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ffred
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4,5
Publiée le 7 septembre 2012
...Willliam Friedkin (L'Exorciste, French Connection, Cruising...) fait toujours de la résistance et nous offre pour ses 77 printemps un polar noir aussi sensuel que poisseux. Après Bug en 2007, délire paranoïaque et claustrophobe, il nous enchante à nouveau. Sa mise en scène, très stylée, alliée à un scénario assez diabolique et très bien écrit, installe rapidement une ambiance glauque et lourde. Après un début plutôt calme, la tension monte progressivement jusqu'à une hallucinante... La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-killer-joe-109811622.html
L'une de mes (nombreuses) théories sur la cinéphilie, c'est qu'il existe des moyens scientifiques de déterminer si quelqu'un est un vrai cinéphile ou simplement un amateur, comme par exemple de voir ses réactions aux derniers films de Brian De Palma... ou, sans doute encore plus décisif, son enthousiasme (ou absence de...) devant un film de Friedkin, quand même l'un des réalisateurs les plus splendidement déviants que Hollywood nous ait jamais donnés. "Killer Joe" cumule a priori toutes les tares qui font qu'on hait un film : un scénario prévisible d'arnaque parmi des attardés mentaux caricaturaux - disons la veine la plus critiquable des Frères Coen -, de longues scènes de "théâtre filmé" qui trahissent l'origine du scénario, des acteurs en roue libre qui sont plus dans l'excès que dans la maîtrise, et, pire encore sans doute, des provocations en tout genre dignes d'une série Z (pédophilie, gore, vomis, etc. etc.). Mais comme on est chez Friedkin, tout cela fonctionne en dépit du bon sens, et atteint même lors d'un finale hallucinant une puissance quasi métaphysique, qui fera se lever de son siège le "véritable cinéphile", enthousiasmé par les sensations extrêmes que ce p... de film génère en lui. Tressons néanmoins aussi des lauriers à Matthew McConaughey, encore une fois éblouissant en psychopathe complètement dans la maîtrise et la pondération : il est pour beaucoup dans la belle réussite qu'est ce "Killer Joe" aussi jouissif que profondément dérangeant (la scène de la fellation sur une cuisse de poulet KFC mérite de rester dans les annales !). Friedkin avait 78 ans quand il réalisait ce film peu ordinaire, souhaitons-lui la même longévité que Manoel de Olivieira !
Du grand, du très grand Friedkin. Et à son âge, être toujours dans le coup, respect. Killer Joe est un diamant noir. Noir, pervers, barbare. Si parfois la tension, ici ou là, peut se relâcher, honnêtement, j'ai été en apnée quasiment tout au long ! Il n'y a aucune indulgence à avoir pour eux. Ce n'est même pas une famille d'américains moyens. Ni même des fripouilles. Juste des gens à l'intelligence limitée, sans foi ni loi, qui discutent du meurtre de leur mère ou de leur ex-femme comme si c'étaient les dernières prévisions météo ! Il n'y a que la petite dernière, blonde, pure, gentille comme un cœur qui surnage. Et Friedkin va prendre un plaisir sadique à la jeter dans les griffes du fameux Killer Joe. Devant une telle clique, je n'avais qu'une hâte : qu'ils reçoivent tous la monnaie de leur pièce. Et ils ne seront pas déçus. Leur châtiment sera à la hauteur de l'amour que leur porte Friedkin. Certains accès de violence aussi bien physique que psychologique sont à la limite du supportable. La dernière fois que ça m'avait fait cet effet-là, c'était peut-être pour Irréversible de Gaspar Noé. Non, Friedkin n'a pas perdu la main. Et il est toujours aussi acéré quand il s'agit de débusquer, la main dans le pantalon, le mal tapi dans chacun de nous.
William Friedkin n'a rien perdu de sa verve. Le grand réalisateur de "French Connection" et "Police fédérale Los Angeles", réalise encore des prouesses avec ce "Killer Joe". Et c'est encore une fois une descente aux enfers, mais cette fois-ci dans les bas-fonds de l'Amérique, dans les bungalows miteux du Texas, loin des fastes de L.A. ou de la zone new yorkaise. Friedkin retrousse ses manches et plonge ses mains jusqu'aux coudes dans les fanges de l'Amérique profonde, cette Amérique faite de petits boulots, d'arnaque et de relations faciles. Et cette fois-ci, c'est à Matthew McConaughey (une fois encore génial en tueur à gages psychopathe) qu'il confie le soin de redresser les torts et les tourments de ses personnages. Le résultat, porté par un scénario dantesque, est saisissant. Si on ajoute à cela l'excellent casting et la performance remarquable de Juno Temple, on a droit à une des meilleures productions de l'année 2011.
C'est complétement barré , mais on prend un pied pas possible , McConaughey est dément , Juno Temple explose dans ce film , bref tout les acteurs sont bons . Merci à Friedkin d'être libre , et d'oser des trucs fous .
Six ans ! Six ans déjà que William Friedkin n'avait pas signé de nouveau film, et avouons-le : il nous manquait. Et si nous ne nous en étions pas forcément rendu compte, « Killer Joe » est là pour nous le rappeler, et de quelle manière ! Au milieu d'un univers cinématographique devenu trop souvent fade, consensuel, moral, le réalisateur de « French Connection » vient mettre un grand coup de pied au cul à l'Amérique bien-pensante et puritaine, autant dire que ça fait du bien. Après, il est évident que cela ne plaira pas à tout le monde : l'œuvre est traversée d'une poignée de scènes incroyablement violentes, et nul doute que ceux ayant foi en la nature humaine risquent d'être bouleversés durablement. Les spectateurs ayant le cœur bien accroché devraient en revanche se réjouir devant ce torrent de cynisme, cet humour ultra-noir et cette vision apocalyptique de la famille, composée par un hallucinant quatuor de personnages. C'est simple : il n'y en a pas un à sauver chez cette bande de dégénérés tous plus cons et méchants les uns que les autres, passant leurs temps à s'envoyer des répliques meurtrières... Si bien que ce qui aurait pu donner un film noir fort classique devient très rapidement une expérience cinématographique à part, piètre publicité pour le Texas profond dont on ne ressort pas indemne, remarquablement mis en scène et interprété avec brio, la somptueuse Gina Gershon et Matthew McConaughey en tête : du grand art, qui trouve son apothéose dans un dénouement que vous n'êtes pas près d'oublier...
Une famille décadente engage un tueur pas très net pour abattre la mère junkie, et bénéficier de sa police d'assurance. 40 ans après "French Connection" et "The Exorcist", Friedkin n'a pas perdu la main, et nous livre ici une vision sans concession sur la famille. Père abruti et inutile, belle-mère séductrice, fille simplette, fils dealer magouilleur minable : tous ces personnages osent les coups tordus mais ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, s'insultent à cœur joie, et ne donnent guère foi en l'humanité. Face à eux, un tueur un gage froid et méticuleux (joué par le très inquiétant Matthew McConaughey, en grande forme !), se dévoilant comme tout aussi dérangé, à leur image. Outre sa réalisation très maîtrisée, Friedkin s'arme d'un grand cynisme, et d'un humour noir osé (plusieurs séquences, très violentes, sont volontairement outrancières) pour chambouler le spectateur avec ce portrait au vitriol. Loin de faire dans la surenchère, "Killer Joe" est donc un thriller qui ne laisse pas indifférent, et qui en prime se termine de manière culottée.
Killer Joe est un film inclassable : il joue tour à tour avec tous les styles : le thriller déjanté, la comédie burlesque, la tragédie sociale et familiale, l'humour noir, le cynisme. Un spectacle incroyable !
En regardant Killer Joe on peut penser qu'il s'agit là d'un film de Tarantino. Extrême violence utilisée comme farce macabre, scènes sexuées, dialogues mordants etc. Mais contrairement aux derniers films de "Quentinnn", Friedkin sait où il va et il se sert de tous ces éléments pour faire monter une tension latente vers un crescendo angoissant d'horreur en tout genre. Ici, pas de rédemption possible. Tous les personnages sont pourris, antipathiques et c'est dans un monde sombre que Friedkin nous plonge. On y trempe jusqu'au cou à tel point qu'on a l'air de sentir tout ce qui sort de cet endroit. Côté atmosphère, le film remplit son contrat... et puis n'oublions pas de dire à quel point le film est sexué et que c'est vraiment super bien retransmis. Y a une scène que je ne raconterai pas ici absolument géniale et horrible à la fois. La mise en scène nous permet d'être directement avec ces personnages, avec eux. C'est vraiment un guilty pleasure qu'est Killer Joe. Ce n'est pas un chef d'oeuvre mais le film est efficace et remplit vraiment bien son contrat. Cela me donne vraiment envie de découvrir la filmographie de ce réalisateur, ce qui est là un signe que le film est vraiment pas mal du tout.
Film assez paradoxal je trouve. La mise en scène est efficace, Matthew McConaughey intéressant en tueur, certaines scènes sont excellentes puis d'autres moments dans le film où je me suis ennuyé car film victime de lenteur assez insupportable sans oublier une fin qui me laisse un peu sur ma faim justement même si elle est intéressante et sanglante.
L'ambiance du film, avec sa tension bien présente, est une réussite grâce à des rôles bien construits et des acteurs crédibles. Quant à l'histoire, bien que secondaire, est simple et efficace.
Une claque ahurissante! Un film glauque, malsain, drôle, jouissif, violent, incorrect, pervers! Tout ce qui rend un film par forcément recommandable dans une immense farce orchestrée avec une maestra rare par William Friedkin! En effet, Friedkin prouve que les grands hollywoodiens peuvent toujours sortir une perle au moment où on s'y attends le moins! Et celui ci est de ces perles là! A voir et à revoir d'urgence!
En voilà un super film. Ca se présente comme une histoire qu'on a déjà vue ailleurs (des gens sans scrupules qui payent un tueur à gages pour tuer un membre de leur famille et récupérer le fric de l'assurance vie), mais ici, l'originalité, c'est qu'on va tout voir du point de vue des commanditaires, et on en saura autant qu'eux, autrement dit on ne va pas voir grand chose et on en saura pas plus, et ce jusqu'à la dernière demi-heure où les scènes à ne pas mettre devant tous les yeux s'enchainent (la scène du poulet frit restera dans les annales - comprendra qui pourra). Mais je tiens à préciser que même si on ne voit pas grand chose pendant la première heure du film, tout ce qui nous est raconté et l'ambiance générale du film est déjà bien glauque, et laisse augurer du pire. Côté casting, c'est impeccable : Matthew Mc Conaughey assez flippant dans le rôle titre, Emile Hirsch qui se prend des poings dans la gueule tout le long du film (le pauvre), Juno Temple, vraiment troublante dans son rôle ambigu entre ange et démon, l'acteur qui joue le rôle du père dont j'ai oublié le nom, mais qui le joue à merveille, un gars qui subit un peu tout ce qui lui tombe dessus en en ayant pas grand chose à faire, et la géniale Gina Gershon, que j'adore, qui n'aura décidément pas eu la carrière qu'elle méritait au cinéma, et qui nous le prouve encore une fois à travers ce rôle de délurée totale. Vous l'avez compris, j'ai adoré : c'est machiavélique, malsain, bourré d'humour noir et rempli de personnages charismatiques foutrement bien interprétés.
Un concentré d'humour noir qui vaut surtout pour des dialogues taillés au millimètre et pour la prestation hallucinante de Matthew McConaughey qui campe un Shérif pourri jusqu'à la moelle. Le dernier quart d'heure nous propose un huis-clos extrêmement jouissif et violent, nous offre son lot de retournements de situations, et vient largement compenser les quelques temps morts présents durant le film. Si l'histoire n'a rien d'extraordinaire, sur fond d'arnaque à l'assurance vie, il faut surtout y voir le tableau d'une micro-société en proie à la folie, prête à tout pour s'en sortir, quitte à sacrifier sa famille. Y a pas à dire, William Friedkin est un grand malade et nous montre d'une belle manière qu'il est toujours là.
Un film assez dérangeant et qui s'appuie sur un scénario et une histoire assez malsains. Certaines scènes sont même choquante, même si ça surprend pas tellement de la part du réalisateur de l'exorciste et de la chasse. Killer joe jouit cependant d'une bonne histoire et d'une ambiance ultra tendue et très froide, très noire. Du côté des acteurs, même si Emile Hirsch est à mon gout, un peu sous exploité, ils sont tous excellent. Mention spéciale à McConaughey qui est vraiment impressionnant de charisme (il dégage un sentiment de puissance impressionnant) et à Juno Temple qui crève l'écran grâce à ses changements d'attitude d'une seconde à l'autre, comme lors de la scène finale. Le film se termine par contre assez bizarrement et je trouve que ce film aurait mérité une vrai fin à l'issue de cette dernière scène, certes jouissive mais tellement frustrante quand arrive le générique.