A l'annonce de ce reboot de Hellraiser (1987), on s'est arraché les cheveux (pas les aiguilles) de la tête pour savoir si on devait être heureux (car l'original est vraiment daté, dans son jus... Dites-le comme vous voulez, mais : un bon gros dépoussiérage était le bienvenu) ou craintif (projet refilé comme une guigne, qui a atterri sur Hulu, est sorti dans l'indifférence la plus totale...). Pour ne pas s'attaquer l'épiderme, on s'est lancé, et... Bonne surprise. Hellraiser n'est pas un remake (très bon point, à souligner, quand la grande mode actuelle est de mettre un film un tour au micro-ondes et hop : c'est prêt), mais un vrai reboot. D'aucuns nostalgiques du premier pleureront à chaudes larmes la perte du côté "sado-maso" et les "trucages faits mains", mais force est de constater que ce reboot veut conquérir un nouveau public qui, justement, hurlait de rire face à ces deux caractéristiques précises. On se retrouve donc avec un produit plus conforme, plus propret et fignolé, plus proche d'un public-cible jeune qui va pouvoir apprécier un panel de beaux effets spéciaux (ça fait du bien aux yeux, on se l'avoue), une intrigue de malédiction qui pourchasse une bande d'ados (version simplifiée et plus explicative des règles de la première saga), une musique soignée et une photo loin d'être secondaire (quelques plans sont vraiment classes, comme l'arrivée des cynobites dans les couloirs éclairés au loin... On doit deviner au bruit duquel il s'agit, l'idée n'est vraiment pas mauvaise). Pour ce qui est du design des créatures, là aussi : les nostalgiques pleureront ("où est mon cuir serré ?!"), les autres apprécieront les magnifiques maquillages et prothèses superbement réalisés (avec quelques ajouts numériques plutôt efficaces), qui gardent à l'esprit le côté gore et s'amusent même à imbriquer pendule et être humain sans tomber dans le kitsch. Vraiment, on regrette la longueur qui se fait ressentir (deux heures, tout de même), la panoplie d'acteurs jeunes assez interchangeables (et dont le personnage gay est forcément le premier à dérouiller... On aurait pu aussi dépoussiérer les clichés, au passage), et le côté plus simple qui pourra déplaire à beaucoup. Mais il n'empêche qu'Hellraiser assume pleinement son choix de ne pas tomber dans le piège du "micro-ondes", en modifiant le concept et les monstres sans les trahir, et s'offre le luxe de très beaux effets spéciaux et trucages. Plus qu'un dépoussiérage, un vrai lifting tiré à quatre épingles.