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Ykarpathakis157
4 693 abonnés
18 103 critiques
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4,0
Publiée le 29 septembre 2020
C'est le genre de rôle que toute actrice digne de ce nom payerai pour jouer qu'elle ait ou non suffisamment de talents d'acteur pour lui rendre justice. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé pendant le visionnage de ce film mais j'ai l'impression d'avoir passé ce temps attrapé par ce film et surtout le merveilleux jeu d'actrice de Sandrine Kiberlain. Cependant je peux comprendre que ce genre de film nécessite une vraie rencontre entre lui et vous et donc il n'est pas sûr que tout le monde puisse facilement l'aimer. Il n'y a pas beaucoup d'actions et rares sont les dialogues. Mais à chaque seconde quelque chose se passe. Une émotion surgit ou une réflexion à chaque scène. Sandrine Kberlain est totalement fascinante avec son jeu d'actrice. Tout ce qui se passe est en elle mais aussi en vous lorsque vous regardez le film. En un mot ce film est délicat et donc très beau. Son rôle dans L'Oiseau est un cousin éloigné du rôle qu'Isabelle Huppert a joué dans La Dentellière en ce sens que dans les deux cas vous avez des actrices très intelligentes et vibrantes qui ont dû jouer des personnages incolores diamétralement opposés à leur moi normal et les deux sont au-delà des éloges pour ce qui ils ont apporté aux rôles respectifs. Malheureusement je doute que L'Oiseau soit là pour très longtemps mais j'attends le DVD avec impatience...
film brillant très injustement méconnu. Très émouvant, touchant, délicat, poétique, juste ce qu'il faut. La vie de Anne est totalement terne, elle survit jusqu'à ce qu'un oiseau entre dans sa maison et dans sa vie. Clément Sibony est formidable !
Ce film me parle. Je me sens comprise. J'ai perdu mon enfant et je me reconnais dans le jeu de Sandrine Kiberlain. Elle traduit parfaitement les sentiments de douleur, de tristesse, de non-sens, cette vie dénuée d’intérêt à laquelle une maman doit faire face après avoir perdu son enfant. Il n'y a que ceux qui l'ont vécu qui peuvent comprendre la douleur profonde ressentie lorsque l'enfant s'en va trop tôt. On ne vit plus, on survit... Le temps, ce temps qui ne passe pas, ce temps qui se transforme en semaines, en mois, probablement en années... ce temps nous permet d'apprendre petit à petit à vivre avec le manque de notre enfant. Il permet d'avancer à petit pas, de s'ouvrir de nouveau au monde. Un jour. L'actrice est parfaite, très convaincante. La lenteur du film correspond exactement aux sentiments éprouvés par une personne en deuil. Le rapport aux autres change. Le regard sur les choses qui nous entourent change. Les priorités ne sont plus le mêmes. Et ce film traduit tout cela parfaitement. La mort d'un enfant est un sujet tabou et les films sur ce sujet sont rares. L'Oiseau permet d'en parler. Bravo et merci
Un autre très beau film prouvant combien encore une fois le cinéma français sait filmer la beauté humaine dans toutes ses nuances des plus sombres au plus claires. Un film où le personnage principal est le silence et filmer le silence tout en lui donnant le pouvoir des mots pour transporter un message relève d'un grand talent. On retrouve dans ce film une subtilité et une lenteur rare qui apaise et nous fait nous rappeler que l'on doit laisser le temps au temps de faire son œuvre. Le temps défile comme le sable qui s'égrène entre nos mains, doucement mais inéluctablement et ainsi va la vie. Et qui d'autre que Sandrine Kiberlain pour partager la vedette avec le plus grand des acteurs de la douceur, du chagrin et de la subtilité qu'est le silence et finir par s'envoler grâce à lui en l'écoutant tout simplement pour mieux s'entendre soi-même.
Yves Caumont a longtemps hésité paraît-il avant de réaliser ce film. Que ne s'en est-il abstenu ! Pour sa troisième prestation, ce n'est pas un coup de maître. Du reste, nominé 7 fois, pas même une médaille en chocolat pour récompenser ce drôle d'oiseau. Je salue la clairvoyance des jurés. Si vous voulez voir un film banal, truffé de longueurs et de pellicule inutilement utilisée, ce film est pour vous. Surtout si vous voulez admirer ce genre de prise de vue particulièrement palpitant comme Sandrine Kimberlain ne faisant rien ou pelant des carottes. Le caractère mortel du film est d'ailleurs affiché dès les premières minutes de ce navet. Bref, c'est moche et lugubre. Dépressifs, amateurs d'actions : fuyez ! willycopresto
Anne (Sandrine Kiberlain) et son mari Marc (Bruno Todeschini) ont vécu il y a quelques années un drame familial. Il a refait sa vie. Elle a fait l'impasse sur la sienne. Yves Caumon écrit et réalise sur cette trame intime et douloureuse un film discret (voire austère), qui en déconcertera plus d'un. L'arrivée impromptue d'un oiseau dans un quotidien solitaire (humble pigeon des villes se nichant dans une ancienne cheminée du vieil appartement bordelais où habite l'héroïne – alertée par un bruit insolite derrière une cloison, elle démure l'abri) sera un signal déclencheur. Récit impressionniste, délicat et elliptique, avec une utilisation opportune de la métaphore ailée. SK est, une nouvelle fois, remarquable de justesse. Ce 3ème « long » du cinéaste a de grandes qualités, qui justifiaient sa sélection à la Mostra en 2011.... Et bravo aux 3 pigeons qui se sont relayés (et à leur dresseur) !
"L'Oiseau" est un film sympathique, trouvé par hasard dans une DVDthèque. Autant dans la facture que dans l'écriture, ce film transpire la modestie et la pudeur. Même si on reprochera parfois aux acteurs d'être un peu trop mous, leur prestation est très honorable, et leur jeu tout en nuances, ce qui fait de ce film quelque chose de très regardable. La seule chose que j'ai regretté c'est le manque d'ambition du film : en poussant l'histoire plus loin il aurait gagné en sens. Car même si la symbolique de l'oiseau est correctement exploitée, on pourra aussi remarquer que le réalisateur abuse de certaines facilités de mise en scènes, parfois parfaitement exaspérantes, et cela nuit au propos du film. Prometteur mais inachevé.
Ce film minimaliste aborde subtilement le thème du deuil et de la séparation. A travers la composition toute en retenue de Sandrine Kiberlain et par le biais de l'oiseau, une femme renaît à la vie et s'ouvre de nouveau au monde extérieur. La Mostra de Venise avait vu juste en sélectionnant ce film, dommage que les critiques français et le public n'aient pas suivi.
désolé pour sandrine kimberlain que j'adore c'est un peu la raison pour laquelle j'ai regardé ce film sujet grave de la perte d'un enfant traité tout en poésie, mais d'un ennui terrible rôle très peu loquace je m'y suis ennuyé dommage
Une réalisation soignée, et une approche intéressante. Le spectateur est pris pour témoin de la vie d'une femme qui tente de survivre tant bien que mal à ses désillusions passées. Film assez profond où il ne se passe pas grand chose, si ce n'est une surprenante rencontre.
Anne travaille dans la restauration industrielle à Bordeaux. Elle semble complètement désincarnée, rien ne pouvant lui arracher un sourire ou même l’intéresser. Elle erre entre son travail et son appartement où elle mène une vie de recluse. Les insomnies qui l’assaillent et ses pleurs fréquents nous indiquent que cet état à la limite de la catatonie est le résultat d’un traumatisme. Yves Caumon se contente de filmer son actrice au plus près, sans parole et surtout sans explication pour placer le spectateur en simple observateur. Impossible d’être totalement en empathie sans partager un peu de la souffrance de la jeune femme dont l’aspect glacial est encore accentué par les scènes où Caumon nous montre Sandrine Kiberlain dans la chambre réfrigérante où elle range les stocks de victuailles vêtue de blanc de la tête aux pieds comme congelée elle-même. Raphaël un de ses collègues, un peu dragueur et plutôt beau gosse tente une approche mais sans succès, Anne préférant le même soir suivre à la sortie d’une séance de cinéma un inconnu à qui elle proposera une brève relation à caractère hygiénique; mais la totale absence d’Anne aura raison de Claude (Serge Riaboukine) qui préférera renoncer face à celle qui lui semble être un fantôme. On se dit alors que la situation est sans issue et qu’il va bien falloir que le réalisateur lève un coin du voile du passé d’Anne sous peine de faire aboutir son film dans une impasse. C’est pour son enfant disparu qu'Anne, désormais éteinte a brutalement renoncé à tout ce qui faisait son quotidien d’avant. On ne saura pas la raison du décès mais on comprend que les liens brisés avec son ancien époux sont la conséquence d’un évènement dramatique. Un oiseau coincé dans le mur de sa chambre va montrer à Anne qu’elle peut encore exister pour les autres si elle consent à faire le chemin si douloureux du deuil de l’être sorti de sa chair. A travers l’oiseau qui l’accepte sans condition et sans restriction, la jeune femme va comprendre qu’elle a encore de l’amour à donner et peut-être à recevoir. La vente de la maison conjugale sera l’acte fondateur d’une possible reconstruction. Anne peut enfin regarder devant elle. C’est sur cet espoir qu’Yves Caumon conclut son joli film, ayant choisi de traiter du problème difficile de la mort d’un enfant par la poésie plutôt que par une exposition des tenants et aboutissants du drame familial. L’absence de dialogue et la musique de Thierry Machuel permettent à Caumon de nous inviter à l’observation de la mélancolie d’Anne dont le visage magnifiquement mis en lumière reflète l’insondable tristesse enfouie sous l’apparente indifférence. Sandrine Kiberlain actrice confirmée et complètement engagée prête à Caumon son étrange mélange de froide détermination et de fragilité extrême. Le travail accompli entre le réalisateur et son actrice rappelle celui entrepris en 1976 par Alain Cavelier et Catherine Mouchet alors débutante dans le sublime et extatique « Thérèse ».