Dû à deux réalisateurs faisant leur premier long métrage de fiction, c’est aussi le premier film que je vois, parlant basque ! Il se déroule à Donostia – nom basque de San Sebastián, une belle ville que je connais bien. Axun, 70 ans, y vit avec son mari Juan Mari (justemen !), qui n’est guère capable de se débrouiller sans elle. Leur fille réside aux États-Unis, et l’ancien compagnon de cette fille, Mikel, est hospitalisé à la suite d’un accident. Axun le connaît à peine, mais va lui rendre visite à l’hôpital, où le blessé reste inconscient – il va d’ailleurs mourir peu avant la fin du film. Dans la même chambre que Mikel, un autre malade est veillé par sa sœur, Maïté, qui se trouve être une amie d’enfance d’Axun, perdue de vue depuis... cinquante ans !
Comme leur jeunesse se déroulait sous la dictature de Franco, elle n’ont jamais osé céder à leur attirance mutuelle. Axun, plus tard, s’est mariée, tandis que Maïté a vécu avec plusieurs femmes, en cachette évidemment.
Le film conte comment elles sont à deux doigts de renouer vraiment, mais Axun est devenue passablement puritaine et conformiste, et lorsque son mari, qui trouve bizarre ses fréquents séjours à l’hôpital, croit qu’elle le trompe avec un homme, il fait un éclat, et Axun préfère tout arrêter.
Les deux femmes se reverront bien plus tard (au 974e jour, dit un titre sibyllin), après la mort de l’époux encombrant, mais n’iront pas plus loin.
Le film est honorablement conçu et réalisé, et ne tombe jamais dans le militantisme balourd qu’on aurait pu craindre. Et puis, pour une fois qu’on ne montre pas au cinéma les problèmes de « cœur » des trentenaires... Il ne passionne pas vraiment, néanmoins, n’a obtenu qu’un succès relatif, mais a été vu dans près de cent festivals, où on l’a primé abondamment !