Enfin un vrai Hellraiser !
On pouvait attendre le pire de ce reboot, car entre les suites à gogo se vautrant dans l'Enfer de la médiocrité, et de fausses tentatives de renouvellement intéressantes mais tellement sous-budgétées qu'elles n'ont absolument pas les moyens de leurs ambitions (Hellraiser: Judgment), on ne pouvait être que dans le pré-constat cynique: "Un de plus !".
Et bien ce ne sera pas le cas avec cet excellentissime reboot.
Le SEUL Hellraiser digne de son modèle à mon avis (et oui, même si le 2 est spectaculaire et hyper divertissant, il n'en reste pas moins qu'un festival de facilités et incohérences scénaristiques. Sinon j'aime assez de 3 à 5 (oui, le 5 aussi. J'adore Craig Sheffer de toutes façons). Mais bon, la qualité a bien baissé quand même) !
Hellraiser cuvée 2022 reste complètement dans l'esprit du film de référence, tout en apportant réellement quelque chose de nouveau.
Cependant je noterais un rythme inégal, surtout au début, mais cela m'a pas vraiment gêné, car ce ne sont pas de stupides séquences de remplissage, mais que des scènes qui approfondissent intelligemment l'histoire et les personnages. Donc même si pas toujours bien gérées au montage final, elles ne font pas tâche, bien au contraire.
La nouvelle cénobite "Pinhead" est vraiment très bien choisie. Remarquable !
A la fois belle dans sa laideur maléfique, froide et terrifiante, Jamie Clayton est totalement digne de Doug Bradley.
Elle est loin de gêner comme Stephan Smith Collins dans "Hellraiser: Revelations", que Doug Bradley avait refusé car il n'était pas tourné pour de bonnes raisons (garder les droits) ni avec des moyens corrects (torché vite fait en 12 jours pour 300 000 $ avec un scénar écrit en 10); ou un Paul T. Taylor totalement transparent dans "Hellraiser: Judgment", au point de se faire voler la vedette par un autre personnage (The Auditor, brillamment campé par Gary J. Tunnicliffe).
Bref, j'adoooooore, la nouvelle Pinhead !
Quelle beauté... Fatale !!!
De très beaux éclairages la mettent superbement en valeur. Et quel regard !
Signalons aussi l'excellence de l'interprétation générale.
C'est toujours un plus pour s'immerger dans une telle histoire et s'intéresser aux personnages.
Goran Visnjic, grand habitué des rôles de héros gentils, est particulièrement jouissif ici en contre-emploi total, celui d'un immonde gros gros enf**ré. :)
Contrairement à pas mal de fans, les délires en cuir ne m'ont pas manqués.
Mais bon, c'est très subjectif là. C'est parce que moi je n'ai jamais pris au sérieux toutes ces foutaises SM, j'ai toujours vu ça avec un sourire en coin, voire un franc mépris rigolard; ce qui fait que ça n'a jamais été un élément "terrifiant" à mes yeux, plus un fatras d'inepties avec de pauv' gars qui se déguisent comme des quiches.
L'aspect terrifiant des cénobites, je le ressentais plus dans leur mentalité vicieuse et implacable, leurs épouvantables moyens de torture, que dans le look cuir-carnaval de Pinhead.
Mais là c'est moi, c'est toute la "culture" cuir que je ne peux pas prendre au sérieux. D'emblée je n'y vois que bouffonneries risibles, alors les fantasmes de Clive Baker me terrifiaient autrement que par leurs visuels.
Bref, Hellraiser 2022 est globalement un film qui ne trahit aucunement son concept de base, et qui sait être un reboot digne de ce nom, c'est-à-dire avec de nouvelles idées.
Fait suffisamment rare pour être souligné !
En espérant une suite donc... une vraie, et non un nouveau festival de daubes opportunistes.
On peut l'espérer, Harvey Weinstein étant désormais à sa place, en prison.