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    La BM du Seigneur
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La BM du Seigneur" et de son tournage !

    Genèse du film

    Le réalisateur raconte comment La BM du seigneur a vu le jour, en présentant le personnage de Frédéric : "(...) il était chouraveur – il y en a un bon paquet dans sa famille. Il faisait ce que fait un voyageur pour gagner sa vie et nourrir ses gosses. Un jour, il a rencontré un mec, il était convaincu qu’il s’agissait d’un envoyé de Dieu. Il a radicalement changé de vie. Bien sûr, la pression évangélique a joué. Les parents de Frédéric sont évangélistes. Pour eux, l’apparition d’un Dieu ou d’une épiphanie est un phénomène totalement admis.(...) Pour les gitans, c’est tout à fait envisageable de rencontrer un ange, un envoyé de Dieu. Le diable existe : ils le croisent tous les soirs quand ils vont voler des bagnoles. Fred a vécu la rencontre avec un ange : j’ai trouvé la situation tellement énorme que j’ai voulu la raconter".

    La BM du seigneur, un docu-fiction ?

    Jean-Charles Hue a voulu réaliser un véritable docu-fiction : "Je recherchais ce flottement entre fiction et documentaire, je me soucie peu du label donné à ce film.(...) J’aime cet aller-retour permanent entre la fabrication d’une chose (mon amour de la fiction) et un autre cinéma qui est cette vie, ce témoignage amical et sociologique sur des rapports humains. J’ai besoin des deux pour avoir envie de faire un film".

    Tournage improvisé

    L'équipe s'est adaptée au fait que les figurants du tournage n'étaient pas à proprement parler des acteurs : "(...) le tournage était très improvisé car les voyageurs font les choses quand ils veulent. Certains jours, nous ne pouvions pas tourner ce que nous voulions parce que l’un des acteurs n’était pas là, que l’autre était parti faire des courses… Il fallait en permanence courir après tout le monde. Nous improvisions, nous ajoutions des acteurs en fonction des personnes présentes sur le terrain au moment où nous tournions. Je m’attendais à vivre cette situation, j’avais averti mon équipe".

    Un film sur un gitan pas comme les autres

    La vie de Frédéric Dorkel est ce qui a vraiment motivé le réalisateur à passer au format du long-métrage : "Nous voulions raconter ce qu’il avait vraiment vécu, mettre en scène une partie de sa vie. Ces gitans sont évangélistes, l’idée du témoignage public est très importante pour eux. Je suis baptisé catholique : si je parle au prêtre, je le fais dans le confessionnal, cela ne regarde que Dieu, lui et moi. Dans l’évangélisme, la confession est publique. C’est pourquoi Frédéric a toujours imaginé le film comme sa confession publique, comme une manière de s’adresser à un maximum de personnes pour dire : « Voila ce que j’ai vécu »".

    Un regard objecif

    Le metteur en scène a su garder, malgré son intégration au monde gitan, le recul nécessaire a un travail comme La BM du seigneur : "Je me sens très à l’aise avec ce sujet parce que toutes mes références sont des écrivains et des artistes (...), Pasolini, Genet ou d’autres n’ont jamais mâché leurs mots pour dire ou montrer comment les choses se passent. Ce qui m’intéresse en amour, en amitié et en art, c’est de partir d’un endroit pour montrer l’Homme (avec un grand « H ») avec les deux pieds dans la merde. Il n’y a aucun intérêt à ce que mon film dise « Les gitans ne sont pas des voleurs ». Voilà quinze années que je vis avec eux, je mentirais en disant cela. Il n’y a pas non plus d’intérêt à dire « Ce sont tous des voleurs », parce que je ne conçois pas de milieu où il n’y aurait que des voleurs. En revanche, je peux dire qu’on trouvera toujours plus de voleurs là où il y a des difficultés sociales, des gens qui viennent d’arriver d’un autre pays, qui ne sont pas encore admis, des familles qui stagnent dans un coin".

    Travailler avec les gitans

    Le travail avec les gitans a nécessité de les canaliser devant une caméra : "(...) nous avons filmé trois semaines de fiction. Avant chaque prise, nous rappelions aux protagonistes l’enjeu de la scène et nous donnions aux acteurs quelques phrases clé. A partir de là, ils trouvaient ce qu’il fallait pour se sentir à l’aise avec les dialogues et pour que la scène soit la plus vraie possible. Sur ce point précis, Frédéric a été d’un grand secours. Il sentait qu’il racontait un épisode important de sa vie. Il a pris les choses en mains et tout le monde l’a suivi. Comme je le montre, Frédéric est un leader. Il est à la fois craint et respecté. Les gitans savaient que Frédéric prenait part au film, ils avaient donc moins d’appréhensions".

    En savoir plus sur les Yéniches

    Le film présente les "Yéniches", peuple originaire d’Europe, dont on ignore la façon dont il s’est constitué. Il pratique une langue principalement inspirée du vieil Allemand et d’un argot, celui des « classes dangereuses ». Leurs yeux et leur peau claire leur a valu les noms de « Belges » ou de « Rouges ». C’est à partir du Moyen-âge qu’ils se sont constitués, à partir de paysans, de soldats mercenaires et d’autres groupes familiaux aux métiers nomades. Les Yéniches ne se sont pas fait remarquer pour leurs musiques, leurs danses ou d’autres talents culturels. Ils ne sont pas artistes mais peuple endurci et craint par les tsiganes eux-mêmes. La serpette reste encore aujourd’hui l’outil et l’arme emblématique de ce peuple.

    Les gitans, une deuxième famille

    Jean-Charles Hue désirait avant tout changer de milieu : "Un jour, j’ai rencontré les Dorkel : ce n’est pas ma famille de sang mais il y a quinze ans, ils m’ont accueilli. J’ai eu des parents formidables qui m’ont toujours aimé. Je n’ai jamais souffert de rien mais je suis allé chercher dans ce monde-là ce que je ne trouvais pas chez moi, ce « quelque chose » qui me fait faire un pas de côté. Je vais là-bas pour ne pas être condamné (même si cela n’a rien de désagréable) à rester dans mon milieu, dans l’axe qui m’a été donné. Les Dorkel m’ont offert cette opportunité".

    En immersion chez les gitans

    Le réalisateur Jean-Charles Hue vivait avec les Yémites depuis de nombreuses années : "Quand j’ai commencé à filmer, je connaissais les gitans depuis sept ans. Le monde des caravanes est difficile à pénétrer, plus encore que celui des gitans sédentarisés. Pour quelqu’un qui est dans sa caravane, sur son terrain, il est très facile de ne pas bouger, de ne pas discuter avec l’extérieur. Comme j’avais la chance d’être parmi eux, j’ai filmé. Nous avons tourné ensemble cinq ou six films à caractère documentaire. Mais Frédéric* et moi avions toujours l’espoir, le projet d’aller plus loin, de « faire un film »".

    *Frédéric est le gitan qu'a suivi le réalisateur dans son long-métrage.

    Des pasteurs anciens voyous

    Filmer les pasteurs au sein du monde gitan n'était pas évident, comme l'explique Jean-Charles Hue : "Pour la plupart, les pasteurs sont (...) d’anciens voyous. Le plus souvent, ils ont appris à lire la Bible en prison, car ils avaient un peu de temps devant eux. Le monde évangélique vient aussi en partie du monde des voleurs. Au début, ils sont tous les mêmes. La confrontation avec le spirituel vient après. Quand je suis allé voir les pasteurs, ils ont été intransigeants : je faisais un film, donc c’était mal. Ils sont assez radicaux dans leur doctrine. Ils n’ont accepté le projet qu’à condition que celui-ci raconte la vérité (...). Finalement, il y a eu une vague de baptêmes (quelle chance pour moi !) : c’est ce qui a décidé les pasteurs. Maurice s’est fait baptiser, il voulait que quelqu’un filme. Je me suis présenté devant le pasteur en expliquant que je venais parce qu’on me l’avait demandé. Quand ils ont vu que tout se passait bien, ils m’ont laissé opérer librement."

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