apparences trompeuses. Le manque de communication, nos mensonges et les malentendus mènent à l'incompréhension et à des drames. Nous sommes constamment dupés par nos préjugés, nos émotions et notre perception du monde. La société iranienne n'est qu'un contexte particulier mais les causes sont universelles.
Exceptionnel, un chef d'oeuvre de tous les points de vue. Avec "Blue valentine" (qui aurait largement mérité de mieux se faire connaitre) ce sont pour l'instant, et selon moi, les films de l'année 2011. A recommander !
un très beau film ,fort, puissant, les acteurs ainsi que leurs interprètations y sont éxéllente ,je comprends mieux la complèxité de la culture iranienne ,sans aucun doute un film a voir et a revoir.........................
Que de bonnes critique pour ce film qui les mérite. Les acteurs sont excellents le scénario tient la route. Après il y a quand meme un petit coté répétitif qui est dommage.
Un film construit sur le mensonge et la tromperie: les personnages se trompent, se mentent, et le réalisateur nous dupe tout autant. Voilà un excellent film, simple, sans musique ou effet spécial. J'ai été captivé pendant les deux heures de la projection en étant tour à tour amusé, intrigué, angoissé ou révolté. Fortement conseillé.
Autres lieux ,autres moeurs ! Une femme islamiste travaille en Iran comme aide soignante en cachette de son mari ( violent) au chômage. Cette femme se fait renverser par une voiture et accuse son employeur de lui avoir fait une fausse-couche de peur de son mari ! Film très bien réalisé et servi par des acteurs talentueux. N'empêche que ce n'est pas passionnant comme film - à éviter le soir !