Blockbuster du jeu vidéo devenu un aspirant blockbuster de cinéma, ‘Uncharted’ est exactement ce à quoi je m’attendais : c’est du Indiana Jones Nouvelle Génération…non, en fait, c’est quand même moins bien, il y a moins de cachet et pas assez de nazis. On va plutôt dire que c’est ‘Benjamin Gates’ avec une meilleure implantation capillaire...non, c’est quand même mieux que ça et ça balade dans des lieux plus exotiques que les réserves d’un musée d’archéologie new yorkais. Le résultat est en tout cas parsemé de clins d'œil au jeu vidéo mais ‘Uncharted’ n’en est heureusement pas esclave : il y a des filles qui jouent du flingue et un milliardaire avide et cruel, il y a de vieilles énigmes de pirates à résoudre, toujours un peu simplettes, il y a ces séquences hallucinantes qui ont établi la réputation de la franchise sur les consoles Sony, par exemple, celle qui ouvre le film et qui est, me semble-t-il, tirée du second jeu : de la baston et des acrobaties sur un convoi de caisses de matériel parachutées en plein ciel qui dépote à mort. Bref, ‘Uncharted’ est un chouette film d’aventures qui assure parfaitement le spectacle pour lequel il a été conçu. J’ai quand même beaucoup de mal à m’habituer au fait que Nathan Drake soit joué par Tom Holland (qui, même très musclé, ressemble toujours à un bébé à vingt cinq ans) et Sully par Mark Wahlberg (pas assez boomer, j’aurais plutôt vu Harvey Keitel avec une meilleure densité osseuse)...mais ça, après tout, c’est mon problème et ça ne dérangera pas ceux qui n’ont jamais pratiqué la série sur console. D’ailleurs, ceux qui n’ont jamais joué à ces jeux vidéo passent clairement à côté de quelque chose…car même si pour une fois, une adaptation de ce type peut clairement vivre sa vie sans devoir quoi que ce soit à sa source d’inspiration, ceux qui connaissent les deux univers ne pourront que se rendre à l’évidence : passe encore que les scènes d’action et toutes celles pour lesquelles on aime regarder un gros film hollywoodien soient plus excitantes sur console : après tout, il semble logique qu’on prenne davantage son pied à jouer à risquer sa vie plutôt qu’à simplement regarder quelqu’un d’autre le faire. Mais est-ce qu’il n’y a pas un léger problème dans un monde où quand il est question de niveau d’écriture du scénario, de qualité des dialogues ou d’épaisseur psychologique des personnages, le jeu vidéo est un médium qui s’en tire mieux que le cinéma ?