Le cinéphile, qui sommeille en moi, admire ces réalisateurs qui s'attaquent de front aux problématiques liées à l'Histoire en général et, pour ce Kriegerin/Combat Girls, aux funestes répercussions du conflit de la Seconde Guerre Mondiale sur une certaine jeunesse allemande. Marisa, 20 ans, et contrairement à ce que dit le synopsis, n'a pas besoin de se sentir provoquée pour agir violemment (il n'est qu'à voir la scène dans le train). Son monde tourne autour d'un grand-père sur le départ (la mort est proche), un petit boulot et un groupe de néo-nazis en guerre contre toute forme d'autorité et qui expectorent leur rage sur les étrangers. Parallèlement, la caméra de David Wnendt, s'attarde sur la jeune (15 ans) Svenja qui va incorporer ce noyau de crétins.
La grande force de Kriegerin, c'est de s'attarder sur ses personnages en leur donnant vie (Marisa est une idiote mais une idiote immature, Markus a un père marxiste, Svenja s'oppose à sa famille...). Le métrage est une sorte de démonstration in situ, un message clair qui averti du potentiel danger vivant en Europe même (L'UE a aussi été créée dans un désir de paix entre les nations en réponse au conflit mondial). Marisa va commettre une action préjudiciable, cependant elle lui permettra de se chercher dans un premier temps, puis de reconsidérer sa vision du monde.
Filmé en scope, pourvu de cadrages esthétiques et d'une direction d'acteurs époustouflante, Kriegerin est une belle oeuvre. 4/5