Kaleo La Belle réalise avec Cloud rock, mon père (2010), un surprenant documentaire sur son propre père, un hippie qui, à 70 ans, ne vit que pour deux choses, la marijuana et le vélo (deux véritables passions). Kaleo, n’aura vu son père que 2 fois depuis l’âge de 3 ans (ce dernier préférant se consacrer à lui-même, fut rejeté par sa femme, pendant 35 ans il n’aura jamais cherché à rencontrer son fils, à part quelques lettres où figurent des dessins très "flower power", il n’aura jamais fait l’effort de le rencontrer, jusqu’au jour où il lui adresse un courrier lui proposant de faire une randonnée cycliste (un bon moyen de renouer des liens entre un père et son fils). Kaleo décide de s’y rendre, armé d’une caméra, il en résulte ce film, touchant, drôle et sincère, où Kaleo découvre enfin qui est son vrai père, pourquoi il est devenu ce qu’il est aujourd’hui et surtout, pourquoi la marijuana est sa seule raison de vivre. Libre, individualiste, marginal et surtout, drogué du soir au matin, voilà la véritable identité de ce septuagénaire à la joie de vivre et le sourire aux lèvres. Pourtant, tout n’est pas si rose, comme on pourra le constater lorsque Kaleo décide de s’intéresser quelques instant à son demi-frère, qui, sous l’influence de son père, a abusé très trop de drogues (LSD notamment) et se retrouve aujourd’hui avec le cerveau complètement atteint. Une famille disloquée, un père de famille hors du temps et dans son monde, jovial et attendrissant à la fois, Kaleo La Belle nous séduit avec son road-movie socialo/familial à la Jonathan Caouette (Tarnation - 2003 & Walk Away Renée - 2011).