Beau casting pour cette petite prod méconnue. Au final, ça reste assez basique.
L’interprétation est à mon sens un atout du film, quoiqu’inégale. Par exemple, j’ai eu quand même le sentiment que Jaime Murray, quoique dotée d’un rôle secondaire, piquait la vedette à Myanna Buring, qui interprète pourtant l’héroïne. Ca vient sans doute de l’interprétation, mais aussi des personnages. Murray a un rôle plus subtil, et du coup l’intérêt est redoublé. Cela fait toute la saveur du personnage de Craig Fairbrass, qui est pour moi le noyau dur du film. Acteur charismatique, personnage qui a de l’épaisseur, il est ambigu, et c’est ce qui lui donne son relief. Au demeurant Danny Dyer, le héros, est lui aussi ambigu, mais l’acteur n’arrive pas à rivaliser avec Fairbrass. Globalement, malgré le nombre de personnage le film arrive à leur accorder à tous une place, et les guest sont bien utilisées, spécialement Sean Pertwee.
Le scénario part sur un concept intéressant, mais il va l’oublier assez vite pour se consacrer à un survival de contaminés pour le moins classique. Accrocheur au début, en particulier car on découvre des personnages originaux par rapport à d’habitude, et montrant bien la dégringolade progressive de la situation, la deuxième partie est bien trop attendue. Rebondissements prévisibles, références trop évidentes à ses concurrents british (Doomsday, 28 jours plus tard…), final plutôt décevant, Human Contagion est malheureusement sur le déclin au fur et à mesure de sa progression. Peu audacieux, peu original, il déçoit d’autant que toute la première demi-heure était réellement prometteuse. Il reste un survival assez alerte pour ne pas ennuyer, mais quand même…
Formellement, c’est moyen. Là aussi, excellente première partie, mais un déclin progressif. La deuxième partie, très nocturne est peu lisible à cause d’une photographie sombre. La dimension apocalyptique est bien moins sensible car on quitte la ville pour la campagne. L’horreur médicale de la première partie offre quelques moments bien plus sympa que l’horreur zombiesque de la suite clairement plus orientée action qu’horreur pure. Pour moi, le métrage apportait une esthétique et un style dans la première partie, une approche réaliste et presque vériste d’une contamination, sensible dans les lieux et les métiers des personnages, qui s’efface ensuite pour une esthétique vraiment académique du film de zombi.
Je conclurai en disant qu’on ne s’ennuie pas pendant 1 heure 30, ce qui est déjà bien. Reste qu’entre le début et la fin, Human Contagion perd en intérêt et en force au fur et à mesure. C’est frustrant, et plutôt décevant car on sent le potentiel. Je donne la moyenne car il y a de bons acteurs, quelques personnages solides, les rouages sont plutôt bien agencés et c’est divertissant, mais il y avait de quoi faire mieux. 2.5