Film pas forcément mémorable, le Roi scorpion 3 s’éloigne beaucoup de l’univers des deux premiers épisodes, et bien qu’inférieur au 1, c’est clair, il se défend finalement, ressemblant un peu moins, comme c’était le cas du 2, a une version cheap du premier film.
Au casting le rôle principal revient à un Victor Webster franchement assez faible il faut le dire. Pas très charismatique, il peine à s’imposer, et, quoiqu’on en dise, ce n’est pas son acolyte, Bostin Christopher qui remonte le niveau. D’ailleurs les deux acteurs ont des personnages extrêmement simpliste, beaucoup trop, et cela fait que le duo de héros est probablement la partie la moins entrainante du casting, en dépit d’un côté pied-nickelé parfois qui pourra amuser. Non, il vaudra mieux se rabattre sur les méchants ici, et notamment Billy Zane qui cabotine avec une évidente jubilation. Tour à tour méchant très très méchant et méchant rigolard (la scène d’amour qui ne vient pas !), il s’amuse à fond et ça fait plaisir. D’ailleurs malgré leurs lacunes les deux héros prennent aussi le film avec une certaine légèreté, et ce n’est pas plus mal. Tout comme l’actrice principale, ici surtout engagée pour se dessaper bien sûr, mais qui s’amuse des lieux communs du genre. Quelques rôles mineurs campés par Perlman, Bautista et consort viennent donner une vague allure luxueuse au film. Dans l’ensemble les acteurs ne cassent pas des briques, mais leur entrain est communicatif.
Le scénario est faible, et n’est qu’un prétexte à une histoire assez vue et revue qui se rapproche beaucoup d’un téléfilm. Maintenant le rythme est sympa, le film se montre moins audacieux que le 1 et le 2, mais marque des points dans sa simplicité. Du coup le film va à l’essentiel, non sans essayer, timidement cependant, de donner un peu de relief, d’émotion, dans la relation entre les personnages. Pour ma part j’ai aimé la tonalité moins sérieuse que dans le deuxième film, retrouvant du coup la recette humour soft-action-gros muscles qui avait fait le succès du premier film. Ça fait petit budget, mais c’est généreux.
Généreux en effet car le film fait des efforts. L’action est au rendez-vous bien que les scènes de bataille ne soient pas très spectaculaires, les décors sont acceptables, même si là aussi on sent un budget court pour faire des reconstitutions de grande qualité. Peut-être qu’il aurait été en revanche de bon ton d’offrir au moins des paysages plus grandioses, cela ne coute pas cher et plante bien une ambiance exotique et épique. La photographie fait en revanche très téléfilm, et Reiné, comme d’habitude d’ailleurs nous sert une mise en scène non pas clinquante ou tapageuse, non, c’est carrément toquée ! Abus de ralentis en tout genre me voilà ! Bon, on sent bien que Reiné s’est dit que c’était un moyen de faire classe alors qu’à la base le produit n’est pas très reluisant, mais là il y a abus. Pour le reste la bande son essaye de retrouver des sonorités exotiques, mais enfin il n’y a rien de très marquant.
Au final je n’ai pas trouvé ce Roi Scorpion 3 mauvais. En fait c’est une suite sans le sou qui doit faire avec les moyens du bord. Il y a alors trois types de film. Ceux qui veulent faire plus grand, plus gros avec moins que le film original, et qui ressemblent souvent à rien. Ceux qui se fichent éperdument du spectateur et veulent juste racler un maximum de billet avec un minimum de dépense quitte à proposer n’importe quoi. Les navets en somme. Et puis il y a les autres, des films souvent généreux, mais qui se veulent simple, efficace, et qui distille une bonne humeur communicative à défaut d’être vraiment réussi. C’est à cette dernière catégorie qu’appartient ce film, et je lui donne 3.