J’avais quelques doutes sur la qualité de cette adaptation de jeux vidéos, le cinéma ayant trop souvent tendance à écraser de son pied toute la richesse, toute l’originalité de l’oeuvre adaptée.
Notons ici, que la saga Uncharted est elle-même une adaptation au pied de la lettre des blockbusters d’action/aventure au monde du jeu vidéo.
J’ai bien aimé que les auteurs ne se contente pas de copier-coller des cinématiques des jeux, ou de multiplier les clins d’œils grossiers ou caricaturer son univers.
Uncharted se veux le direct descendant d’Indiana Jones, dans une version plus moderne, faite de double-jeu, trahison en pagaille, assassinat, et son lot de personnages amoraux motivés uniquement par l’appât du gain.
On regrettera que le film ne joue pas suffisamment la carte d’un monde de chasseurs de trésors sans foi ni loi pour les « héros » aussi bien que pour les « méchants », ce qui aurait donné du sel à l’aventure, sachant que les deux groupes souhaitent tout autant l’or de Magellan (Vasco de Gama avait piscine).
Comme pour chaque blockbuster, notre héros pauvre, bienveillant et plein de ressources va aux 4 coins du Monde façon James Bond, et multiplie les péripéties dignes d’un Mission : Impossible.
Le casting est solide et s’appuie dessus à défaut d’avoir un scénario véritablement original ou une ambition artistique particulière.
Tom Holland joue comme toujours le jeune premier, un peu candide, mais noble de cœur et retors.
Mark Wahlberg joue l’escroc Sully, sans vraiment se forcer pour le rôle, il manque un certain piquant que l’acteur ne semble pas posséder, trop lisse à mon goût.
La découverte du film restera la tenace Tati Gabrielle, jouant la cheffe des mercenaires au service de Moncada Junior, capable de surprendre son monde, et qui se plaît à interpréter ce cliché du méchant combattant au corps-à-corps les héros, qui marque par son charisme, elle en impose.
Le film ne pouvait éviter le rôle de la James Bond Girl en la personne de Sophia Ali, qui évidemment est présentée comme une potentielle conquête amoureuse pour Nathan Drake, avec un semblant de tension sexuelle entre eux deux.
Le plus gros point noir vient de la volonté de lisser cette histoire et le passif sombre des personnages, pour en faire une oeuvre tous publics, consensuelle, moraliste, perdant au passage ce qui faisait une partie du charme des jeux vidéos.