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La_Mort_Dans_L_Oeil
28 abonnés
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5,0
Publiée le 10 décembre 2012
le cinéma muet expérimental est rafraichissant, régénérant. Il lave nos regards, notre écoute, brouillés, parasités, si on n'y veille pas. Rougeoiements flamboyants d'une pellicule qu'on soumet au feu d'une exigence vitale. On reconnait quelques images. Circulation entre les films. Au pied du cyclope, continuer de suivre les traces, objets, détritus, lambeaux de vêtements qui flottent au vent. Pavillon pirate ! poésie surréaliste, humour noir des déchets : "FREEWAY". Puis les inscriptions sur le mur, la succession des dates, 2008, 2009, des noms, généalogies singulières, KHAIHULLAL, ABBAS... Et les premières silhouettes traversent ces paysages de no man's land, encore, inlassablement, ces jeunes hommes qui hantent ces zones, les mains dans les poches de blousons fourrés, capuches de sweat-shirt, superposition des couches de vêtements. Et un visage, puis deux, et d'autres, qui émergent des bonnets, des tentes de fortune, des duvets. Une parole hachée, révoltée, déchirera le profond silence observé jusque là. Les fragments rimbaldiens se répercuteront de plus en plus forts, trouvant ici une nouvelle actualité. De la jungle des nègres, on passera à la ville des nègres : tambours, chants, danses, cris. Les statues se raniment. Mais les Etats n'ont rien d'autres à proposer à leur plus belle jeunesse que la détention. Prendre bien garde de ne jamais s'abandonner au naufrage du reniement