Ah! Hamlet! Etre ou ne pas être, telle est la question. Tout le monde se souvient de cette tirade prononcée par le plus charismatique des héros de William Shakespeare. Le réalisateur italien déjà connu pour "Jésus de Nazareth" décide de choisir pour incarner ce héros torturé Mel Gibson, alors seulement connu pour avoir tourné la série des "Mad Max" et de "L'arme fatale". L'acteur incarne parfaitement le protagoniste. On sent en lui une telle fougue, une telle colère, une telle rage en lui que personne ne s'étonnera de la suite de sa carrière. Franco Zeffirelli décide de choisir Glenn Close pour interpréter la mère d'Hamlet alors qu'elle n'a que neuf ans de plus que lui mais on peut comprendre ce choix puisque le film montre explicitement quelques situations qui risquent de virer à l'inceste. Il faut ajouter que les paroles, les dialogues correspondent parfaitement à l'oeuvre de Shakespeare, de grands discours, de grands mots pour étayer une démonstration pure et dure que quel que soit le siècle, si le langage n'est pas aussi châtié aujourd'hui qu'à l'époque, les moeurs elles et les valeurs n'ont guère changé. Au menu de la tragédie la plus célèbre du monde: fantastique, trahisons, meurtres, complots, combats truqués. En bref, la société de l'époque ne se distingue guère de la nôtre, le problème reste toujours le même, l'homme est avide de pouvoir et n'hésite pas à recourir à toutes les ruses, à toutes les traîtrises pour pouvoir conserver le pouvoir qu'il a acquis précédemment. Le réalisateur transalpin également scénariste de l'adaptation de l'oeuvre de Shakespeare, réussit à nouveau son pari de ne jamais endormir le spectateur qui lui au contraire est enthousiasmé par cette histoire implacable et impitoyable qui se conclut de manière spectaculaire et tragique. Franco Zeffirelli filme avec talent le beau Mel Gibson qui impressionne par son interprétation qui reste sans doute la meilleure au cinéma. Un film prenant, instructif, philosophique, beau et très cruel.