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1,0
Publiée le 29 septembre 2020
Je savais quasiment après vingt minutes que L'Hiver dernier n'allait nulle part mais je l'ai enduré jusqu'au générique final. Une histoire pas très fine avec des personnages banals raconté à un rythme douloureusement lent. L'une des raisons pour lesquelles j'ai choisi ce film était de penser que la réalisation pourrait être en mesure de l'emporter. Malheureusement cela était tout aussi décevant. Il n'y avait tout simplement rien pour m'impliquer et j'étais sur le point de m'endormir une poignée de fois. Il n'y a tout simplement rien d'attrayant dans ce film. Avec sa présentation morne, sombre et ennuyeuse il serait difficile à aimer même pour la foule des gens qui aiment l'art pour l'art...
L'Hiver dernier fait penser par sa sobriété, sa sévérité même, aux films de Robert Bresson. L'acteur principal du film, Vincent Rottiers, communique plus avec son corps qu'avec le langage. D'ailleurs il y a très peu de dialogue dans le film. On pense aussi au film Muriel ou le Temps d'un retour, d'Alain Resnais, où on est plongé dans le quotidien monotone des personnages. Resnais comme Shank après avoir filmé de longs plans, expédient ce quotidien dans les séquences suivantes, très rapides et vite coupées (même pour les scènes amoureuses). Pour John Shank ces séquences racontent finalement la même banalité de la vie. Anaïs Demoustier aurait pu être remplacée par une actrice non professionnelle tout comme Aurore Clément, Florence Loiret-Caille et Michel Subor, si John Shank aurait voulu être de stricte obédience à Robert Bresson, pourtant il choisit des acteurs reconnus. Dans sa seconde partie le film s'incline vers le mysticisme, la vénération de la Terre, un certain paganisme même, car les très beaux paysages froids filmés cachent en réalité un mystère absolu et donnent leur force à Johann, le personnage joué par Vincent Rottiers. Le jeune homme communie avec cette nature austère, insensible et en même temps fascinante. Il est englobé en elle pour former un tout, et prend de son pouvoir quasi-spirituel pour continuer sa vie. Et de penser à ses mésententes avec les gens et à la platitude de sa vie passée. Finalement Johann trouve enfin un sens à sa vie avec cette nature qui ne dit rien mais qui en dit plus que les autres personnages. Elle dit l'essentiel.
Le réalisateur prend le point de vue de l’échec. Forcément sombre. Terrible constatation d’une situation sans retour. L’image la plus forte est sans doute celle du moment où il se cache dans sa propre ferme et regarde au loin des hommes emmener son troupeau. Le film est extrêmement fort par son sujet et par le fait également que les paysans mettent leur vie en danger dans ce métier rude. Prenant et âpre.
Johann est un jeune agriculteur qui a repris la ferme de son père et qui prend son héritage très à cœur. Il tente tant bien que mal de conserver une méthode d’élevage humaine et traditionnelle, mais ses confrères de la coopérative sont plus enclins à suivre une voie moderne et plus rentable. Johann se replie alors sur lui-même et mène seul une lutte pour les valeurs qui lui sont chères. Très belle illustration de la solitude, dans laquelle Johann s’enfonce après avoir voulu nier l’évolution (malheureuse) de l’élevage chez les petits paysans. C’est également très triste! Quelle force il faut pour garder des méthodes traditionnelles dans le monde de l’agriculture. Attention que ce film est exigent : il y a peu de musique et peu de dialogue. Il est aussi très lent, ce qui n’en fait un film tout public. Peu d’explications aussi: elle a quoi sa sœur? À un moment je pense qu’elle le chuchote au gamin d’à côté mais on n’entend rien…! Beau.
Un film à tenter si on voit les verres à moitié pleins, à éviter peut-être si on a tendance à pencher du côté du vide. Un film plein et vide à la fois. Plein de beauté, de poésie contemplative et respectueuse des hommes, plein de nostalgie silencieuse, plein des rythmes lents et puissants de la nature, comme un "nouveau western" vide de mots, à voir les yeux grand ouverts sur la fin d'un monde. Un film taiseux et âpre, au scénario sans doute trop elliptique que le réal nous laisse préciser à notre guise, nous donnant juste des pistes. Difficile parfois. Le temps s'étire en silence, la bande son s'alanguit, l'ennui menace, comme le vide. V.Rottiers est investi et sincère, minimaliste, très photogénique et presque convaincant. Plus convaincant en tous cas à mon sens que la fin du film, proposée par John Shank comme une sorte d'impasse, un déni d'espérance ou une porte ouverte sur le vide, à vous de voir...
Un film froid, lent, à l'ambiance lourde et un peu triste qui n'est facile à appréhender mais une fois dedans, c'est vraiment pas mal . Peu de films sur ce milieu sont aussi justes et réalistes comme celui ci puisqu'on voit bien les difficultés principalement économiques auxquelles sont confrontés les agriculteurs. Mais ce réalisme ne serait pas si efficace sans une mise en scène adéquate ni une interprétation impeccable : V. Rottiers principalement mais aussi tous les autres acteurs sont hyper convaincants. Grâce à eux, on prend conscience de leur courage face à un quotidien aussi difficile. Bref, "avant l'hiver" est un film intéressant que je conseillerais facilement parce qu'il a au moins le mérite de mettre en lumière un monde dont on ne connait finalement pas grand chose parce qu'on en parle pas assez et surtout parce qu'on ne s'y intéresse pas !
Pour ceux qui n’auraient pas encore vu le film et qui veulent se faire une idée de sa qualité via les critiques, je dis attention film âpre et exigent cinématographiquement. On est loin des chemins balisés du cinéma grand public, ici tout est suggéré l’histoire, les sentiments, et le spectateur doit faire un effort pour se plonger dans les évènements qui se déroulent devant lui. Autrement dit si vous voulez un film distrayant, avec de l’action, des dialogues légers et de la romance, vous faites fausse route et risqué de trouver le film mauvais ; ce qu’il n’est pas. Le sujet en lui-même du film n’est pas franchement grand public : les difficultés de l’élevage et des petites exploitations au temps de la mondialisation traitées via le prisme d’un jeune homme qui conscient de l’héritage des générations précédentes se refuse à abandonner tout ça au profit de méthodes certes plus rémunératrices mais sans âme. Le film d’une sobriété presque ascétique est pauvre tant en dialogues qu’en péripéties et s’attache aux visages des protagonistes et aux paysages qui les entourent. On suit l’évolution de Johann qui se replie sur lui-même et sur le lâché prise qui suit cet isolement des gens qu’il aime. Vincent Rottiers campe avec beaucoup de conviction et un jeu minimaliste, mais puissant, ce jeune homme presque idéaliste qui plutôt que faire des compromis préfère se retirer loin de ce monde qu’il ne comprend plus. Le film est donc difficile, mais pour ceux qui font l’effort de se sortir des rails habituels de la narration cinématographique du cinéma traditionnel, ce film draine avec lui une poésie rude qui comme l’hiver sur ce haut plateau est d’une terrible beauté. À voir pour profiter d’un cinéma plus introspectif et poétique et pourtant très ancré dans le réel.
c'est vraiment un film tres mauvias . Il ne se passe rien ." L'agriculteur " est représenté limite débile. c'est bien un film tourné par un urbain qui pense "comprendre" le monde rural
Beaucoup trop sérieux , L'hiver dernier ne parvient pas à nous emballer . Lent , sans réelle histoire , le réalisateur pense nous captiver par sa mise scène directement inspiré de Malick . Mais n'est pas Malick qui veut . Très prétentieux pour un premier film . Dommage car Vincent Rottiers est un très bon acteur .
Un film sur la désertification du monde rural et sur les difficultés voir la survie du monde agricole français. Vincent Rottiers incarne à la perfection le jeune agriculteur qui tente, comme il peut de vivre de la façon qu'il le désire. Très peu bavard le film est un western contemplatif où la violence n'est pas frontale et brute mais insidieuse et invisible. On suit le jeune éleveur dans son quotidien (avec ses vaches, en promenade à cheval, il mange... etc...) mais il y a assez de subtilité pour ressentir aussi toute la détresse d'un homme (et donc de tout un socle social) qui voit son monde disparaitre petit à petit sans pouvoir vraiment lutter. Si le réalisme est la base du film il est aussi celui des paysages, filmés sans attrait (n'est pas Terence malick qui veut). Le vrai problème du film reste qu'on n'est pas assez touché du point de vue émotionnel et que ça manque d'un côté plus révolté dans le propos. Le film est trop passif (à tous les niveaux). La fin est tout aussi apathique, le réalisateur, malgré une ambition louable, à sans doute manquer d'une réelle bonne idée pour faire avancer son personnage dans un sens ou dans l'autre.
Film mortifere sur la fin du monde agricole . La photo et la lumiere sont superbes, le film est techniquement tres bien fait et les portraits des personnages sont d une justesse. Le mutisme de rottiers est parfois frustrant mais il donne de la force au personnage. Celui ci va jusqu au bout de son errance assumant l heritage legue jusqu a la fin. La fin est alors sans appel
Un film essentiellement basé sur un scénario poignant, et un jeu d'acteur impressionnant. Un casting très juste et des interprétations vraiment hors pairs. Reste une volonté manifeste de coller au plus juste avec le temps qui passe, qui tourne pas si bien que cela parfois. Mais il demeure une farouche envie de revoir ces personnages, tout droit sortis d'une magnifique livre, tant ils sont bien représentés, si présent à nos côtés. C'est un magnifique thriller (eh oui), mais relativement plombé par quelques longueurs ou monotonies de plan fixes qui peuvent nuire au rythme et souffle du film. A un instant se pose la question de savoir si c'est un documentaire tant il y a des enlisements et gels exagérés de la narration. Toutefois une magnifique interprétation de Rottiers & Demoustier, cela vaut vraiment le détour. Et ce n'est pas les paroles ou réponses qui viennent bousculer le paysage. Neuf fois sur dix, il n'y a que du silence pour toute forme de réponse à une question...Quelques maladresses de réalisations subsistent parfois comme le paysan habillé comme pour aller faire un tennis, soit d'un superbe tee-shirt blanc immaculé. Ça déchire pas de trop ces détails. Mais il reste à côté de cela d'excellents choix, comme il en existe peu d'ailleurs. Sans doute un film qui demande d'être apprécié avec un peu de recul, car il laisse une excellente impression globale.
Un long métrage sur un jeune homme qui défend des valeurs qui sont les siennes, jugées obsolètes par la majorité de ses "collègues", L'hiver dernier est le chant du cygne d'un monde. Incarné à merveille par Vincent Rottiers, cet agriculteur qui se débat, doit faire face à un écroulement général de son monde, de tous côtés. Sa soeur malade, un feu et j'en passe. Des paysages magnifiques servent de décor à cette histoire forte et débordante de sincérité. La photographie et les acteurs (Anaïs Demoustier) sont merveilleux et ce sont des qualités qu'il est trop rare de nos jours de retrouver dans un film pour se priver de découvrir cette première oeuvre maîtrisée.