Nicolae Ceauşescu est un homme d'État roumain. Il est le principal dirigeant du régime communiste roumain à partir de 1965. Sa présidence (apparentée à un règne) est marquée par son important culte de la personnalité, un réel autoritarisme et une politique ultra-nationaliste. En décembre 1989, il est destitué de son pouvoir après un soulèvement populaire et est condamné à mort lors d'un expéditif procès de 55 minutes. Lui et sa femme Elena finiront fusillés le 25 décembre 1989.
L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu est le troisième volet d'une trilogie consacrée à la déliquescence du communisme, après Vidéogrammes d'une révolution (1992) , autour de la chute du dictature de Ceausescu, qu'Andrei Ujica, cinéaste roumain, a co-réalisé avec Harun Farocki, et Out of the Present (1995), du même Ujica, sur le cosmonaute Sergueï Krikaliov qui est resté 10 mois dans la station spatiale MIR alors que l'URSS était en train d'éclater.
Avant d'en arriver au montage final de 3 heures, Andrei Ujica a dû visionner des milliers d'heures d'images d'archives et de documents filmés, certains officiels, d'autres plus personnels (notamment les home movies de la famille de Ceausescu, en vacances à la mer ou à la montagne). Il a ensuite présélectionné 250 heures d'images susceptibles de l'intéresser plus particulièrement puis a construit peu à peu son film sur cette base archivistique.
Andrei Ujica dit à propos de son film que "la vie de tout personnage historique suffisamment filmé pendant sa vie peut être reconstituée en mettant bout à bout les images qui sont restées de lui. Autrement dit, on peut faire un film de fiction avec des personnages réels - une sorte de Truman Show où Truman ne serait pas le personnage interprété par Jim Carrey, mais le président américain du même nom (ndlr: Harry Truman). (...) L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu n'est pas un documentaire, ni un docu-drame, mais un long-métrage de fiction..."
Lorsqu'on le questionne sur le titre du film, Andrei Ujica précise que son origine provient d'un livre qu'un ami lui avait offert intitulé L'Autobiographie de Fidel Castro, Un roman par Norberto Fuentes. "Le titre de Fuentes est une paraphrase", explique-t-il, "j'ai lu ce titre comme un encouragement, voire même une sommation, de questionner la nature du dictateur idéologique, le signe historique sous lequel s'est déroulé le XXe siècle. Et c'est ainsi que j'ai commencé à travailler sur l'autobiographie de Ceausescu."
Concernant le personnage public de Ceausescu et son régime ultra-autocratique, Andrei Ujica affirme ceci : "En fin de compte, le dictateur n'est qu'un artiste qui a la possibilité de mettre totalement son égoïsme en pratique. Ce n'est qu'une question de niveau esthétique, qu'il s'appelle Baudelaire ou Bolintineanu, Louis XVI ou Nicolae Ceausescu".
L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu a été projeté lors du Festival de Cannes 2010, en Sélection Officielle Hors Compétition.