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    Le Miroir
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    Marc L.
    Marc L.

    47 abonnés 1 612 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 octobre 2018
    “Que celui qui le désire se regarde dans mes films comme dans un miroir, et il s’y verra�, disait Tarkovsky. Tout est une question de désir, effectivement...et un peu de volonté et d’intelligence, tout de même. Pour avoir vu quelques unes de ses oeuvres jusqu’à présent, le cinéma de Tarkovsky me donne l’impression d’être de ceux qui nécessitent impérativement d’être dans les dispositions idéales pour être pleinement appréciées...et ces dispositions idéales, cette appréhension du cinéma en tant qu’art total et transversal, cette obligation de maîtriser l’art et l’histoire à un degré suffisant pour comprendre et ressentir ce qui se passe à l’écran, sont devenues des compétences en sommeil, rarement mises à contribution dans le monde d’aujourd’hui (en tout cas, certainement pas à ce niveau et pour ces rausibs). A l’instar de ‘Stalker’, si vous contentez de regarder distraitement la chose, si vous en attendez une histoire, avec un début et une fin, des personnages et des faits aisément identifiables, vous risquez d’être déçu : ‘Le miroir’, c’est un voyage, qu’on devine être largement autobiographique, dans les souvenirs épars et désordonnés d’un homme aux portes de la mort, une déambulation dans laquelle le passé et le présent s’entremêlent, les rêves n’ont pas moins de substance que la réalité et où toutes les femmes ont le visage de la mère. Ni la continuité des scènes, qui sautent alternativement de l’enfance à l’âge adulte, bercées par les créations musicales de Edouard Artémiev et les poèmes de Arseny Tarkovski (le propre père du cinéaste), ni leur représentation, en couleurs ou en sépia, ne répondent à une logique bien déterminée. ‘Le Miroir’ n’obéit en rien au processus narratologique traditionnel du “Voyage du héros� mais à la logique du “Flux de conscience� : Tarkovski lui-même estimait d’ailleurs que construire le film avait exigé de lui des compétences de compositeur de symphonies bien plus que de raconteur d’histoires. Cette particularité du ‘Miroir’ suscita d’ailleurs quelques complications dans la mise sur pied du projet : le Goskino, l’organisme officiel de financement du cinéma soviétique, n’accorda des fonds à Tarkovsky qu’avec réticence, et se montra le moins généreux possible. Imperméable aux arguments du cinéaste qui défendait l’idée que le cinéma n’était pas qu’une question d’esthétique ou d’agencement des scènes mais de “représentation du temps�, le comité jugea que ‘Le miroir’ était non seulement incohérent mais ne dégageait en outre aucune signification politique, et la critique occidentale, pourtant plus ouverte aux expérimentations, fut elle-même partagée dans un premier temps. Pour en revenir en toute simplicité aux deux heures dont je disposais pour assimiler ‘Le miroir’, inutile de préciser qu’elles se sont avérées bien insuffisantes. Même en écartant le constat qu’on se sent toujours frustré et dans une position inconfortable de ne pas être instantanément ébloui par ce qui est considéré aujourd’hui assez unanimement comme un chef d’oeuvre, il reste que ‘Le miroir’ est tout sauf évident à comprendre, apprécier, raconter, restituer, pour ne même pas évoquer le fait de l’analyser. Evidemment, on peut décider de couper au plus court, refuser la promenade méditative proposée par le réalisateur, s’irriter de ses prétentions et de sa méthode et décréter qu’il ne s’agit là que d’un chaos incompréhensible de scènes éparses, certaines très belles, d’autres très quelconques, généralement reliées selon le principe éminemment subjectif de l’association d’idées. On peut aussi décider de s’y atteler avec la patience d’un maître zen, de plonger sans appréhension au plus profond de l’océan de réflexions foisonnantes que constitue le film et d’en remonter avec une clé de compréhension différente à chaque fois, ici une évocation de l’image primale de la mère qui poursuit l’homme tout au long de sa vie, pour le meilleur et pour le pire, là une introspection sur ce que recouvre le fait d’être russe. Sans verser dans un de ces deux positionnements extrêmes, il faut tout de même noter que même une approche “raisonnable�, qui ne cherche ni à tout comprendre du premier coup, ni à rejeter toute forme d’écartement de la norme, sera marquée par une certaine ambivalence. ‘Le miroir’ pourra susciter une sensation d’ennui et d’inconfort, dans le cas de certaines scènes qui paraîtront interminables, triviales et vides de sens, faute d’avoir déjà eu le temps et l’énergie de démêler leur raison d’être et de les relier à autre chose, ...et l’instant d’après, émouvoir soudainement, greffer quelque chose de durable en vous, sur le constat que les paroles, vaines et superflues, ne rendent que très imparfaitement la complexité du ressenti intérieur ou à la découverte de l’ère du bilan, du pessimisme et des regrets amers qui se conjugue comme par magie à l’âge de tous les possibles et de l’innocence perdue.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    67 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2020
    Ca m'embête vraiment mais je vais devoir me ranger du côté de ceux qui ont trouvé le film chiant et pas indispensable d'avoir vu avant de mourir pour tout cinéphiles ! Pourtant les premières minutes semblent très mystiques, mélangé à de jolie couleurs et à des prise de vue pas dégueu de Tarkovsky, le début du film intrigue et c'est ce qui m'a plut et accroché. Mais combien de temps 20 minutes ? 25 minutes, après c'est l'ennuie qui m'a guidé, je ne suis d'ailleurs pas allé jusqu'au bout. Comme pas mal de chez d'oeuvre subjectif, le bon cinéphile reconnait évidemment le travail formel de Tarkovsky mais ne comprend rien au reste. Un coup le point de vue du gosse, ensuite la mère, la femme , le père etc ... Si encore quelque chose nous retenait, oui la beauté du film pendant un temps, mais ça ne suffit pas. Nettement en dessous d"Andrei Roublev" vu au cinéma l'an passé et qui pour moi reste le meilleur Tarkovsky visionné à ce jour. Déception.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    126 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mars 2018
    septiemeartetdemi.com - Si l'art est de la beauté qui a du sens, alors Le Miroir mérite toutes les palmes. Il ne faut en revanche pas s'attendre à trouver le sens en question ; c'est un film complètement inintelligible, comme un poème lu trop vite. Des poèmes l'illustrent, d'ailleurs, lus par l'auteur pendant que les images défilent, telle une métaphore récursive de l'œuvre, incapable de se suivre. Quand elle n'explore pas l'étrangeté opaque de personnages dont il est impossible de se rappeler de scènes à d'autres, elle cède la place à l'esthétisme graphique de plans toujours en mouvement, comme désireux d'être le reflet de leur frère ennemi le scénario.

    Beauté et incompréhensibilité, si elles sont encore l'apanage de grands artistes (Arronofsky, ça sonne russe, non ?) ne font pas bon ménage car ils réduisent l'appréciateur au silence, que ce soit en le laissant bouche bée ou en lui dérobant sa sagacité. Parlez de ce film s'il vous faut l'interpréter et partager votre vision (et il est probable que vous ressentirez ce besoin), mais ne défendez pas votre point de vue mordicus, car il sera aussi indéfendable qu'un avis négatif contre ce film l'est.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 14 octobre 2017
    Généralement hermétique aux films qui ne disposent pas d'un « vrai » scénario, ou du moins d'un fil conducteur solide, Le Miroir ne m'a pas fait changer d'avis sur le genre. Si vous êtes adeptes d'un cinéma lent et contemplatif, ou bien féru de poésie, alors oui peut-être, pourquoi pas. En d'autres cas j'ai du mal à voir comment on ne peut pas trouver le temps extrêmement long. Le film dispose néanmoins de certains atouts à mon sens, la beauté des images d'abord, puis la manière dont le film est tourné, avec des prises longues et des points de vue nous plongeant intensément dans les scènes représentées. Le Miroir fut ma première oeuvre d'Andreï Tarkovski, et il ne m'a malheureusement pas donné envie de me plonger davantage dans le reste de sa filmographie.
     Kurosawa
    Kurosawa

    594 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 août 2017
    Face à un film simple et direct par endroits mais globalement complexe, sa critique devient un défi de taille."Le Miroir" est d'abord l'histoire d'un homme qui se souvient de son enfance et de sa mère ou plutôt de la perception qu'il avait de sa mère étant enfant. Cette question du point de vue est essentielle pour tenter de comprendre la forme du film, son éclatement temporel, son mélange de réalisme et d'abstraction, de sensorialité et de cérébralité. Ce qu'implique la notion de souvenir et de mémoire, c'est la capacité à reconfigurer des événements passés dans leur globalité (la séquence où la mère se rend dans une entreprise journalistique où elle travaille) ou à travers des flashs (la grange en feu) qui, en terme de cinéma, créent deux effets chers à Tarkovski : l'hypnose et la sidération. Ces sensations sont la conséquence d'une représentation réaliste d'un quotidien morne, traversée par des fulgurances symboliques et lyriques ravageuses qui font s'opposer l'éloge de la nature au chaos du monde, l'innocence de l'enfant à l'autorité de l'adulte. Film dense qui donne autant à faire ressentir par sa splendeur esthétique, son attention aux corps et sa croyance en la poésie qu'à faire réfléchir sur les regrets que la mémoire ne peut effacer et plus généralement sur le cinéma, sur la singularité d'une construction hyper sophistiquée qui tente de saisir en un mouvement large l'intime et le général, "Le Miroir" est une expérience fascinante mais dont la difficulté peut rebuter, une oeuvre qui mérite d'être visionnée plusieurs fois afin d'être mieux appréhendée.
    this is my movies
    this is my movies

    722 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 août 2017
    on peut légitimement dire que la relation que chacun pourrait avoir avec « Le Miroir » est particulière à chaque spectateur. Évidemment, quand on parle d'un film aussi célébré, considéré par une large frange de la critique comme un chef d'oeuvre intemporel, il est difficile d'arriver à un jugement juste voire définitif. Pour vous épater, on pourrait vous parler durant des lignes et des lignes de l'origine de la conception du film, des diverses résonances entre les scènes du film et la vraie vie de son auteur, du fantasme des scènes coupées de cette œuvre qui connut beaucoup de montages, de sa poésie immédiate qui touche en plein cœur n'importe quel être humain, de son côté délicieusement fantastique, vanter le génie de donner le rôle de la mère et de la femme de l'auteur à une seule actrice, de la signification des symboles, de la puissance de son montage d'images d'archives qui lui donnent un sens politique et bien d'autres choses encore. Pour se la raconter pas mal, on pourrait aussi évoquer la beauté des cadres, des lumières, des mouvements de caméra. On pourrait disserter durant des heures sur l'incroyable façon qu'a Tarkovski pour mêler l'eau, le feu et l'air au sein d'un même plan. On pourrait souligner à grands traits le courage, la subversion d'une œuvre qui ne se laisse pas apprivoiser à la 1ère vision. Il y a tout ça et bien plus dans ce film. En fait, on pourrait dire qu'il est presque impossible de vous parler du film car « Le Miroir » est d'abord et avant tout une expérience. Une expérience sensitive, émotionnelle, brutale. On pourrait vous parler du film mais après l'avoir visionné (et apprécié ce dernier d'une manière toute personnelle), tout ce que je pourrais vous dire, c'est qu'il faut le voir. Il faut le voir en ayant les chakras bien ouvert pour se laisser emporter dans ce tourbillon de la vie, qui raconte quelque chose tout en ne collant pas à une structure classique et en refusant de livrer tout ses secrets. Je pourrais vous donner mon avis mais il compte bien peu face à ce que le film propose. Bonne séance !
    Vincent P
    Vincent P

    26 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 avril 2016
    Sublime rêve éveillé, d'une beauté fulgurante, sur la nature complexe de l'humain et de ses souvenirs, à travers le prisme du miroir....
    Extremagic
    Extremagic

    74 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 janvier 2016
    Premier film de Tarkovsky que je vois, ça faisait longtemps qu'il me faisait de l'oeil et je dois dire que je ne suis pas déçu. Je vais d'ailleurs me précipiter sur la filmographie du réalisateur. C'est un vrai chef-d'oeuvre, une claque de bout en bout. J'exagère peut-être un peu, j'ai surtout été emballé par le début et la fin du film, ce qu'on y trouve au milieu beaucoup moins. Je me suis un peu ennuyé même, mais rien de bien gênant, le film est là pour dégager aussi cette ambiance. En fait tout est dans ce mot : ambiance, et j'aime tellement ce qu'elle dégage, c'est même tout ce que j'aime au cinéma : de l'onirisme, de l'étrange, du mystère, de l’ambiguïté, une certaine latence, de la poésie, de la beauté - cette femme magnifique -, des souvenirs, etc. j'en passe. C'est plutôt virtuose par moments, avec une utilisation du travelling toute particulière, une vraie leçon de cinéma. Le montage aussi est très fort, on a plein de plans magnifiques, et je pèse mes mots, la scène qui suit le générique avec ce vagabond qui vient parler à la dame c'est juste grandiose, la manière qu'il a de filmer l'un et l'autre, avec ce couché de soleil. Je peux m'amuser à énumérer toutes les scènes qui m'ont plu mais on y passerait la journée. Je ne sais pas trop quoi dire sur ce film, c'est très abstrait, très sensoriel. Je crois que c'est à vivre plus qu'autre chose, après je suis sûr que c'est très profond et que si on se penchait sur l'analyse ça pourrait se montrer vertigineux. Mais là je préfère ne pas le déflorer, c'est beaucoup trop beau pour ça. En tout cas c'est une sacrée claque et une sacrée leçon de cinéma.
    Kloden
    Kloden

    129 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 mai 2015
    Andreï Roublev déployait une portée poïétique et métaphysique, Solaris était si imposant qu'il possédait des embranchements autant psychologiques que cosmogoniques (mais les deux sont sans doute très liés, après tout). L'Oeuvre de Tarkovski est si vaste, si ambitieuse et si raffinée qu'elle traite à chaque long-métrage de questions d'une profondeur dont on ne saisit sans doute même pas la portée. C'est même l'une des caractéristiques de son travail qui me marquent le plus que cette capacité à s'engouffrer dans des abîmes intellectuels et sensoriels vertigineux, de tirer sa force de ce qui nous dépasse en tentant de nous hisser à sa hauteur. Le Miroir, quant à lui, s'essaye à une recherche ontologique sur la mémoire, le temps, l'amour. Rien que ça. Dans les faits, c'est une forme d'autobiographie à la chronologie éclatée, où le noir et le blanc se confondent au gré des époques, ou un même panoramique peut dévoiler tour à tour un instant présent et passé. C'est un voyage complètement vertigineux dans toutes les ramifications d'un être qui se construit sur son passé, sur son futur, forme incertaine dont on pourrait presque douter de l'individualité. Il est vrai que c'est à nouveau dense, prenant, souvent impressionnant quand on en saisit la portée. Le problème, c'est que Le Miroir m'a beaucoup moins parlé que les autres long-métrages de son auteur. Je l'ai trouvé trop austère, et je suis clairement passé à côté de certaines scènes, de certains arcs d'écriture. C'est sans doute très personnel, mais rares ont été les scènes qui m'ont cette fois subjugué. C'est dommage, parce que le sujet s'y prêtait à nouveau vraiment bien, comme me l'a montré ce passage où l'enfant feuillette les pages d'un livre d'Histoire et où l'impression de vertige et de siphon temporel m'a vraiment pris à la gorge. Des moments où Tarkovski touche vraiment à quelque chose de mystique, ces passages qui en font, bien plus qu'un réalisateur élitiste, un artiste universel. Là où Le Miroir redevient fascinant, c'est en revanche quand on prend du recul et qu'on sait le mal qu'à eu Tarkovski à se décider pour le montage final, à trancher sur ce que devait être cette oeuvre, qui ne raconte quand même rien de moins que sa propre vie. Sans doute le génie russe était-il quelque part aussi dépassé par Le Miroir que le sont ses spectateurs, sans doute contemplait-il lui aussi sans tout y comprendre l'entrelacs des années passées et futures qui l'avaient amené là. Son cinéma, lorsqu'on lui laisse le temps et la chance de se révéler progressivement au regard, a quand même une force inégalée et fascinante, trou noir dont on sent la grandeur sans bien pouvoir se la représenter. Malgré tout, je préfère largement au Miroir la poésie du Rouleau-compresseur et du Violon, moyen-métrage de Tarkosvki qui lui aussi traitait de la survivance de l'enfance avec moins d'ésotérisme et aussi un peu plus de légèreté. Il n'en reste pas moins, au final, que Tarkovski m'impressionnera toujours.
    Benjamin A
    Benjamin A

    721 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 mai 2015
    Si les trois premiers longs métrages de Tarkovski ont, à mon sens, été de plus en plus marquants et puissants (avec comme sommet l'hypnotique et magistral Solaris), Le Miroir constitue une légère déception pour un cinéaste qui m'avait, jusque-là (je n'ai vu que ses 3 premiers films) habitué à l'excellence. Surement l'une de ses œuvres les plus autobiographiques, à travers laquelle il nous fait suivre une succession de souvenir d'un mourant, allant des années 1930 aux années 1970.

    Un récit assez décousu finalement, où l'on voit un vieil homme qui revient sur sa propre vie, de manières non chronologiques, et qui se remémore ses rencontres, ses souvenirs de jeunesse et ceux qui l'ont marqué, notamment deux femmes, sa mère et sa femme (admirablement jouée par la même actrice, Margarita Terekhova). Tel Marcel Proust, il semble rechercher le temps perdu, explorant son âme et ses souvenirs auxquels Tarkovski donne un fort sentiment de mélancolie à travers des tableaux, souvent magnifiques.

    La force de Le Miroir se situe là, à travers des images auxquels Tarkovski donne de la puissance et ce dès le début du film, via ce premier retour en arrière et les magnifiques plans filmant la campagne et l'attente d'une femme. Le metteur en scène d'Ivan Roublev déborde d'idées, tant dans l'écriture que dans sa mise en scène, ses cadres débordent de détails et d'intérêt sans en devenir lourd tandis que l'on retrouve à travers ses souvenirs un miroir omniprésent et le symbole du temps qui passe. Le Miroir est riche et créatif, et Tarkovski aborde la vie et la façon dont on voit la sienne et ce qu'on en garde, tout comme il dresse sa vision de la famille et de l'image de la mère.

    Pourtant, Le Miroir me laisse sur une certaine déception, cette impression d'avoir admiré de magnifiques tableaux mais qui manquaient d'émotion et de lyrisme, à l'exception de quelques scènes, surtout au début à l'image de l'inoubliable incendie (comme dans Solaris ou L'enfance d'Ivan, Tarkovski a l'art de filmer la nature comme personne). Plus le film avance, plus cette succession de souvenirs manque de clarté qui, ajoutée à cette absence d'atmosphère, aboutie sur quelques longueurs lors de la seconde partie du récit et un côté déroutant qui a fini par m'éloigner du récit. Finalement c'est un gout amer pour un film qui a si bien débuté et qui montre, à nouveau, tout le talent de Tarkovski pour donner une beauté plastique à ses œuvres, tout en y explorant l'âme de ses personnages mais qui ici, et contrairement à ses films précédents, manque d'émotion et de clarté parmi cette succession de souvenirs.

    Première légère déception avec le cinéma de Tarkovski, lui qui m'avait hypnotisé et marqué avec des films comme Andreï Roublev et surtout Solaris. Une oeuvre puissante et belle mais qui manque d'émotions et de sens pour totalement convaincre, et ce malgré un réalisateur qui montre toutes les facettes de son talent.
    Raphaël P.
    Raphaël P.

    28 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 avril 2015
    Je vous le dis d'emblée : "Le Miroir" n'est pas le meilleur film que j'ai vu de ma vie et n'est pas le film qui m'a le plus touché. C'est juste un chef-d'oeuvre. Sorti tout droit du cerveau de Tarkovski et plus particulièrement de sa vie, "Le Miroir" raconte l'histoire de son auteur, de la Russie mais aussi de l'Art. Tout ça retranscrit dans un film expérimental doté d'une mise en scène absolument parfaite et d'images sublimes. Il est l'un des rares films qui soient arrivé à me faire pleurer rien qu'en filmant de l'herbe. Bravo l'artiste.
    Julien D
    Julien D

    1 221 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 février 2015
    La première question qui vient à la vue du quatrième film de Tarkovski est de savoir si le fameux « miroir » auquel se réfère son titre est celui qui, grâce à un scénario autobiographique pleine de sincérité, fait du film le reflet des tourments de son cinéaste et de son regard sur l’état de la Russie stalinienne, ou s’il s’agit celui qui, grâce à un montage anachronique virtuose, illustre le passé comme étant un reflet du présent, et inversement. Quoi qu’il en soit, la beauté suggestive du long-métrage et la poésie sensorielle qu’il dégage en font un objet filmique singulier, à priori hermétique et brouillon mais qui, une fois que l’on en comprend la logique narrative, se transforme en une tragédie introspective d’une intensité émotionnelle infaillible doublée d'un discours très fort sur l'importance de la transition entre un père et son fils, et dans lequel le choix de donner à une même actrice les rôles de la mère et la femme du personnage révèle d'une sensibilité œdipienne bouleversante. Sans être la plus aboutie des réalisations de Tarkovski, Le miroir est tout de même un des plus beaux exemples dans l’art de faire d’un patchwork de scènes visuellement distinctes une œuvre cohérente et poignante.
    Vi.Carlito
    Vi.Carlito

    2 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 novembre 2014
    Une mise en scène virtuose et un concept intéressant mais Tarkovski semble oublier son spectateur et se perd dans de trop longs dialogues que l'on peine à suivre.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    73 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juillet 2014
    Un film étrange et difficile d'accès qui bénéficie d'une réalisation sublime. Tarkovski réalise ici une sorte de puzzle dégingandé de souvenirs d'une mère. C'est foutraque, chronologiquement ébouriffant et toujours assez neurasthénique, il faut bien le dire. Si l'ennui n'est jamais bien loin, on ne peut qu'être fasciné par certaines scènes totalement bouleversantes ou d'autres absolument glaçantes. Des pics sensoriels qui accélèrent le cœur mais qui restent trop rares au milieu d'un flot d'images sans liens et qui peuvent laisser perplexes. Bref, difficile d'entrer dans ce film même s'il reste un magnifique témoignage des souffrances et boursouflures de la société soviétique.
    Acidus
    Acidus

    742 abonnés 3 729 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 avril 2014
    Tarkovski fait du Tarkovski. On retrouve le style du cinéaste soviétique dans ce film aux nombreuses lenteurs et à l'esthétisme quasi-parfait. C'est justement ce visuel soigné et maitrisé qui retient notre attention et nous fait presque oublié cette histoire bordélique qui alterne entre scènes du présent et du passé ou même parfois un mélange des deux. Il est vrai que ces lenteurs conjuguées à un scénario brouillon et à une structure narrative difficile à suivre peut provoquer chez certaines personnes (dont je fais partie dans le cas présent) de nombreux baillements et quelques somnolences. Il y a pourtant indubitablement du génie ici et là mais, noyé dans cette océan de démonstration et un récit vraiment confus, l'atmosphère propre au cinéaste peine à se former. A voir néanmoins pour se faire une idée.
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