Et voilà ce que j’aime dans le cinéma : me prendre des claques monumentales en pleine tronche ! Depuis que je suis un amoureux transis du 7ème Art, j’en ai pris pas mal dans les dents ("2001 L’Odysée de l’Espace", "Donnie Darko", "Il Etait Une Fois dans l’Ouest", "Fight Club", "Lost Highway", "Visitor Q", "Princesse Mononoke", "Taxi Driver", "Heat", "Tetsuo", "Apocalypse Now", "American Beauty", "Dune", "Reservoir Dogs", "Sonatine", "Ghost In The Shell", "Blade Runner"….je vais m’arrêter là sinon ma critique va faire 8 pages !!), mais c’est toujours aussi agréable de se faire surprendre par un métrage après tant d’années. "Confessions", c’est ma dernière claque en date, et en parler va être très dur tant il est dense (mais aussi pour éviter un max de spoilers !). Le film débute au sein d’une classe où une enseignante essaye de se faire entendre au sein de sa bande de collégiens très dissipés. Elle leur apprend qu’il s’agit de son dernier jour en tant que prof et leur raconte un peu sa vie jusqu’à leur avouer LE drame de sa vie : la mort accidentelle de sa petite fille. Mais elle continue en déclarant que cet accident est en fait un meurtre maquillé et que les responsables sont deux élèves de cette classe ! Et voilà le pitch de base qui se révèle déjà en lui-même une jolie petite baffe. Le reste de ce film n’est qu’une succession de confessions des divers protagonistes autour de ce tragique évènement. Et on se demande véritablement où va aller le film quand, au bout de 20 minutes, l’enseignante semble déjà tenir sa vengeance comme accomplie. Et bien nous allons nous retrouver dans une belle leçon de vie aux travers des divers témoignages, nous démontrant que tout acte ou choix amènent forcément des répercussions et que la vie est trop courte pour ne pas la célébrer…mais tout cela en nous présentant une évolution ultra tragique des évènements, le film n’étant absolument pas drôle, au contraire nous dévoilant des comportements, des paroles et des situations véritablement affreuses humainement parlant. Et ce contraste en d’autant plus renforcée par la mise en scène de Tetsuya Nakashima : avec des plans très cadrés, peu de mouvements de caméras, une utilisation fréquente de ralentis (ceux illustrant la pluie sont superbes !), des images fixes sur le ciel et les nuages, nous faisons face à une réalisation d’une qualité esthétique véritablement bluffante de beauté. C’est lent, c’est calme, c’est chaleureux, c’est sublimé par une bande son judicieusement bien choisie (Boris, G.Hendel, AKB48, Radiohead, Popoyans, The XX, J.S Bach…) ; on a l’impression d’assister à un poème sur grand écran devant une telle structure onirique. Et pourtant, le film parle de chose très graves sans jamais être moralisateur : la violence adulée (pour être reconnu il faut tuer), la liberté de choix (ce n'est pas parce qu'on peut faire quelque chose qu'on doit se permettre de le faire…surtout quand il s’agit de meurtre !), l’impunité (la loi qui protège les mineurs de tout crime), la responsabilité de chacun (un crime qui n’a pas reçu de punition n’est pas pour autant sans conséquences). La leçon de vie est donc bien présente : elle est belle et intelligente…et puis boum, intervient la dernière partie du film : ce foutu twist qui vient vous achever alors que tout ce que vous avez déjà vu et entendu jusqu’à maintenant vous avait retourné la tête et l’estomac…une sorte de giga coup de grâce. On avait presque oublié que le sujet premier était une vengeance, et voilà que le dénouement vient nous le rappeler, nous balayant d’un seul coup toute la belle leçon de vie qu’on vient de voir en nous démontrant que l’être humain est « humain » avant tout et que, malgré toutes ses bonnes intentions, lorsqu’il se retrouve personnellement acculé, il peut succomber très facilement à ses bas instincts primaires. Doté d’une réalisation sublime, d’effets spéciaux impressionnants, d’une musique envoûtante, d’un récit riche et puissant, d’un casting très bon, "Confessions" est un conte moderne et cruel qui ne laissera personne indifférent et dont la seule morale que l’on peut en tirer si on s’en sort indemne est tout simplement « L’ Enfer, c’est les autres ! ».