Pendant plus de vingt ans, et à la suite d'imbroglios juridiques peu compréhensibles du grand public, Pierre Etaix s'est vu interdire l'exploitation de ses trois courts métrages et de ses cinq films et, à savoir Rupture, Heureux Anniversaire, En pleine forme, Le Soupirant, Yoyo, Tant qu'on a la santé, Le Grand amour et Pays de cocagne. Héros d'une proscription d'une rare ampleur pour un cinéaste en France, la ténacité du combat de Pierre Etaix a alors été secondée par une intervention salutaire du Festival de Cannes en 2007 : son film-référence, Yoyo, avait alors été projeté, "illégalement", dans le cadre de Cannes Classics permettant de rouvrir un débat quelque peu oublié. En 2010, le Festival de Cannes est à nouveau l'occasion d'offrir une nouvelle médiatisation au cinéaste, désormais maître de l'exploitation de ses films, par une rétrospective dans laquelle la version remastérisée du Grand amour sert de figure de proue au lancement de la nouvelle vie qui attend l'intégralité des films de Pierre Etaix, restaurés et en salles à partir du 7 juillet 2010.