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Ykarpathakis157
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3,5
Publiée le 23 mars 2021
Il n'est pas faux de dire que ce film parle de viol, de meurtre et de trahison. Mais cela pourrait conduire à une conclusion erronée. 11 fleurs est un film très discret, subtil dans lequel aucune violence n'est montrée. Il y a peu de choses qui sont montrées mais beaucoup sont sous-entendues. L'histoire est celle d'un garçon de 11 ans qui rencontre par hasard un meurtrier qui s'est vengé du viol de sa sœur de 16 ans une fille dont le garçon est secrètement amoureux. Le meurtre fait parler de lui dans la communauté rurale et donne lieu à des événements inattendus. La révolution culturelle euphémisme pour désigner l'oppression impitoyable de Mao Zedong est la toile de fond de l'histoire. Dès l'une des premières scènes on comprend ce que le réalisateur veut nous dire. Pourquoi ne travailles-tu pas à l'usine comme maman demande le garçon à son père qui part travailler le lundi pour ne revenir que le vendredi. Parce que nous n'avons pas le droit de choisir notre propre métier répond-il à son fils. C'est pourquoi je veux que tu deviennes peintre comme ça tu pourras vraiment être libre. L'une des scènes les plus dramatiques et émouvante est celle où le garçon voit son père rentrer à la maison saignant de la tête. Contre sa volonté le père est impliqué dans un combat entre les gardes rouges et les conservateurs parce qu'il voulait aider un vieil homme dont la jambe avait été cassée par les gardes rouges. Cela montre à quel point ce régime était dépourvu de toute moralité. 11 fleurs est le seul film chinois que j'ai aimé jusqu'à présent...
Un film, encore, trop long (1H50) où le metteur en scène a voulu traiter trop de sujets : la fin de la révolution culturelle (nous sommes en 1974), le passage de l’enfance à l’adolescence (11 fleurs pour 11 ans), la vie dans un petit village.
S'inscrivant dans la longue lignée des films tournant autour de la Révolution culturelle, "11 fleurs" présente des qualités assez proches de celles d'un "Balzac et la petite tailleuse chinoise" à savoir 1) l'intrigue et 2) l'esthétique. Plus poussif toutefois que son illustre prédécesseur, "11 fleurs" se veut également plus austère et mélancolique, quitte à lasser plus rapidement le spectateur occidental.
Très beau film servi par un excellent casting, notamment la bande de gamins que Wang Xiaoshuaï a dirigée à la perfection. Sur fond de révolution culturelle opposant les Intellectuels et les Gardes rouges, nous suivons le petit Wang Han qui va se faire voler sa belle chemise par un fugitif blessé. Ca parait assez banal comme histoire mais le scénario est très bien écrit pour enrichir ce simple bouleversement et on s’attarde surtout sur les interactions de ce petit bonhomme avec ses copains et sa famille. Car le contexte est là. Il vit dans une famille pauvre où les tickets d’achat de vêtement ne lui en permettent des neufs qu’une fois l’an. L’école requiert beaucoup de discipline autant que sa mère qui est très sévère et autoritaire. Il n’y a qu’avec son père que la tension s’apaise quand il l’emmène sur son vélo où faire des dessins dans la montagne. De très jolis plans aussi bien de la nature que du village. A noter la participation française sur ce film qui se ressent notamment dans la séquence des chants avec l’accordéon…
le déroulé de l'histoire de 11 fleurs n'est pas en soi particulièrement passionnant MAIS la trame de fond que le film dessine, la volonté de certains personnages de préserver ce que la révolution culturelle chinoise s'acharne à faire disparaître, la découverte de l'organisation ouvrière de l'époque dans les campagnes chinoises... Tout cela est digne d'intérêt et admirablement montré... Un film à voir...
Un film superbe, tout en légèreté et en subtilité qui ravit par l'innocence de son propos et la justesse du contexte historique. Wang Xiaoshuai nous offre un témoignage rare d'une époque terrible de la Chine du 20ème siècle. On admire tout d'abord la crédibilité des décors et la pureté des personnages et on se dit vite qu'on a la chance d'avoir enfin une représentation fidèle de la Révolution Culturelle. Cette époque sera le fil rouge de l'histoire, toujours en sous-entendu, mais avec des implications bien concrètes dans la vie du jeune héros. Et c'est là, la vraie beauté du film : cet enfant sera notre guide dans cette aventure singulière. Toujours à travers ses yeux on sera donc témoin de la perte de l'innocence, de l'éveil à la sexualité des histoires d'amitié..., termes universels qui rappellent un brin les 400 coups. Le tout est fait avec beaucoup de douceur et de façon bienveillante. Les acteurs sont tous excellents et on passe donc un très beau moment.
Chine, 1974. Le petit Wang Han mène une existence tout ce qu’il y a de plus ordinaire dans un pays où prône le communisme. Entouré de son père artiste, de sa mère ouvrière et de ses amis, les jours passent tranquillement pour le garçon, jusqu’à sa rencontre avec un meurtrier qui va le mettre dans une situation complexe. Les jeunes acteurs sont tous talentueux et insufflent beaucoup de vie à leurs personnages. Ce qui est surtout intéressant, c’est la façon dont l’amitié est présentée. Infaillible et résistante à toute épreuve. Une bouffée d’air frais dans un contexte politique trouble. La bande de garnements rappelle par moments la bande à Kenji dans le manga « 20th century boys », pour mon plus grand bonheur ! Du côté des adultes, c’est surtout Jing-chun Wang qui tire son épingle du jeu. Un père sensible, aimant et très juste. « 11 fleurs » est magnifique, plus par sa mise en scène et le choix des décors que pour son propos. En effet, si l’envie de faire ses valises pour la Chine rurale m’a encore assailli, j’ai trouvé que le film présentait bien trop de longueurs et de passages dispensables. Certains moments sont beaux, certains sont drôles, d’autres touchants. Des instants qui ne représentent pas la majorité de l’œuvre malheureusement.
Belle peinture de la Chine des années 70, avec ses évolutions et illusions perçue à travers les yeux d'un enfant. La photographie générale est très belle, offrant des paysages imposant avec un filtre laissant ressortir un beau rouge bien présent dans le film. Les acteurs, et notamment les enfants, sont très bons; également la mère dont le rôle mêlant dureté et tendresse est intéressant. On retrouve l'intérêt de XIAOSHUAI pour les biens matériels, à travers une chemise dans ce film, un vélo pour d'autre. On peut regretter un scénario qui manque un peu de péripéties, afin d'approfondir plus les bouleversement de cette époque et de vitalité (les jeux d'enfants ne comblent pas le manque, une bande son plus chargée aurait pu être une solution). Dommage qu'il n'y ait pas de traduction pour le texte de fin.
1974. La Révolution culturelle s’épuise dans un dernier souffle, mais nul ne le sait encore. Fils d’un petit comédien et d’une prolétaire, Wang Han, 11 ans, réside dans une communauté ouvrière de la Chine profonde. Quinze ans plus tôt, au même endroit, il n’y avait rien. Mais, désireuse d’enclaver dans le territoire ses ressources industrielles, le régime de Pékin voulut que des millions de Chinois aillent se perdre dans les montagnes et s’y établir, avec un bout de leur usine sur le dos, démantelée à la ville et rebâtie aux champs. L’objectif de Mao était de rendre inaccessible les complexes industriels et militaires en les éloignant des côtes ; la peur de la menace soviétiques. Ca c’est pour la Grande Histoire. Pour la petite histoire, on suit un enfant de 11 ans qui va perdre son innocence et beaucoup grandir durant ces 2 heures de film. Ce récit est simple et sans artifice. Les jeux d’enfants, l’incompréhension du monde des adultes par les enfants, les premiers émois amoureux : tout cela est bien retranscrit, mais ce n’est pas nouveau et çà ne fait pas un film. Heureusement reste la beauté des images autour de ce village de montagne luxuriant. Pour tout dire, j’ai eu du mal à accrocher à un récit inégal et convenu. En plus, on apprend peu de choses sur la révolution culturelle de 1975 : décevant.
Une petite ville isolée dans la campagne. Un quotidien apparemment heureux, en tout cas innocent, mais où de petites dissonances assombrissent progressivement le vécu d'un enfant. Un cadavre, l'inquiétude révélée des parents, les larmes d'un voisin, la pression des autorités. La naïveté de l'enfance va soudainement s'éteindre et basculer dans le monde sans innocence d'un régime qui broie ce qui n'est pas dans le rang. Le réalisateur raconte une histoire qui parait fragmentée, parfois difficile à suivre, tout simplement car le récit qui l'on suit est celui perçu par l'enfant. Jusqu'à la fin, où tout prend son sens. La tristesse marquée sur les visages des parents, des voisins est comprise. Le dernier plan du film, terrible, bouscule le héros et par écho le spectateur. Finit de jouer, voici l'âge de la sombre réalité. Très, très bon film.
Il faut être honnête, le cinéma chinois (du mois celui qualifié d'art et essai qui arrive chez nous) est souvent chiant. La faute à un rythme lent et un scénario souvent creux. Et si le film s'en sort plutôt bien coté scénario, étoffant l'histoire de cette révolution culturelle qui a traversé le pays dans les années 70, il reste un peu long pour l'histoire intimiste qu'il raconte. Reste un portrait de la Chine de l'époque plutôt agréable à découvrir, et des acteurs convainquant.
Un charmant parfum se dégage de "11 Fleurs". Charmant car cette évocation à hauteur d'enfant des derniers soubresauts de la Révolution Culturelle se déroule dans un cadre original : la campagne. Sans être aussi radical dans le fond et surtout pas dans la forme que son compatriote Wang Bing, le réalisateur Wang Xiaoshuai arrive très bien à nous faire sentir l'atmosphère particulière de l'époque et à reconstituer le quotidien de ces gens, pour la plupart intellectuels citadins déplacés vers des campagnes en cours d'industrialisation. Un peu comme dans "La Chine", le documentaire fleuve d'Antonioni, dans un autre genre, la vision d'une société maoïste présentée de prime abord comme parfaite (tous les enfants sont éduqués, tous les adultes ont un travail...) se craquelle peu à peu devant les trajectoires individuelles. Pour le reste, c'est sûr, l'histoire est extrêmement convenue et on sent bien les influences occidentales dans ce récit d'initiation juvénile, que ce soit dans la première partie consacrée au quotidien des écoliers ("L'Argent de Poche" de Truffaut, par exemple) ou dans la seconde, plus aventureuse (disons... "Stand by Me"). Et puis les quatre mômes, ultra caractérisés au point d'en être caricaturaux, semblent tout droit sortis d'une bédé : le sportif, le gros, le petit et le grand maigre à lunettes. Même chose pour les parents du héros : une mère très terre-à-terre, un père un poil iconoclaste. Si Sempé et Goscinny avaient été Pékinois, nul doute que tous ces personnages auraient pu leur servir de modèle pour "Le Petit Nicolas" made in China ! En tous cas, le talent des ces deux auteurs aurait sûrement donné un peu plus de piquant à cette chronique orientale calibrée pour le public occidental. S'il manque quelque chose à "11 Fleurs", ce sont bien quelques épines.
Tous les ingrédients d'un grand film : l'exotisme, l'enfance, le drame. Voilà une histoire intéressante qui nous parle de la Chine au milieu des années 70, d'enfants, des luttes politiques dans la dictature sournoise du maoïsme, avec en sourdine le sans doute cruel souvenir de la campagne des 100 fleurs. Bien sûr, tout n'est pas dit très clairement dans ce film chinois, mais on n'a quand même pas l'habitude d'autant de franchise. On comprend à demi mot le malheur d'être né là-bas, à ce moment là. Filmé à hauteur d'enfant, "11 fleurs" exprime avec fraicheur la rigueur de ce monde de pauvreté et de presque misère. La qualité technique de ce film est au plus haut niveau, bien qu'archi-classique. Alors, au final, qu'est-ce qui cloche, qu'est-ce qui nous fait piquer du nez au fond de notre fauteuil? Peut-être un rythme lent et ratiocinant, une trop grande pudeur dans le propos?
Wang Xiaoshuai nous emmène à travers le regard d'un enfant de onze ans dans la vie quotidienne des Chinois un an avant la mort de Mao et la fin de la révolution culturelle. Nous ne quittons pas une seule fois l'enfant et sa bande d'amis, qui appréhendent le réel avec ce qu'ils en savent : la confrontation de leur regard parfois naïf avec les événements donne toute sa force au film. C'est le passage à l'adolescence et la perte de l'innocence qui sont montrés dans un contexte maoïste, mais aussi l'apprentissage de la liberté et du "Sapere aude" (Oser penser) horacien emprunté par Kant en 1784 pour définir les Lumières. Cela passe par exemple par l'analyse et la mise en perspective de tableaux des expressionnistes, dont ceux de Monet, afin de produire un point de vue personnel. Le père du jeune narrateur souhaite qu'il apprenne à peindre pour mieux saisir le réel et sa complexité, par touches, à l'instar des expressionnistes. Un film personnel et esthétique.
Qu'il est difficile de comprendre une chine millénaire. Ce film traduit bien le rapport complexe de transportant sa culture au travers des générations sur laquelle les gesticulations des "révolutionnaires" n'auront au final que peu de prise. Mais que de dégâts. Les thèmes éternels sont présents comme l'amour la justice la beauté... Le film aurait pu s'intituler la Chemise. Ce film devrait être interdit en chine et son réalisateur embastillé quelle critique d'un régime passé puisqu'aujourd'hui c'est un capitalisme "socialisé" que prône ses responsables. Bravo au réalisateur Wang Xiaoshuai.