Disons le sans préambule, je suis gay. Nul ne pourra m'accuser d'homophobie. C'est le genre de film qui me fait fuir. En 2009, puisque le film date de cette année-là, on décrit encore les homos, comme des folles, des travestis, des queens et des drogués... L'histoire se passe en 1984, quelle différence... Avec aujourd'hui ?! C'est pourtant ainsi que la plupart des gens perçoivent encore les homosexuels en 2012. Si le mariage gay suscite tant de controverses, c'est peut-être bien à cause de la multitude de films de ce genre, qui au lieu de servir une cause noble et juste, nous pastichent et nous ridiculisent autant que la gaypride. Alors, bien sur, comme huit fois sur dix, le sida se rapelle à notre bon souvenir, comme pour donner plus de profondeur et de sens à un film, à ses films qui se ressemblent tous : Homophobie, agressions, "folle(s)" de service, milieux glauques ou/et surréalistes, point d'orgue : le sida et de temps en temps, ne boudons pas notre plaisir, un meurtre... Homophobe, ça va de soit ! Bon, pas dans ce film, je l'accorde, mais déjà lourdement chargé en poncifs du genre. Ce qui aurait pu être une œuvre honorable et touchante, finit par être agaçante, dérangeante voire humiliante à cause des dizaines d'autres films tournés avant lui. Le sida n'apporte rien au film, un accident de voiture aurait aussi bien fait l'affaire. C'est la relation de ces deux garçons qui était à découvrir. Pourquoi les amours gays se terminent presque toujours mal au cinéma? Comme s'il était écrit que les homos ne pouvaient pas vivre heureux et libres. La "vraie vie" serait-elle plus belle qu'au cinéma?
Le sida, une maladie d'homo, dixit House of Boys. Aujourd'hui on dirait pédé... Quel progrès depuis 1984 ! Bien sur, il faut se remettre dans le contexte du film, qui, pour le coup est assez fidèle à l'époque. Mais au cinéma, l'image, est puissante. Déjà Hitler l'avait compris. La propagande a fait son office, semant dans la tête des gens des idées fausses et pernicieuses. L'Histoire a fait son œuvre.
House of Boys, comme une grande partie de ses pairs, est un film dangereux, montrant Une vérité, pas LA VÉRITÉ. Le sida est là avec son macabre palmarès, personne ne remets cela en cause. Il y a des homos précieux comme des virils. Des gays qui sont shootés jusqu'à l'os, d'autres, non. Il y en a qui aiment le classique ou le swing quand d'autres se désarticulent sur de la trance ou de la techno. D'autres encore font des sports mécaniques quand d'autres en roulent. Puis des amoureux de la mer, de la montagne, de l'espace, de la science et ses mystères... Des amoureux... Tout court !
Évitez ce film qui ne vous apportera rien de nouveau, si vous êtes homo. Quant aux autres, Je doute que vous soyez en train de me lire.
Pour les jeunes qui se cherchent, trouverez-vous une réponse dans ce film? Sans le recul nécessaire, assurément non ! On ne voit bien qu'avec le cœur. Ne vivez pas votre sexualité par procuration, soyez vous ! HOMO HUMANUM EST !