Un agent de la CIA découvre qu’une machination se trame à Langley et va tenter de faire tomber les coupables. Sauf qu’il va devoir faire face à un déchainement de violence pour l’empêcher de dévoiler ses secrets…
The Gray Man (2022) est l’archétype du divertissement prémâché, bourrin & écervelé pour le bouffeur de pop-corn venu s’empiffrer devant le premier blockbuster estival, sauf que ce dernier n’est pas exploité en salle mais uniquement sur Netflix. Mais quoi qu’il en soit, le résultat reste le même, c’est indubitablement mauvais, foutraque, généreusement bordélique et peu compréhensible.
Pendant près de 2h, les frères Russo (Captain America, le soldat de l'hiver - 2014 & Civil War - 2016) nous entraînent à travers un road trip aux quatre coins du globe où toutes les 10min environ, le héros ou l’intrigue change continuellement de pays à tel point que l’on finit par ne plus s’y retrouver, on ne sait plus où se déroule le film ni ce que le héros y cherche (pour l’exemple, une séquence est censée se dérouler en Croatie, mais certains gardes parlent français et le repère où sont retenus en otage Fitzroy & Claire n’est autre que le Château de Chantilly (véridique !), comment voulez vous que l’on s’y retrouve ?)
Foutrement mauvais, tant au niveau du scénario (c’est tellement vu et revu) qu’en terme de mise en scène (la première scène de fight à Bangkok en plein milieu des mortiers du feu d’artifice, d’emblée, le ridicule de la scène vient confirmer la connerie abyssale du film) qui se contente d’enchaîner les scènes invraisemblables, voir parfois totalement dégueulasse (la séquence du tramway). Sans parler des facilités que s’octroient les réalisateurs en enchaînant à la pelle les prises de vues en drone (une fois ça va, pas besoin d’en foutre autant), on se croirait devant Ambulance (2022) de Michael Bay, qui faisait lui aussi joujou avec ses nouvelles caméras qui virevoltent.
On se retrouve devant un mix improbable et imbouffable, entre Jason Bourne, John Wick et Fast and Furious. Tout juste divertissant mais absolument pas mémorable pour autant. Même le casting est à la traine, Ryan Gosling est inexpressif, Chris Evans moustachu et colérique, peine à être pris au sérieux, tandis qu’Ana de Armas n’est qu’un faire-valoir sans plus-value.
Adapté du roman éponyme de Mark Greaney, Netflix vient d’annoncer qu’une suite serait en chantier, ainsi qu’un spin-off, reste à espérer que ce ne soit pas les frères Russo qui soient derrière la caméra, car à 200 millions $ l’adaptation, on cherche encore où ils ont foutu le pognon, en dehors du cachet des acteurs…
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