Gangster Squad était annoncé comme le renouveau des films de gangsters. Mais à peine sortie, le film se faisait lyncher par la critique. On pouvait donc s'attendre à ce que finalement le film soit une terrible désillusion. Et c'est le cas. Bien que n'étant pas foncièrement mauvais, Gangster Squad lorgne plus du côté du pur film d'action que du film de gangster. Et c'est bien là toute la problématique. Le film a sans cesse le cul entre deux chaises, n'assumant pas son côté second degré. Au vu des ambitions affichées et le résultat final, on ne peut être que déçu. Rubin Fleisher (auteur de l'excellent Bienvenue à Zombieland) soigne pourtant sa mise en scène, nous livrant d'excellente scènes d'actions (mais parfois illisible). Mais on a l'impression qu'il n'a retenu que ça des films de gangster. Nous sommes loin des films à la Miller's Crossing, L.A Confidential ou des Incorruptibles, mais plus de L'arme Fatal ou de Commando. L'histoire est la suivante : en 1949, à Los Angeles, Mickey Cohen, ancien boxer et parrain impitoyable de la mafia dirige la ville. Personne ne lui oppose la moindre résistance, ayant sous sa coupe la police et des hommes politiques. Pourtant, un homme souhaite le voir tomber, John O'Mara (Josh Brolin). Avec l'aval du chef de la police de LA, Bill Parker (Nick Nolte), il monte une équipe chargé de détruire l'empire de Cohen. Le scénario se tient sur un mouchoir et c'est là la grande faiblesse du film. Il n'y a rien de nouveau à se mettre sous la dent, tout est trop téléphoné. On sait à l'avance ce qui va se passer et on a le droit à tous les clichés du genre. Cela n'empêche pas de suivre le film avec plaisir et de passer un bon moment. Au niveau du jeu des acteurs, le casting est bon (Nick Nolte, Giovanni Ribisi, Robert Patrick, Michael Penà, Anthony Mackie, Mireille Enos, Emma Stone, Sean Penn, Josh Brolin, Ryan Golsing), mais le problème vient de l'écriture et des répliques assez caricaturales, ne servant pas le talent de chaque acteur. Certains personnages sont caricaturaux, comme le personnage mono-expressif de Josh Brolin ou celui de Ryan Gosling. Ils s'en sortent tout de même bien. Emma Stone est très bonne en femme fatal et donne envie de demander son 07. Mais la palme vient à l'extraordinaire, que dis-je, au génialissime Sean Penn qui, dans son rôle, est tellement ridicule et caricatural qu'il en devient génial. Il y a une bonne reconstitution de l'Amérique des année 40-50, avec une photographie assez jolie même si par instant, on a l'impression d'être devant un jeu vidéos. D'un point de vu technique le film envoie du rêve, mais le problème vient du fait que Rubin Fleisher semble s'être trop attarder sur le visuel et pas assez sur le traitement de ses personnage et du scénario (bien que l'on sente des coupures au niveau du montage). En résumé, un film qui ne tient pas toute ses promesses, faisant office de pétard mouillé et de mauvais film de gangster (tout comme un mauvais hommage du genre). Il est un peu triste de voir que le réalisateur ne s'est focalisé que sur l'action et le visuel pour nous pondre un film au potentiel sous-exploité. Même si d'un point de vu du spectacle et de l'action, le film assure. La raison avec une bonne réalisation et un rythme qui ne souffre d'aucun temps mort. On est content d'assister un bon divertissement mais triste de constater que le film aurait pu être encore mieux.