Je dois être un mauvais spectateur... Je ne lis pas toujours les pitchs et les critiques que je vais voir... Des fois, j'arrive au ciné et je n'ai même pas décidé ce que j'allais voir! Vous imaginez! Et là, avec Under the Skin, ça pose effectivement un problème de ne pas avoir lu au préalable la brochure explicative du scénario! Ni d'avoir lu l'ouvrage dont le film et tiré... En effet, il m'était, mais je dois être idiot, impossible en ayant juste vu le film de pouvoir certifier avec autant d'aplomb et autant de certitude que certains qu'il s'agissait d'extraterrestres... Là vous allez me dire: "Ouais le nul! Ca peut être quoi d'autre???" Sincèrement, à la sortie du film, avant de lire les critiques de Chronic'art, Cahiers du Cinéma et consort ayant bien assimilé l'explication fournie par la com' du film "Under the Skin for dummies", je penchais plus pour une représentation d'une forme de démons (les 4 motards... (cavaliers pourrait-on penser...)) créant une créature capable de leur collecter des âmes, thématiques très récurrentes dans les différentes mythologies nordiques qui correspondait bien avec le lieu de tournage des scènes du film. Ce qui expliquait d'ailleurs de façon assez cohérente la première scène pendant laquelle et S. Johansson prenait la place de la créature précédente. Tout y était, la symbolique d'une créature déchue pour avoir voulue devenir trop humaine, l'assexuation de celle-ci, la luxure comme thématique de la tentation le tout, comme souvent lorsqu'il s'agit de faire intervenir des personnages mystiques dans un film, noyé dans une substrat d'introduction à la psychanalyse ... Et je me suis dit qu'il s'agissait du traitement extrêmement prétention d'un thème au combien banal au cinéma... Bref, un de ces échecs horripilant où le réalisateur vous impose d'admirer son talent.Oui mais voilà! C'était une extraterrestre!!! Ben oui! Bon, ok, je suis idiot, je l'ai déjà dit... Mais à part le pitch et les critiques cinés, en ayant vu que le film, qui pourrait affirmer qu'il s'agissait d'E.T. en version sexy? J'ai bien conscience qu'il faut savoir se libérer des codes, qu'il ne suffit pas de soucoupes volantes et de rayon de la mort qui tue pour "qualifier" un bon alien, et que dans Vampyr de Dreyer, les vampires ne ressemblent pas aux vampires du cinéma hollywoodien classique mais au moins, le film s'appelle Vampyr!!! Et c'est justement là où le bât blesse avec Under The Skin, le minimalisme du scénario et de la fonction narrative des images empêche toutes possibilités de comprendre le film. Il tombe dans l'écueil classique et narcissique du mauvais art contemporain: "C'est à celui qui regarde mon oeuvre de la comprendre et non à moi, créateur, de l'expliquer". Si je suis idiot (et oui, encore), je ne le suis pas plus qu'un autre, et si j'ai vu autre chose dans ce film que ce que le cartel explicatif me conseillait de voir, c'est que le film est raté...Si l'on veut rapprocher cinéma et peinture, le message de Guernika est clair, l'oeuvre de Damien Hirst est vide (ah non, j'oubliais, il questionne notre société de consommation, c'est ça?...). Une ouevre se comprend d'elle-même et par elle-même! Devoir lire l'explication avant de visionner un film est la négation même de la narration par l'image!Tout cela pour dire que, soit, les compositions de ce films sont réussies, soit, certaines scènes sont marquantes (comme tout le monde, la scène de la plage m'a marqué et m'a fait croire l'espace d'un instant que j'allais assister à du grand cinéma), mais ce n'est ni un film, ni du cinéma.Une expérience artistique quelconque sur grand écran, un agglomérat d'effets visuels pas franchement convaincants, une réalisation au final pas spécialement novatrice (pitié messieurs les réalisateurs, arrêtez avec les scènes de miroirs dans les films, se revendiquer "novateur" et utiliser encore et toujours les mêmes techniques, c'est un peu triste...).Alors comme je suis idiot, je ne vais pas me permettre de critiquer certains professionnels du cinéma, mais j'ai du mal à rejoindre l'avis de certains subjugués par ce film. Lent, répétitif, pas très épais et revendiquant peut-être un peu fort son côté underground (du sous Sister Ray en bande sonore...), dommage, y'avait Scarlett Johansson nue!