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    Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme" et de son tournage !

    Le film de cape et d'épée chinois

    Détective Dee est un "Wu Xia Pian", c'est-à-dire un film de sabre. Ce genre, extrêmement populaire en Chine connaît en Tsui Hark un de ses plus grands représentants puisque c'est sa série de films Il était une fois en Chine qui le popularise dans le monde (il fallait auparavant être un "geek" de cinéma comme Quentin Tarantino pour suivre des films plus anciens comme ceux des Shaw Brothers). Mais avant tout, c'est surtout le succès international du film du taïwanais (presque américain) Ang Lee, Tigre et dragon qui relance la mode du genre. Depuis, des cinéastes chinois très célèbres s'y sont essayés (avec succès) au genre: Zhang Yimou (Hero, Le Secret des poignards volants, La Cité interdite), Chen Kaige (L' Empereur et l'assassin, Wu ji, la légende des cavaliers du vent).

    Pour l'anecdote, même le très contemporain Wong Kar-Wai a réalisé en 1994 un wu xia pian avec ses Cendres du temps, réflexion sur la mémoire et la pérennité des sentiments comme... tous les films du cinéaste.

    Un personnage réel

    Le détective Dee a vraiment existé. Il est né en 630 et est mort en 700. Son nom était originellement Di Renjie. Il termina sa carrière comme chancelier de l'impératrice Wu. Une véritable légende s'est ensuite bâtie autour de ce "juge-détective".

    Détective sans frontières

    La légende du héros Di Renjie a été popularisée dans les pays occidentaux par des romans écrits par le diplomate néerlandais Robert van Gulik qui le renomma de ce fait le juge Dee-Jen Djieh ("juge Ti" chez nous) nom qui devint "Judge Dee" en anglais. Un écrivain français, Frédéric Lenormand a donné une suite à la série sous le nom "Les nouvelles enquêtes du juge Ti" écrits entre 2004 et 2008 et un recueil de nouvelles est sorti en 2006 sous la plume de l'auteur américain d'origine chinoise Zhu Xiaodi.

    Le jeu des sept différences

    D'après l'auteur Robert van Gulik, plusieurs règles diffèrent entre le roman policier chinois et occidental. Il énumère ainsi cinq traits distinctifs entre les deux :

    - dans les romans policiers chinois, le criminel est présenté au début. C'est le cheminement intellectuel, similaire à une partie d'échecs, qui fait l'enjeu du livre, alors que l'énigme et la résolution d'un mystère font la base du roman occidental.

    - la place du surnaturel est prégnante dans les romans chinois (présence de fantômes, communication avec les animaux) alors que l'impression du surnaturel est expliquée rationnellement en Occident.

    - on ne s'attarde pas sur le profil psychologique du criminel mais on tente de l'aborder par le biais de séquences onirico-fantastiques.

    - le roman chinois met l'accent sur le récit et certains détails peuvent prendre beaucoup d'importance, une histoire simple donnant lieu à des digressions poétiques ou philosophiques.

    - les Chinois ayant une excellente mémoire, on peut croiser plus de deux cent personnages dans un roman, alors que le roman policier occidental se concentre généralement sur un microcosme restreint (permettant de faire des hypothèses sur chaque personnage).

    Malgré tout, Détective Dee se présente comme intermédiaire entre ces deux modèles puisque les éléments surnaturels y sont rares, les personnages limités, et le suspense y est maintenu de façon permanente.

    La Dynastie Tang

    Le film se passe sous l'ère de la Dynastie Tang qui a régné de 608 à 907 après Jésus-Christ. A la suite de la Dynastie Sui qui était parvenue à la réunification de la Chine du Nord et du Sud, cette dynastie a été synonyme de prospérité pour l'Empire du Milieu. Ainsi, la capitale du pays Chang'an (aujourd'hui Xi'an) comptait plus de deux millions d'habitants dont environ 25 000 étrangers. Le commerce était florissant (notamment le marché de la soie qui faisait la fortune du pays) mais l'importance des Tang est surtout du au fait que c'est l'Impératrice Wu (jouée dans le film par Carina Lau) qui a instauré le bouddhisme (venu d'Inde) comme religion officielle (même si les autres cultes comme l'islam ou le christianisme nestorien étaient autorisés et pratiqués), fait que l'on peut noter dans le film par la volonté de construction d'un immense stupa bouddhiste dans la cité impériale.

    De nombreux films se passent pendant cette période comme récemment Le Secret des poignards volants de Zhang Yimou ou La Légende du scorpion noir de Feng Xiao Gang. Détective Dee tente de s'intéresser au plus près des moeurs populaire de cette époque pour permettre de mieux capter l'air du temps.

    Une autre sorte de chorégraphie

    Sammo Hung Kam-Bo, qui est coordinateur des combats sur ce fil,m n'est pas débutant. C'est déjà lui qui chorégraphiait les combats des Cendres du temps de Wong Kar-Wai, de Ip Man 1 et Ip Man 2 ou des Les 3 royaumes de John Woo. C'est en revanche la première fois qu'il travaille sur un film de Tsui Hark. Il est aussi acteur et surtout réalisateur puisqu'on lui doit des films comme les premiers Flic de Hong Kong, les films qui ont lancé Jackie Chan, Mister Cool, toujours avec jackie Chan ou... Il était une fois en Chine IV: la Danse du dragon, succédant donc à Tsui Hark sur la saga.

    Déroutante homonymie

    Shata, l'architecte du stupa dans le film est interprété par Tony Leung. Mais attention, il faut bien préciser son nom en entier, c'est-à-dire Tony Leung Ka Fai pour le différencier de son compatriote Tony Leung Chiu Wai, peut-être le comédien chinois le plus connu en France aujourd'hui grâce à ses rôles chez Wong Kar-Wai dont il est devenu l'acteur fétiche. Les deux Tony Leung se sont d'ailleurs croisés sur le wu xia pian du réalisateur Les Cendres du temps. Tony Leung Ka Fai s'était fait pourtant connaître en France avant son collègue puisqu'il jouait le premier rôle masculin dans L' Amant de Jean-Jacques Annaud.

    L'industrie hongkongaise

    Plusieurs des stars de ce film sont passées sous l'oeil averti de Wong Kar-Wai. Ainsi Andy Lau a vu sa carrière décoller grâce à ses rôles dans les deux premiers films du réalisateur, As Tears Go By et Nos années sauvages. Tony Leung Ka Fai, lui, apparait dans Les Cendres du temps où il côtoie déjà Carina Lau qui participe aussi à 2046. Rappelons aussi que Les Cendres du temps avait le même chorégraphe de combats que sur Détective Dee, Sammo Hung.

    Rien d'étonnant de voir ces noms se retrouver régulièrement car, longtemps cantonnée à la seule ville de Hong Kong, l'industrie du cinéma hongkongais est un petit monde très prolifique. Les Chinois ont une façon différente d'appréhender le travail, certains réalisateurs travaillant parfois sur trois ou quatre films en une année et la plupart ne se contentant pas d'un seul métier : ainsi Tsui Hark qui réalise ce film, a aussi produit The Killer de John Woo et écrit Le Syndicat du crime 2 du même réalisateur.

    Un univers chatoyant de technologies innovantes

    Pour Tsui Hark, la Dynastie Tang se distingue des autres époques de l'histoire de la Chine par son atmosphère mystérieuse et romantique. Il s'est rendu dans la province de Xi'an, berceau de cette époque avec son chef décorateur James Choo, afin de créer une atmosphère crédible. Ainsi, Choo s'est rendu compte que la couleur rouge et les motifs à rayures et à carreaux étaient en vogue. Il les a donc utilisés dans les décors du film. Il a aussi intégré au film des accessoires fantasmagoriques qui entraient dans l'univers technique des inventeurs de l'époque comme des horloges sonnant chaque heure ou des pantins mécaniques, ainsi que des systèmes d'air conditionné hydraulique très sophistiqués.

    Un quartier vivant

    Détective Dee se passe dans la deuxième capitale du pays, la ville de Luoyang. Pour cerner le contexte, les décorateurs ont du avant tout établir un plan précis de la ville ancienne et y marquer les lieux clés de l'histoire. Ils ont ensuite tenté d'apporter une atmosphère particulière à chaque endroit afin d'illustrer la nature cosmopolite de la vie quotidienne de cette époque. Il en est ainsi du "quartier Hu", centre névralgique de la ville, face au stupa en construction. Ce quartier était rempli de boutiques (chapeliers, orfèvres, épiciers arabes ou italiens parfois), et arpenté à la fois par des moines, des marchands, de fruits ambulants, des musiciens, des mendiants ou encore des diseuses de bonne aventure. Et pour donner un côté un peu plus vivant encore à tout ça, le film a pris soin d'y joindre quelques éléphants, des chameaux et même un tigre, animaux que l'on pouvait croiser à l'époque.

    Des souterrains submergés

    Un des décors marquants du film est le marché fantôme, souterrain, à moitié immergé car englouti par un séisme dans lesquels vit la fange de la ville de Chang'an. Pour mettre en place l'atmosphère très particulière du lieu, les décorateurs ont loué une grotte artificielle attirant normalement les touristes (un équivalent de notre Lascaux, reconstitution de la vraie grotte). Ils l'ont ensuite remplie d'eau glacée pour que ses occupants puissent se déplacer en barque et lui ont affublé un système d'éclairage complexe créant de troublants reflets, donnant à l'image un visuel inquiétant.

    Une équipe en scaphandres

    Les scènes de combat ont été particulièrement pénibles à chorégraphier pour Sammo Hung Kam-Bo dans le Marché Fantôme car le sol étant recouvert d'eau, les membres de l'équipe tombaient régulièrement dans les profondeurs glacées. Un ensemble de systèmes a donc été nécessaire car les câbles électriques, les instruments de mesure, les accessoires, les rails de travelling étant immergés. Les membres de l'équipe eux-mêmes étaient équipés d'encombrants scaphandres (ce qui avait pour seul avantage de les protéger des piqûres de moustiques). Ainsi, du fait de ce dispositif lourd le tournage a été long et dur : un des plans de cette scène a nécessité seize heures de tournage à lui seul !

    Le révélateur de l'arme

    Détective Dee étant un wu xia pian, la plupart des personnages se battent et ont pour cela une arme. Tsui Hark a pris soin de donner à chacun une arme propre, reflet de sa personnalité. Ainsi, le détective Dee se bat avec une masse, objet contondant, symbole de sa sagesse car n'amenant pas la mort et lui servant de diapason pour distinguer les points faibles de l'arme de l'adversaire. Shata, l'architecte incarné par Tony Leung Ka Fai utilise lui une lame rudimentaire, constituée d'une épaisse pièce de métal au bord denté, symbole de son extraction populaire. Quant à l'albinos Bei Donglai (Chao Deng) il possède toute une panoplie d'armes dont une hache à double-tranchant qui révèle sa profonde brutalité.

    Problème de corpulence

    Se renseignant historiquement pour la confection des costumes, les créateurs du film se sont aperçus que les normes alimentaires et esthétiques de l'époque étant différentes, la corpulence des gens à l'époque était généralement "enveloppée". Tsui Hark s'est donc autorisé une entorse à la reconstitution en faisant jouer des acteurs dans les normes esthétiques actuelle, sans doute peu enclin à réaliser un film où des petits gros font des arts martiaux.

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