Si vous passez entre les mailles du bite cul chatte qui semble tant fasciner les internautes et des remarques basiques sur la photographie du film, chirurgicale, je vous propose d'aller un peu plus loin. Voilà mon interprétation. Je n'ai personnellement pas vu un film sur une extraterrestre mais sur nous, pauvres êtres humains. Le film nous montre deux choses la ville et la nature. Dans la ville les êtres humains sont présentés comme des consommateurs, parfois obèses, qui font la queue devant le distributeur de billets tandis qu'un clochard se trouve sur le trottoir d'en face. Dans cet environnement ce que joue l'actrice semble s'épanouir, elle réalise quelques meurtres. Notons que ce qui caractérise l'actrice c'est son regard, froid. Rappelons que dans les premières images du film ce que certains pourraient voir comme son vaisseaux ou son abattoir cette chose ( carré blanc et bulle noire au centre) laisse place à l’œil de l'actrice en gros plan. Je pense donc que l'auteur cherche à nous parler de la société dans laquelle nous vivons, une société du visuel. Qu'est ce qui caractérise l'actrice, elle est un sexe symbole, qu'est ce qui caractérise le personnage ? C'est un phantasme. Et c'est grâce à ce dernier que les hommes sont attirés. Ce personnage-société les attire puis les engloutit. Ils ont poursuivi un phantasme que la société de consommation et du visuel leur a donné parce qu'ils sont majoritairement seuls et qu'ils ont poursuivi comme un papillon la lumière (la solitude est un autre thème du film et elle semble pulluler dans la ville tandis que dans la nature il semble que les gens se parlent et s'entraident, sans pour autant être meilleur que les gens de la ville.) . Que se passe t-il ensuite? ils sont vidés de leur essence et il ne reste plus qu'une enveloppe décharné, mi- fantôme mi volute. IL n'en reste donc plus qu'une image. Notons que lorsqu'elle passe du côté de la nature, c'est en traversant un brouillard. La limite entre la ville et la nature empêche le personnage de voir. J'en déduis que la société cherchera à reculer les limites du visuel mais que la nature reste encore hors de sa portée. Notons également que l'auteur fait du thème de l'ombre une problématique centrale puisque dans la ville l'accent est mis sur la nuit et dans la forêt, il a beau faire jour, l'ombre est partout. De plus parfois le champ visuel de la caméra est même coupé en deux de façon symétrique ou non, verticalement et horizontalement, parle t-on ici des limites du visuel, et des limites de l'image, de ce qu'elle peut montrer? Lorsque le personnage a retiré sa peau de chagrin, une forme noire en sort, comme une tâche sur l'écran. Que se passe t-il? l'homme qui plus tôt voulait la violer, revient et l'asperge d'essence qu'il s'empresse d'allumer tout en fuyant. On la suit tandis qu'elle s'enflamme. SI l'on suit la logique, le personnage qui représente la société telle qu'elle est aujourd'hui est incendiée par les hommes. Cela peut aussi signifier que cette société du visuel et de la consommation n'est pas acceptée par les hommes proches de la nature. Il semble de toute façon que ce personnage ne soit pas dans son élément dans la nature. Perte de repère et du moyen de locomotion, découverte des limites de son corps artificiel. Enfin nous constatons que vers la fin, on observe un des motards devant une falaise, je trouve cette image proche du tableau de Friedriech, le promeneur solitaire. Ce tableau est associé au romantisme et à l’expression du moi en littérature ainsi qu'à l'idéalisation de la nature aux alentours du 19 e siècle. L'auteur date t-il le début de la décadence ? Nous signale t-il que ce qu'il faut voir ( la nature) ne peut être vu qu'à travers la réalité et l'expérience sensible, non par la société du visuel? En cela on peut voir que le film lui-même ne nous offre qu'une vue stylisée de la nature et non une image réelle et ce qui se rapprocherait le plus de cette nature tout en restant dans l'image mais dans une image qui ferait appelle à nos sens ( en cela plus proche de la vérité) ce serait la peinture avec ce tableau. Selon cette logique les motards sont des sortes de garde-fou dont la fonction est d'empêcher la société de revenir vers la nature, de devenir plus humaine car à son stade actuel elle n'en est plus capable.