Yves Jeuland est un réalisateur de documentaires, récompensé notamment en 2000 par un 7 d'Or avec Paris à tout prix, son documentaire sur les coulisses des élections municipales de Paris.
Il a été décidé dès les premières prises de vue que le film serait destiné au cinéma et non à la télévision. Le producteur Alexandre Hallier développe:"Nous nous sommes rendus compte que non seulement nous avions à travers Frêche un personnage principal mais qu’il y avait aussi des personnages secondaires forts, tous saisis dans une liberté et une transparence totale, quasi obscène, au sens premier du terme. Nous avons aussi vu immédiatement combien c’était fort et inédit. Des éléments qui plaidaient pour le cinéma."
Georges Frèche est décédé le 24 octobre 2010, soit un peu moins de deux mois avant la sortie du film qui lui est consacré. Il a cependant été décidé de laisser l'ensemble tel quel.
Passionné depuis toujours par la politique, le réalisateur Yves Jeuland avait déjà tourné un documentaire sur les élections municipales de Paris en 2001 pour "Canal Plus". Alors qu'il tourne son film Un village en campagne en 2008, il croise par hasard Georges Frêche, qu'il avait toujours voulu filmer. Il profite donc des élections régionales de 2010 pour mettre en lumière ce qui restera le "dernier combat" de Frêche.
Le réalisateur Yves Jeuland est un passionné de politique depuis son plus jeune âge. Il a déjà tourné un documentaire sur les élections municipales de 2001 pour Canal Plus. L'envie de filmer Georges Frèche remonte quant à elle à ses années d'étudiant, où il assistait régulièrement aux débats du "Président".
Contrairement à un certain nombre de documentaires, Le Président n'a pas de voix-off ou de narration: "Il y a des films qui nécessitent des commentaires, et d’autres non. Mais avec Lizi Gelber, la chef monteuse du film qui a été si précieuse tout au long des six mois de montage, nous étions d’accord : il n’avait pas besoin de commentaire", affirme le cinéaste.
Georges Frêche a pour la plupart du temps ignoré la caméra et le réalisateur Yves Jeuland. Une aubaine pour ce dernier, qui pouvait en faire un portrait sans s'inquiéter de la spontanéité de son sujet principal.
Malgré l'admiration qu'il porte à Georges Frêche, Yves Jeuland confie ne pas savoir s'il aurait ou non voté pour lui s'il en avait eu l'occasion: "J’ai une passion pour la politique, je l’ai dit, et en général plutôt de l’estime pour les politiques et je ne souscris nullement au discours « Tous les mêmes, tous pourris »", commente-t-il.
Bien qu'il soit déjà connu pour ses dérapages, Georges Frêche a fait fort le 28 Janvier 2010 en qualifiant Laurent Fabius de "tronche pas catholique". Une déclaration qui a déclenché une vive polémique dans les médias. Pour Yves Jeuland, cet imprévu tombait à pic puisque par la suite, "il retrouve une énergie incroyable. Ce qui donne des choses formidables pour le film, le voyage à Paris etc., comme s’il ne trouvait de la force que dans l’adversité."
Bien que le film soit centré sur la personnalité de Georges Frêche, d'autres personnalités dans l'entourage du "Président" prennent de l'importance dans ce portrait. Le réalisateur Yves Jeuland soupçonne une opération de communication électorale:"Aujourd’hui, les politiques ont perçu que les documentaires, même diffusés après un scrutin, pouvaient les servir à moyen ou à long terme, pouvaient les humaniser. Ils ont intégré cette façon de tourner. C’est eux-mêmes maintenant qui fabriquent de fausses coulisses, lâchent de fausses confidences. Une fausse humanité. On est dans la représentation, dans le publicitaire, dans la mise en scène. Il est devenu difficile de déjouer ces plans de communication. (...) Les politiques demandent à visionner le film avant diffusion, les dir’coms s’invitent dans les salles de montage."