Cirkus Columbia s'inspire du roman homonyme écrit par Ivica Dikic en 2003.
Avec Cirkus Columbia, le réalisateur Danis Tanovic aborde une fois encore le thème de la guerre, qu'il avait déjà traité à plusieurs reprises dans ses premiers films. En effet, le cinéaste a commencé à filmer alors qu'il était encore à l'armée, réalisant plusieurs documentaires qui ont finalement donné No Man's Land, son premier long métrage. Eyes of War, son dernier projet avant Cirkus Columbia, traite quant à lui des conséquences de la guerre.
En plus d'avoir lui-même vécu la guerre, le réalisateur Danis Tanovic était présent en Bosnie lors des évènements qu'il raconte dans Cirkus Columbia. Pour réaliser son film, il a donc dû rassembler ses propres souvenirs, effectuant pour cela un véritable travail de mémoire. "Quand j’essayais d’y penser, je me retrouvais confronté à un trou de mémoire, comme si la guerre avait éclipsé tout ce qui existait avant. J’ai eu l’impression que cette partie de ma vie était perdue, irrécupérable. Mais il y a quelques années, sans raison particulière, j’ai commencé à me souvenir," raconte le cinéaste.
Même s'il traite lui aussi de la guerre, Cirkus Columbia le fait sous un angle différent de celui utilisé dans les précédents films de Danis Tanovic, situant son action à l'aube des affrontements en Bosnie. En mettant en scène l'avant-guerre, le réalisateur s'intéresse notamment aux réactions des personnes ordinaires face aux évènements. "Je voulais montrer leur inconscience dans cet espace pourtant mince entre la paix et la guerre. (...) D’une manière ou d’une autre, dans cette délicate période, dans ce sombre espace, quelque chose se passe et les gens changent profondément," explique Tanovic.
Pour Cirkus Columbia, Danis Tanovic a eu le plaisir de tourner dans sa langue natale et de diriger des acteurs slaves, ce qu'il n'avait pas fait depuis plusieurs années. En effet, le cinéaste a réalisé ses derniers projets hors de son pays. L' Enfer mettait ainsi en scène des acteurs français, tandis que le casting de No Man's Land était américain.
Danis Tanovic a tourné Cirkus Columbia dans son pays natal : la Bosnie-Herzégovine, une terre marquée au fer rouge par les dégâts du communisme, mais que le cinéaste porte plus que jamais dans son cœur. "C’était un réel plaisir d’être là, pas seulement pour les beaux décors que nous aurions dans le film, mais aussi pour être avec les gens. Dans cette partie du monde on a parfois le sentiment d’être suspendu hors du temps," raconte Tanovic.
Après No Man's Land (2001), L' Enfer (2005) et Eyes of War (2010), Cirkus Columbia est le quatrième long métrage réalisé par Danis Tanovic.
Après No Man's Land, Cirkus Columbia marque la deuxième collaboration entre le réalisateur Danis Tanovic et le directeur de la photographie Walther van den Ende.
Cirkus Columbia a fait partie de la Sélection Officielle au Festival de Venise, ainsi qu'au Festival International du Film de Toronto. Il a également reçu le Prix du public au Festival de Sarajevo.