Isaac Florentine n’est pas un génie, mais en général on peut dire qu’il ne se débrouille pas mal avec ses petites séries B d’action. Ici ça reste quand même faible hors de l’action justement.
Niveau interprétation Scott Adkins est surement un des meilleurs athlètes du cinéma d’action de la nouvelle génération, et il livre des cascades spectaculaires. Rien à dire. En revanche niveau jeu d’acteur il a encore des progrès à faire, et en tout cas ici il est vraiment moyen, voir pas au niveau par moment. Mais enfin vu que son rôle ne lui donne pas grand-chose à faire en la matière, c’est correct. Autour de lui gravitent des interprètes passables, mais sans plus, avec un méchant trop caricatural et qui surjoue beaucoup, et une Mika Hijii au personnage sans réelle consistance.
Le scénario est vraiment basique. C’est minimaliste, manichéen, et donc clairement il faudra regarder Ninja pour l’action. Le titre d’ailleurs minimaliste de ce film rend assez compte de la portée du métrage, qui ne se force vraiment pas sur l’histoire. Par ailleurs il y a des choses assez ridicules (le sabre de résurrection !) qui viennent plomber encore un peu la solidité du film. En revanche sa durée est courte (1 heure 20), l’action est bien présente, la gradation correcte jusqu’à la fin, et donc le film remplit le contrat de ce coté-là. Mais c’est vrai que c’est regrettable que le film n’est pas davantage soigné son fond, car Ninja reste assez bête et assez creux.
La réalisation est bonne. Florentine livre un métrage réussi, avec des scènes d’action très bien menées et très lisibles, on profite vraiment des qualités athlétiques de Scott Adkins. On sent un réalisateur qui à l’expérience du genre, et le réalisateur continue de me faire bonne impression dans ce registre, loin des montages épileptiques habituels. Coté décors ça passe encore même si le film ne fait pas des folies, pour la photographie ça fait quand même un peu série B fauchée, et je ne parle pas des effets sanglants. Là c’est minable. C’est du numérique à gogo et ça se voit. Il y a notamment une scène où ça fait véritablement pitié. Ca enlève de la crédibilité au film, surtout que c’est systématique lors des combats au sabre, soit lorsqu’on assiste aux combats des ninjas. Pour la bande son rien de bien mémorable.
En fait Ninja est une série B qui reprend presque correctement ce sujet, mais qui n’a presque pas d’histoire, des personnages en carton, et qui a voulu visuellement trop en faire au risque de se bruler les doigts. Si la maitrise de Florentine est là, si Adkins est bon athlète, si le film reste rythmé et divertissant, il est quand même bien pauvre pour le reste. 2.