Dream Home est le film d’horreur chinois par excellence. A la fois critique envers la société à travers le tableau qu’il dresse de la crise immobilière qui touche le pays et efficace en tant que slasher gore et inventif, ce film ovni surprend par sa construction. L’histoire est partagée en deux, les phases s’alternent et s’entremêlent sous forme de flashbacks plus ou moins judicieux, mais qui, globalement, permettent de mieux cerner la psychologie de la tueuse et ses motivations. Le spectateur se surprend ainsi à être touché par son histoire pendant quelques instants, avant que celle-ci ne massacre sans aucun scrupule une bonne douzaine d’innocentes victimes. C’est d’ailleurs ce qui étonne le plus avec Dream Home, ce paradoxe entre les scènes de flashbacks émouvantes et les scènes de meurtres ultra violentes et dépourvues de pitié ou d’émotion. D’ailleurs, le film vire presque à la parodie tant certains massacres sont énormes et jouissifs : le sac aspirateur, la planche de bois dans la bouche, la giclée de sang… Chacun jugera selon sa sensibilité et ses gouts si vraiment le mélange des genres est judicieux mais personnellement je trouve qu’ils se marient bien et ne gênent en rien l’avancée de l’intrigue…même si des longueurs auraient pu être évitées. Bref, un film d’horreur efficace, gore au possible, mais aussi subtil dans sa satire sociale de la société chinoise.
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)