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    Le Fossé
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    DarioFulci
    DarioFulci

    101 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 août 2012
    Un film chinois qui parle sans détours des camps de travaux forcés maoïstes tient de l'exception. On ne peut que saluer le courage de l'équipe de ce projet. Que retient-on ? l'horreur sidérante des dérives du communisme extrémiste. Ces gens envoyés injustement à l'autre bout du monde pour creuser d'utopiques tranchées mais en fait condamnés à mourir à petit feu, ces famille détruites pour une parole, un geste, une maladresse sur-interprétée. Un enfer absolu. Le film prend aux tripes du début à la fin. Rien est épargné au spectateur (la scène du vomi ré-ingurgité par manque de nourriture, le cannibalisme, le sort réservé aux hommes qui meurent, la scène infernale où on fait comprendre à une veuve que son mari est mort, qu'elle ne récupèrera pas son corps laissé à l'abandon dans le désert sans être enterré...) mais on se dit qu'il faut se confronter à ces horreurs qui ont existées. Un témoignage d'une réalité menacée de tomber dans l'oubli, ce qui arrangerait le gouvernement chinois. Pour toutes les victimes de ces terribles camps de travail, "Le fossé" est un film INDISPENSABLE.
    Christoblog
    Christoblog

    821 abonnés 1 668 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2010
    Autant le dire tout de suite, le film est particulièrement éprouvant, émotionnellement et intellectuellement.

    Nous sommes en 1960, dans un camp de rééducation, dans le désert de Gobi, en plein hiver. Les prisonniers habitent dans des sortes de caves creusées dans la terre, comme des rats. La famine et le froid glacial leur rendent la vie très diffcile.

    Dès les premières minutes, on voit les cadavres s'entasser, et durant tout le film les morts vont se succéder à une cadence infernale, à tel point qu'à un moment un personnage dit à un autre, qui vient de découvrir un cadavre : "finis de manger, on s'en occupera après".

    L'horreur est montrée sans ostentation particulière, mais la caméra froide et élégante de Wang Bing ne fait pas de cadeau non plus : un prisonnier vomit, son ami ramasse la nourriture pour la manger, un homme raconte qu'un autre à brûlé les poils d'un vêtement en mouton puis à fait griller la peau pour la manger, on entend qu'un cadavre a été retrouvé en partie dépecé au niveau des fesses et des mollets.

    Dans des paysages d'une platitude irréelle, filmés magnifiquement, constituant une véritable prison à ciel ouvert, le film s'écoule avec la lenteur du plomb. Sorte de synthèse du cinéma de Bresson, des espaces américains de Ford et de souvenirs du goulag. Un vertige métaphysique peut saisir le spectateur à mi-film : où sont les gardiens ? Pourquoi ces gens là sont-ils là exactement ? Il marque les esprits probablement d'une façon indélébile (en tout cas le mien), avec ce style inimitable que les Chinois de la nouvelle génération (comme Jia Zhang Ke) savent donner à leurs films : la réalité y semble être inventée, alors que la fiction y a l'aspect d'un documentaire.

    En bref, pas vraiment super rigolo, mais très puissant. Brrrr. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 23 mars 2012
    [...] Une maladresse idéologique, une idée lancée dans les fumées d'un pays de terreur, d'intolérance, fausses révoltes où ne germent que les plus abjectes des dictatures et nous voilà dans le sale désert poussiéreux, ocreux à lécher le sol que d'autres ont régurgité, à connaitre la noirceur de la vie du cachot et de la perte de son humanité. Et pareils à ces monstres inexistants que la nuit voit ramper au bord de leur désespoir, là où la dignité perd tout son sens, d'où ne repart que l'inepte insalubrité de l'âme souillée ; ils tremblent et se souviennent d'avoir été Homme [...]
    gemini-hell
    gemini-hell

    26 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 avril 2012
    Un sujet historique et passionnant ne contribue pas toujours à la réussite d’un film. C’est malheureusement le cas pour ce « Fossé ». Plus documentaire que fictionnel, le récit basé sur des faits réels (la rééducation en camp infligée aux opposants de Mao) énerve et ennuie. Les monstruosités vécues par les prisonniers (l’isolement, le cannibalisme, le tout pour le tout de la survie), la recherche éperdue du cadavre de son époux par une jeune citadine : rien n’y fait, ni l’émotion ni l’empathie ne nous atteint. L’utilisation d’une caméra ne se résume hélas pas à appuyer simplement sur un bouton.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 mars 2012
    Après le (long) documentaire/interview "Fengming", Wang Bing revient à la fiction avec "Le Fossé". Fiction ou plutôt reconstitution de l'univers concentrationnaire des camps de rééducation de Mao à partir de souvenirs et témoignages recueillis par l'auteur. Filmé en Chine sous le manteau et monté clandestinement en Europe, "Le Fossé" nous plonge donc dans cette horreur quotidienne, horreur aggravée par la grande famine qui touche le pays en 1960 (une trentaine de millions de morts !!!!). Le décor est aussi beau pour les images qu'effrayant pour le récit : le désert de Gobi, ses vents glaciaux, une prison à ciel ouvert, des cellules/dortoirs creusés à même le sol qui préfigurent les tombeaux à venir... Ce qui ressort du récit, c'est bien sûr la déshumanisation et la perte d'identité (programmées) des détenus dans ces conditions extrêmes : dénonciations, vols, cannibalisme... on n'est jamais très loin de Primo Levi ou de Robert Antelme. Des fantômes errant dans le désert, des cadavres en sursis recroquevillés dans leur couverture, voilà comment nous apparaissent les pensionnaires de Jiabiangou. Bon, Wang Bing pousse parfois à fond dans le pathos (la reconstitution de l'histoire de Fengming, notamment). Ce n'est pas forcément nécessaire vu le sujet mais c'est assez compréhensible et plutôt pas mal fait. Par contre, le film aurait encore plus gagné en force si certains acteurs avaient montré un peu plus de retenue dans leur jeu. Projet audacieux, propos âpre et universel, mise en scène juste... "Le Fossé" méritait d'être fait, il mérite d'être vu.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 2 juin 2014
    "Le Fossé" nous plonge dans le quotidien des camps de rééducation idéologique de la Chine maoïste des années 50. Confronté à ce cas d'esthétisme interdit, Wang Bing opte pour un style cru, quasi-documentaire, et on a le sentiment que cette aridité stylistique devient en quelque sorte un programme esthétique contredisant les intentions initiales. Trop de crudité tue la crudité. Le film reste cependant fortement intéressant pour sa valeur de témoignage historique. Sur un sujet similaire (les camps de rééducation idéologique dans le Cambodge des Khmers rouges), je recommanderais plutôt à ceux qui ont l'occasion de le voir (il n'est pas sorti en salles) "L'Image manquante" de Rithy Panh, documentaire très émouvant.
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 octobre 2015
    Le parti pris est celui de l'ultra réalisme. Pas de musique, pas d'histoire, juste une reconstitution de ce que Wang Bing a pu savoir à partir de ses recherches et de ses entretiens avec des survivants. Si du coup, on a vraiment l'impression d'être avec les détenus, par chance on sait que c'est une fiction et non un documentaire, et qu'on est dans des décors avec des acteurs, avec des effets de style. Sinon le film serait difficilement supportable, dans sa tâche de nous montrer une réalité horrible sans le moindre fard. C'est déjà très lourd pour le spectateur comme çà. Par ailleurs ce film contient sûrement l'une des scènes les plus horribles de l'histoire du cinéma, vous voilà averti. Ceci dit, il est important d'avoir ce genre de témoignage.
    acgaltie
    acgaltie

    5 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 mars 2012
    Désert de Gobi 1960. Plaine aride battue par les vents. Lieu idoine pour les camps de rééducation des Cent Fleurs maoïstes. Tout le monde chinois y échoue. Les vieux militants de la première heure, les cadres déchus, ceux qui ont attiré l'attention d'un jaloux, d'un plus dérangé, le compagnon de Fengming He pour deux articles que lui avait demandés le parti... Des centaines de milliers de déviants à remettre dans le droit chemin de la dictature du prolétariat. C'est l'époque de la grande famine provoquée par les autres décisions géniales du Grand Timonier et de sa clique. Au camp de Jiabiangou, le quotidien s'éternise en efforts surhumains pour glaner encore quelques instants d'une survie misérable, puis en abandons résignés. Car la machinerie hiérarchique qui ne fonctionne que sur une seule idée à la fois ne produit que des personnalités brisées, victimes comme bourreaux, et des morts. Chaque nuit, chaque jour, des hommes s'éteignent, à bout de désespoir et de souffrance, et sont semés, anonymes, dans le désert, perdus à jamais pour que vive éternellement la dictature du prolétariat.

    Une dizaine d'années plus tard, en France, des maoïstes fortement instrumentalisés par le système dominant allaient participer fébrilement à l'élimination de la nouvelle gauche alternative qui, en renouant avec le vivant, proposait d'échapper à la malédiction du capitalisme destructeur, comme à celle des autres totalitarismes. Comme le proposent les films de Wang Bing et plusieurs études récentes, nous commençons seulement à pouvoir faire le bilan de tout cela.
    ACG planetaryecology
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 avril 2011
    Le communisme dans toute son horreur : Dans un camp chinois du désert de Gobi, en 1960, des détenus politiques agonisent, décimés par la famine, le froid glacial et la dysenterie. Une bouleversante fiction de Wang Bing (À l'ouest des rails), pour mémoire.
    Ce film raconte la survie de prisonniers politiques dans un camp de rééducation de la Chine de Mao à la fin des années 50. Une histoire de barbarie dans laquelle chaque personnage attend sa mort prochaine. C'est la première fois qu'un film se tourne sur un tel sujet.
    Il a été filmé dans le désert de Gobi en équipe réduite, dans la plus totale clandestinité, et a nécessité 6 ans de préparation. Les 161 cassettes de rushes furent acheminées dans le plus grand secret de Chine pour être montés en France.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 avril 2012
    If you have in mind Shalamov's "Kolyma's Tales" when you see this magnificent film , you could understand why the Chinese civilization is one of the greatest of human civilization and why the Russian or the German ones are among the lowest. Why? Because during one of the worst moments of Chinese History , during a period 1958-1962 of dictatorial madness which has killed 35 millions people by hunger and which has resulted that 30 millions babies have not been able to be born, this film demonstrates that even in an extreme situation the Chinese between them acted in a civilian way like civilized human beings even when they are obliged to eat human flesh to survive. When you compare with Primo Levi's first book " Si c est un homme" , you cry in front of such Chinese courage to act always as civilized human being. Great lesson to all of us Europeans, Westerners. We have so much to learn from the Chinese! To do this great film in China today is incredibly courageous! Bravo! I wish that many Chinese will be able to see it. The only weak point is the actress who is very very bad and destroys almost the film by its useless and stupid cries and tears - what a pity because the film could have been a total masterpiece!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 avril 2012
    excellent film sur la capacité des hommes à se détruire. Mais qui sont nos ennemis? L'extermination de l'homme par l'homme est dès son origine. Quelque soit le système politique il sait organisé les moyens d'exterminations les plus sordides.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 mars 2012
    Pour ne pas oublier, cette partie de l Histoire non relatée dans les manuels et dans la presse. A croire que la Chine s'amuse toujours autant, en perpétuant le génocide des Tibétains depuis 1950 et et en muselant les opposants au Parti Communiste Chinois.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 mars 2012
    Quand l’homme est un loup pour l’homme !

    Nous sommes en 1960, quelque part dans le désert de Gobi, parmi les prisonniers d’un camp de rééducation pour ‘déviants de droite’ : des innocents pour la plupart, qui ont eu une parole maladroite ou un geste déplacé et se sont retrouvé loin de tous et de tout dans ce désert du Nord de la Chine abominablement chaud le jour et terriblement froid la nuit.

    Ils y travaillent le jour et y meurent la nuit : ils ne reçoivent que 200gr de nourriture par jour, les rats constituant leur seule luxe, et quand l’un d’entre eux vomit, il se trouve toujours quelqu’un pour se nourrir de ce vomi ; et donc ils dépérissent et finalement meurent. Chaque matin les gardiens récupèrent les corps de ceux qui sont morts dans la nuit et les enterrent sommairement dans le désert environnant, presque au ras du sol, ce qui fait qu’ensuite on retrouve les corps des morts, pourtant enterrés habillés et enveloppés dans leur couverture, nus et à moitié dévorés, parfois par les animaux du désert, parfois par d’autres prisonniers.

    Le camp lui-même ne comprend qu’un bâtiment en dur, celui du directeur. Le reste du camp est constitué de galeries souterraines dans lesquelles les prisonniers sont entassés jusqu’à ce qu’ils meurent. Et puis un jour, parce qu’il y a eu trop de morts et que la famine s’est généralisée dans le pays, les survivants ont été libérés (500 sur 3.000 détenus ‘politiques’).

    Le documentariste Wang Bing (‘A l’ouest des rails’) signe ce film entièrement tourné en Chine, dans le plus grand secret et monté ensuite en France et qui bien sûr n’est pas prêt d’être montré dans son pays natal.

    Ce document-choc est évidemment à voir absolument, mais je le déconseille quand même aux personnes les plus sensibles : il nous rapproche un peu trop de l’Enfer, en l’occurrence de l’Enfer sur Terre, le nôtre, auquel nous réussissons un peu trop souvent à donner corps ici et là tout au long de notre histoire !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 juin 2012
    Chef d'oeuvre. L'horreur maoïste. Je conseille ce film si humain sur l'atrocité du communisme.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 26 mars 2012
    Film superbe qui nous fait vivre les souffrances atroces de la faim, la promiscuité, l'abandon de ces prisonniers sans prison, condamnés à une issue fatale dans un désert hostile. Des longeurs, compréhensibles mais trop nombreuses, qui gachent le film, dommage. A voir en v.o.
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