Les films de mon enfance, y'en a pas des masses de réellement bons. Mais parmi les meilleurs, une oeuvre tient une place toute particulière; oui, je veux bien sûr parler du "Masque de Zorro". Normal, c'est notre critique du jour. Concrètement, c'est pas parfait; cela, je le reconnais complètement. Le film, bourré de détails gênants et d'incohérences déçoit quelques peu, au niveau de l'écriture. C'est, d'une certaine manière, plutôt commun; l'on suit une histoire de rédemption doublée d'une quête pour la vengeance et le surpassement de soi, histoire d'amour à la clée. Certes, c'est du déja vu, du prévisible, mais mince, c'est tellement bon à voir que, et c'est pûrement subjectif, j'ai pris mon pied comme pas deux. Les films qui survivent après que je les ai revus sont plutôt rares; la plupart du temps, je vois enfin leurs défauts, désormais que je sais où regarder. J'vous raconte même pas le coup de vieux que ceux de mon enfance ont subi ( "L'âge de glace" le premier ). "Le Masque de Zorro" n'est guère de cela; heureusement pour lui. Ses failles scénaristiques sont évidentes; c'est lourd, parfois mal amené, et les raccourcis se captent à des killomètres; disons juste que pour arriver au résultat final, les mecs n'hésitent pas à amasser incohérences et facilités scénaristiques. Pour quelqu'un qui commence à avoir de l'expérience en cinéma, même un minimum, l'illusion tombe vite : pas parfait, "Le Masque de Zorro" ne prétend être rien d'autre qu'un film divertissant, un métrage de cape et d'épée honorable. Du reste, la qualité est assurée; la mise en scène de Martin Campbell est étonnement agréable, rafraichissante, loin de "Green Lantern". M'enfin bon, le mec a fait "Goldeneye" et "Casino Royale"; c'est qu'il s'y connaît un minimum, donc. Dans le genre, j'ai rarement vu meilleur travail : c'est propre, net et sans bavure. Personnellement, je n'y vois aucun réel défaut à signaler. Le rythme est excellent, intense, rendant le tout diablement intéressant; il est véritablement passionnant de suivre le destin de nos deux héros, Hopkins et Banderas, dans des rôles qui leur sont communs; l'un joue le maître, l'autre le mexicain indiscipliné. Mouais, c'est pas vraiment original. Leur prestation est particulièrement convaincante; Hopkins, touchant, cède, petit à petit, la place à une jeunesse fougueuse, à un Banderas extrêmement charismatique. La perle rare, l'intérêt véritable de l'oeuvre viendra surtout des instants dramatiques de l'oeuvre, d'une rare intensité. Connaissant le film par coeur, il m'est courant d'en avoir la gorge sèche, de ce qui se passe à l'écran; amusant car j'en avais un souvenir parfait, du film, mais, tout comme avec "The Crow", à chaque fois que je le revois, le charme est intact, et l'impact ne perd jamais de son intensité. Rares sont, à mon goût, les films si émotionnellement puissant; certes, vous ne ressentirez sûrement pas la même chose au visionnage, mais merde, quand un film te fout les larmes aux yeux à chaque fois, t'es obligé de le signaler. Pour cela, le travail de Campbell est admirable, tout comme l'excellente bo d'Horner pimente parfaitement le tout. Le thème principal, magnifique et marquant, est une sacrée perle du genre. A noter une scène de danse magnifiquement bien corégraphiée, tournée et appliquée. Je reconnais au "Masque de Zorro" d'indéniables défauts, des maladresses, des erreurs de chronologie et des incohérences, mais je ne peux que m'incliner devant tant d'efficacité visuelle, et une telle puissance émotionnelle. Pour la 501ème fois, j'ai été conquis, ravi, ému. Imparfaitement magnifique.