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NicoMyers
56 abonnés
302 critiques
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4,0
Publiée le 14 février 2009
Etonnante incursion de Claude Chabrol dans le genre épouvante-fantastique, Alice ou la dernière fugue est une réecriture pour adulte d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll (l'héroïne se nomme Alice Carroll). Cette rêverie insensée d'une femme entre la vie et la mort donne lieu à un film assez audacieux, qu'il se faut d'interpreter comme on le ferait aujourd'hui avec un Lynch, en comparant la réalité avec son rendu dans le monde du rêve (*). Une rêverie souvent mise en scène excellemment, d'autre fois la réalisation se fait bancale, mais en tout cas toujours originale et prenante. Chabrol maîtrise le suspense et parvient à angoisser ses spectateurs, parfois juste en jouant avec les sons - arrivée au château : le tic-tac de l'horloge, les sons effrayants au-dehors, le chant des oiseaux/le silence, etc. Apparitions mémorables de Charles Vanel, Jean Carmet ou André Dussollier, autour de la belle Sylvia Kristel. En bref, un Chabrol méconnu à connaître, car même si Alice ou la dernière fugue n'est pas un chef d'oeuvre en tous points, c'est une oeuvre unique, un 'o.v.n.i.' à découvrir au moins par curiosité et pour se faire sa propre idée.
* SPOILERS : mon intérprétation, A NE PAS LIRE SI VOUS NE L'AVEZ PAS VU
réalité : Alice se sent coupable d'avoir abandonné son mari rêve : le maître des lieux lui dit venir des enfers, et le pompiste lui jette au visage cet évenement quand il raconte sa propre séparation
réalité : elle ne rêve probablement que quelques secondes avant de mourir rêve : son rêve semble infini, la pendule s'arrête et le valet déclare qu'ici "le temps n'a pas d'importance"...
Claude Chabrol nous a récemment quitté léguant au passage cet objet cinématographique avant-gardiste, réécriture pour adulte d'Alice au pays des merveilles. Difficile d'imaginer que ce film ait pu influencer David Lynch pour accoucher de Mulholland Drive, mais la coïncidence est belle : l'héroïne qui se nomme Alice Carroll, est interprétée par une certaine Sylvia Kristel. Or il est bien question d'une Sylvia (North) et de son histoire dans Mulholland Drive. Génie du hasard. Quant à la narration du film de Claude Chabrol, Sylvia/Alice est une femme errant dans les limbes après un accident de voiture qui a lieu au pied d'une demeure isolée sur une route de campagne. Une escapade entre la vie et la mort qui donne lieu à un film ambitieux, rare, dont chacun pourra librement livrer sa propre interprétation, en comparant la réalité d'Alice et son rendu dans le monde rêvé. Une mécanique proche de celle qui nous amène à décortiquer Mulholland Drive depuis sa sortie. Une curiosité qui vaut le détour.
"Ce mur n'a pas d'ouverture mais ne s'élève pas jusqu'au ciel"
Alice sous l'emprise d'un site désolé, sans issue, mystérieux, manipulateur et taquin confirme la visite réussie d'un fantastique dompté par un cinéaste prolifique offrant parfois quelques œuvres assoupies.
Ce n'est pas le cas ici. L'ensemble est original, captivant baignant dans quelques fils rouges répétitifs démontrant que l'on ne côtoie qu'un même concept maitre de lieux incompréhensibles ou poser des questions ne sert à rien.
Il faut être patiente, passive et contemplative en acceptant l'épreuve et la dominance d'un univers parallèle, austère en interne, touffu en externe remplis d'apparitions illogiques soudaines.
Derrière le mur que l'on désire franchir il n'y a que la continuité de ce que l'on veut fuir.
Une captivité ou tout n'est que représentations et apparences dans un contexte modulable étrange et passionnant
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3,0
Publiée le 14 mai 2013
Même si Claude Chabrol èvite de trop dèshabiller Sylvia Kristel, alors en pleine gloire "emmanuellienne", son film cède à quelques plages chaudes! Heureusement "Alice ou la dernière fugue" ne gravite pas uniquement autour de la plastique de son hèroïne! Chabrol illustre sa propre version de "Alice au pays des merveilles". Sylvia Kristel y interprète magnifiquement Alice, passe de l'autre côtè du pare-brise lors d'un accident, se rèveille dans un monde figè, cotonneux, franchit une toute petite porte noire...Les lecteurs de Lewis Caroll retrouveront un goût pour le bizarre, des objets familiers, des allusions, des personnages ènigmatiques et dèjantès chers à l'ècrivain! Un objet curieux mais pas inintèressant lorgnant du côtè de Lynch...
Alice ou la dernière fugue est un Chabrol assez surprenant, s’aventurant dans un registre fantastique que n’aurait pas craint un Jean Rollin. Les acteurs sont plutôt bons, mais il faut reconnaitre que leur diction et leurs manières de jouer pourra être par moment agaçant. C’est surtout le cas de Sylvia Kristel sur le début, lorsqu’elle marmonne, ou encore de quelques seconds rôles comme Thomas Chabrol qui n’est pas franchement très convaincant dans ses rares apparitions. Vanel est déjà mieux, et on sera surpris par les prestations de Dussollier, qui démontrait là en revanche déjà un très grand talent. Je dois dire que c’est lui qui surnage très nettement, et laisse la meilleure impression du lot. Le scénario a de bonnes idées, et il faut avouer que Chabrol mène sa barque avec talent. Toutefois le film a des limites évidentes. Si le rythme lent n’est finalement pas un problème grâce à des dialogues affutés et à de bonnes idées qui entretiennent une atmosphère plaisante, en revanche il y a un réel manque de suspens. La chute, même si elle a toujours une certaine efficacité, est prévisible assez vite. Après est-ce réellement un problème ? Pour ma part ça n’a pas entaché le plaisir que j’ai eu à suivre les mésaventures de Kristel mais bon, ce sera surement frustrant pour pas mal de spectateurs, d’autant que le film est tout de même construit en forme de suspens avec une révélation progressive d’indices. La réalisation est très propre. Chabrol livre une mise en scène soignée, très sobre, faisant la part belle aux angles de vue intelligent, sans effet de style particulier. Ce dépouillement qui apparait dès la première scène pourra un peu rebuter, mais finalement ça convient bien au métrage, et j’ai adhéré à ce parti pris justifié ici. Les décors sont déjà plus travaillé, avec une ambiance de château, avec parc et bois alentours, portée par une photographie très naturelle et très claire qui rend bien l’atmosphère onirique et fantastique seyant au film. A noter que c’est un film de Sylvia Kristel, et donc, même si elle n’est pas trop exposée ici, elle se dénude tout de même entièrement à l’occasion d’une scène assez facultative mais bon, ce n’est pas désagréable ! Sinon la bande son est très bonne, et donne notamment une réelle dimension au final, prévisible mais sauver par la mise en scène pleine de sobriété de Chabrol, et la bande son qui a fière allure. Ainsi Alice ou la dernière fugue mérite le visionnage, car ça reste un bon film fantastique, dans le classicisme du genre. Sobre et efficace, il rate une meilleure note du fait d’un suspens trop vite éventé, mais l’ensemble se laisse regarder avec plaisir. Je lui donne 3.5.
Chabrol, comble du réalisateur misogyne ? C'est ce dont on ne doute pas un instant en visionnant l'ensemble de ses films, où les femmes n'en finissent pas de mourir de la main des hommes. Cette "Alice" ne fait pas exception à la règle. Le réalisateur, dans ce film mal ficelé, revisite le mythe d'Adam et Eve, punie pour avoir voulu voler de ses propres ailes et découvrir le vaste monde après avoir tourné le dos au petit enfer conjugal. Or, une femme qui fait montre d'indépendance et de curiosité déchaîne, comme chacun sait, l'enfer sur sa tête... et la mort vient inévitablement la punir de son audace. SOS Sexisme ? Oui.
Un film qui aurait pu être réussit sans la mauvaise performance des acteurs et notamment l’actrice principale : la belle Sylvia Kristel. L’intrigue est très bonne et Chabrol incite le spectateur à se poser tout un tas de question durant son film. Cependant, certaines questions me sont restées sans réponses et ça, c’est assez frustrant. De plus, la fin est trop prévisible à mon goût. L’ambiance est toutefois bonne mais ici aussi, on a vu mieux.
Il s'agit d'un hommage très libre au livre de Lewis Caroll "Alice au pays des merveilles" que nous délivre ici Claude Chabrol. Il doit s'agir de l'une des rares, voire la seule incursion du réalisateur dans le registre du fantastique. Sans effet tape-à-l'oeil, avec simplement une dose de mystère distillée sous chaque plan, Chabrol ajoute des points d'interrogation aux questions qu'il nous pose. Cependant, à force de distiller, l'ensemble finit par se diluer dans les derniers instants avant de terminer par une pirouette simpliste mais efficace. Sylvia Kristel nous gratifie de son visage angélique.
Le film le plus onirique du père Chabrol. Un voyage déconcertant au pays des songes, truffé de références ésotériques et de petits clins d’œil à Lewis Caroll. La photographie est superbe (tout comme Sylvia Kristel) mais l’ensemble est un peu trop contemplatif à mon goût.
Pas mal avec un petit coté quatrième dimension, dommage qu'il manque d'un peu de matière pour meubler, une fois commencé on est obligé d'aller au bout du film et c'est parfois un peu long. Chabrol a surtout filmer Sylvia Kristel ne le blamons pas on en profite aussi.
Claude Chabrol revisite à sa manière Lewis Carroll et offre un film à la lisière du fantastique. De bonnes choses d'autres moins, mais une tentative honorable même si elle restera la seule de la carrière du réalisateur.
Alice Carol (la référence ne peut être plus explicite!) s'apprête à vivre une étrange aventure. Automobiliste en détresse, la jeune femme trouve refuge dans la propriété d'un affable vieil homme, un domaine qui, sous l'effet d'inexplicables manifestions surnaturelles, se transforme pour l'héroine en prison. Claude Chabrol réalise un film de genre chargé de mystère, d'incidents irrationnels et traversé par quelques personnages non moins bizarres et comme irréels. Alice déambule seule dans la maison, dans le parc, victime d'un charme dont Chabrol, par maints effets de style, tente de nous convaincre du caractère magique. Mais le silencieux cheminement d'Alice, dans ce qui semble une autre dimension, est surtout...un peu lent. A l'instar de l'interprétation pas très expressive et insuffisante de la néanmoins belle Sylvia Kristel, la mise en scène de Chabrol, versant dans une espèce de douceur romantique plutôt que dans l'expressionnisme agressif, parait figée et manquant singulièrement -paradoxe- d'une extravagance en relation avec le sujet. On voudrait voyager aux côtés de l'héroine dans cette mystérieuse dimension mais, en l'absence de quelconques sensations, on reste à quai, en dehors de l'histoire, et le maniérisme de Chabrol semble dès lors aussi vain que factice.
Film très méconnu et très peu passé à la télé, moi je l'ai vu il y a longtemps, et j'ai finalement fini par acheter le DVD. Soit j'étais naïf à l'époque ou à côté de la plaque, mais tout au long du film je ne comprenais pas ce qui se passait, ce n'est à qu'à cinq minutes de la fin (comme l'inspecteur Bourrel, bon dieu mais c'est bien sûr !) que j'ai enfin compris ! Sans être un grand film moi je pense qu'il est un peu trop vite passé aux oubliettes !
c'est long. très long. c'est chiant. on s'emmerde. l'économie de musique, de dialogues et même de bruits de fond ajoute encore au caractère soporifique de cette "oeuvre" aussi prétentieuse qu'inintéressante. chabrol s'essaye au "cinéma de genre" mais ça reste trop académique, trop "français". nul.