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    La Lisière
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Lisière" et de son tournage !

    Polysémie

    Le titre du film, La Lisière, est à prendre dans plusieurs sens. Ainsi, la lisière désigne géographiquement la limite ténue entre la ville et la nature, le passage entre l'adolescence et l'âge adulte, mais aussi la limite entre le jeu et le moment où l'on dépasse les bornes. En effet, les adolescents peuvent être définis selon le terme anglais "borderline". Enfin, la lisière se situe aussi à la croisée des genres (auteur, thriller, psychologique), la lisière prenant donc un sens supplémentaire.

    Focus sur Géraldine Bajard

    La réalisatrice Géraldine Bajard a passé une grande partie de son enfance à l'étranger (Arabie Saoudite, Maroc, Inde) mais a fait ses études en France à l'ENS (Ecole Normale Supérieure). C'est ensuite en Allemagne, à Berlin, qu'elle étudie le cinéma à la DffB (Deutsche Film und FernsehAkademie). Elle travaille ensuite comme assistant-réalisatrice sur plusieurs films allemands comme Trop libre de Pia Marais, avant de collaborer avec la réalisatrice Jessica Hausner sur le film Lourdes, présenté au Festival de Venise en 2009. La Lisière est son premier long-métrage.

    De nouveaux visages du cinéma français

    A part Pauline Acquart que l'on a pu voir dans Naissance des pieuvres de Céline Sciamma, tous les adolescents du film sont des comédiens amateurs, La Lisière est leur premier film.

    Un modèle parmi les acteurs

    L'actrice Audrey Marnay, qui incarne Jeanne dans le film, est originellement un mannequin qui a défilé pour de grands noms de la mode (Calvin Klein, Chanel, Versace) et posé pour les couvertures de prestigieux magazines (Vogue, Elle). C'est en 1997 que le top-model prend des cours d'art dramatique. Sa carrière au cinéma commence en 2006 avec le film Bunker Paradise où elle partage l'affiche avec Jean-Paul Rouve.

    Le béton qui gagne du terrain sur la nature

    La réalisatrice Géraldine Bajard explique l'importance de la situation géographique et urbaine dans le film: "Je cherchais à placer l’histoire dans un lieu où le monde se referme sur lui-même, et qui, de ce fait, en appelle à un archaïsme des comportements. Ces lieux là existent et s’appuient sur des modèles plus ou moins sécuritaires où on est dans une logique de répétition. Ce sont des lieux non seulement forclos, mais qui rétrécissent le champ de vision. Et là se situe pour moi une question fondamentale : qu’est-ce que tout cela donne au niveau humain ? Et entre les êtres humains ?"

    Vision géométrique du cinéma

    Géraldine Bajard a conçu son scénario et son film de façon assez formelle, même mathématique, mettant volontairement de la symétrie dans la structure: "Dès l’écriture du scénario, il était important pour moi d’obtenir un mouvement de spirale, que le film soit construit comme une boucle avec un retour aux mêmes motifs. Je souhaitais aussi combiner ce mouvement avec une oscillation entre âge adulte et adolescence, arriver à créer cette espèce de ligne très fine où on passe de l’un à l’autre, à la fois dans la psychologie des personnages et dans le jeu de perspectives."

    Références cinématographiques

    La Lisière lorgne du côté du cinéma d'horreur, notamment du film Le Village des damnés, la version de John Carpenter, mais surtout celle de Wolf Rilla. Un autre film d'horreur britannique a influencé la réalisatrice : The Wicker Man de Robin Hardy, dont le réalisateur Neil LaBute a tiré un remake en 2005 avec Nicolas Cage. Dans un toute autre registre, l'élaboration du personnage de François est passé par l'étude du film Théorème de Pier Paolo Pasolini.

    Origines littéraires

    La première idée du film est venue à Géraldine Bajard par la lecture d'un roman de Yukio Mishima "Le Marin rejeté par la mer" pour le rapport d'un groupe de jeunes à un personnage plus âgé, mais dans celle-ci, c'étaient des enfants et non des adolescents qui tournaient autour de l'adulte. Une autre référence avouée de la réalisatrice est le célèbre livre "Sa majesté des mouches" de William Golding, déjà plusieurs fois adapté au cinéma. Mais de façon plus directe, c'est le traitement de l'adolescence par les médias qui l'a intéressée: "Le rapport au corps, se définir par rapport à un groupe, ébaucher des rituels, tout cela me semble faire partie intégrante de l’évolution d’un adolescent, et ce, quel que soit son milieu. A cet âge-là, on essaie de créer un corps social en miniature pour pouvoir franchir toutes les étapes jusqu’à l’âge adulte. On peut être dans le mimétisme de l’adulte, dans le refus de l’adulte ou dans le refus de soi. Pour exprimer cela, je ne voulais pas tomber dans certaines évidences, comme par exemple les pratiques gothiques. D’où ces jeux, cette façon qu’ils ont de se regrouper, comme une mêlée de rugbymen."

    Capter l'essence de l'adolescence

    Pour créer une cohésion crédible entre les adolescents dans le film, la réalisatrice Géraldine Bajard a peaufiné le mieux possible sa préparation: "la première étape consistait à décanter l’essence des scènes : par le biais d’un travail physique, de jeux, afin de créer cette cohésion de groupe. Et il fallait surtout leur faire comprendre qu’ils rentraient dans une fiction, que même si ce sont des comédiens amateurs, ce n’est pas d’eux, en tant que personnes, qu’il s’agit. Ils devaient donc prendre une certaine distance avec leurs codes, ou plutôt les intégrer dans un travail proche de la chorégraphie. Je refuse de les exploiter tels qu’ils sont dans la vie quotidienne, chiper leur tics de langage. (...) j’ai fait attention à ce qu’il n’y ait pas un ancrage sociologique trop prononcé. Je n’ai pas non plus envie de faire des films qu’on puisse aisément dater."

    "Filmer avec pudeur des images limpides"

    La Lisière adopte une esthétique assez froide, peu compassionnelle, à l'instar d'un certain nombre de films allemands de ces dernières années avec lesquels Géraldine Bajard : "Il y a, il est vrai, une sorte de refus de l’affect comme seul mode de liant avec le spectateur. Formellement, je voulais que le film ait une sensualité âpre, qui devait passer par un travail précis sur le cadre et la lumière. Avec Josée Deshaies, ma directrice de la photographie, nous avons fait un travail préalable sur la base de mes inspirations visuelles. Cela allait de la peinture à un certain cinéma japonais des années 60 en passant par la photographie contemporaine."

    Festivals

    La Lisière a été sélectionné au Festival de Locarno en 2010 ainsi qu’au Festival Premiers Plans à Angers en 2011.

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