Quoi de mieux qu’un bon crêpage de chignon en famille ? Voilà en peu de mots comment résumer le pitch d’Un Eté à Osage County. Adapté d’une pièce de Tracy Letts, le film suit les « charmantes » retrouvailles d’un clan suite à la disparition du patriarche. Sur le papier, ces confrontations familiales qui tournent au pugilat constituent toujours un bon sujet de cinéma. Comment, par exemple, oublier Festen, de Thomas Vinterberg, un monstre du genre, ou le plus joyeux Skylab, de Julie Delpy ?
Malheureusement pour John Wells, les comparaisons flatteuses s’arrêtent là. Car cet Eté à Osage County préfère le verbe à la chair et à l’esprit. La chair car jamais, ou presque, ce verbiage incessant ne permet la moindre empathie avec les personnages. Un peu navrant pour une oeuvre qui tente de percer à jour le secret des relations humaines. Et l’esprit car l’humour, même amer, n’est franchement pas de la partie. Bien sûr quelques répliques prêtent à sourire, mais le coeur n’y est pas vraiment.
Résultat, le spectateur assiste, impuissant, à un déballage des pires situations que l’on peut imaginer vivre en famille : divorce, adultère, alcoolisme, hystérie et secrets… tout y passe. Et ce n’est pas les vaines tentatives pour introduire quelques rebondissements, bien trop prévisibles, qui changent la donne.
Heureusement, le casting impeccable permet de relever un peu le niveau. De Sam Shepard à Ewan McGregor, en passant par Benedict Cumberbatch et Juliette Lewis, ils incarnent tous avec justesse une jolie note dans cette partition imparfaite. Meryl Streep est impressionnante, même si elle abuse un peu par moments de la méthode Actor Studio. Julia Roberts, plus nuancée, lui vole largement la vedette. Quel plaisir de la retrouver, toujours aussi radieuse, après ces quelques années de pause bébé. Rien que pour elle, Un Eté à Osage County vaut presque le détour.