William Friedkin... William Friedkin... Avant de voir "Killer Joe", le seul film que j'ai vu de ce dernier fut "L'Exorciste". Je connais de nom "French Connection" ou encore "Bug" mais je n'ai pas encore eu la chance de les voir. Depuis la sortie de "Killer Joe" en septembre dernier, les critiques fusaient. "Plus grand film de 2012!", "Film innovant", "Film fou", etc, etc... Autant dire que ce "Killer Joe" me tentait pas mal. Et, résultat final, "Killer Joe" est bel et bien la claque tant attendue. Moi qui pensait être déçu du résultat final, comme tous les films que je trépigne à voir en général, Friedkin n'a pas lésiné sur les moyens. Le film raconte l'histoire d'un dealer misérable (Emile Hirsch, monsieur "Into The Wild") qui demande à sa famille (père, belle-mère, soeur) de payer un tueur à gages, le Killer Joe Cooper (Matthew McConaughey), afin de tuer sa mère et de récupérer sa caution de 50 000 dollars par la même occasion. Car voilà, notre cher dealer est endetté et il doit rembourser ses écarts... Schéma à priori classique du film noir sauf que "Killer Joe" est bien plus malin et plus fou que ça. C'est clair, Friedkin est un type cinglé. Un malade mental pour disposer de tels idées. Déjà, la mise en scène est géniale. Chaque plan est unique et apporte un plus à l'ambiance particulière du film, mix entre le thriller, l'horreur et la comédie noire. De plus, j'ai rarement vu un film aussi bien écrit. Les dialogues sont de grande qualité et décrivent à la perfection le quotidien de ces rednecks bouseux. La direction d'acteurs est aussi formidable. Si la famille de boeufs américains sont très bien interprétés, (Hirsch et Thomas Haden Church en tête), celui qui crève l'écran est évidemment celui du Killer Joe. McConaughey se décide enfin à se détourner des films hollywoodien à gros budget et sans âme pour commencer à exploiter pleinement ses talents d'acteur. Autant dire qu'il explose de charisme ici. Le Killer Joe est un être irrascible et sur de lui, avec une dégaine originale, mix entre sérial-killer et cow-boy (puisque c'est ce qu'il est). Mais la scène qui me taraude l'esprit depuis, c'est cette scène finale, malsaine, dérengeante, mais ô combien réussie et jouant avec les nerfs du spectateur. Je crois même que j'en ai trop dit tant le film doit se découvrir au fur et à mesure. Friedkin est fou, pour notre plus grand plaisir. "Killer Joe" est bel et bien une claque cinématographique, si ce n'est LA claque cinématographique de cette année. Avec "Bellflower", certainement le film le plus innovant de l'année.