Après "Mommy" et "J'ai tué ma mère", je me suis attaqué à cet autre film de Dolan.
AOUCH ! J''avais déjà été déçu par les deux premiers films que j'ai vu de ce réalisateur mais là c'est le comble ! Je ne comprends pas plus l'engouement, l'acharnement des cinéphiles à citer Xavier Dolan comme un prodige du cinéma. Là ce film tombe dans l'absurde, les musiques s'enchaînent mal, le triangle amoureux est mal exploité, délaissé au profit d'un visuel à vomir et ferait passer celui de "Pearl Harbor" pour le trio du millénaire, le montage est encore plus mal fait que celui de "Mommy", les réactions, les actes des protagonistes n'ont aucune raison, aucun sens au niveau humain, la logique est absente, (la bagarre des deux amis, la mère de Nicolas qui rentre dans l'appartement et qui voit quelqu'un d'autre que son fils, aucun étonnement, aucune interrogation, etc, etc...) si bien que les personnages du film Rubber ont l'air plus cohérents et plus logiques que ceux des Amours Imaginaires. "Imaginaires", oui, pour les acteurs mais aussi pour le spectateur, car rien n'est développé. Les acteurs ne sont pas crédibles une seconde, ce n'est pas qu'ils jouent mal, c'est qu'ils ne sont pas naturels, pas en osmose avec le thème du film, ce film n'est pas représentatif d'une génération comme le disent certains, car on ne peut s'identifier à aucun personnage du trio. Xavier Dolan devrait faire attention à son montage et à sa manière de filmer en se mettant derrière la caméra et seulement derrière, car ici, en tant que réalisateur, il pond un film "semi-expérimental" qui reprend la forme d'un cinéma avant-gardiste très visuel et très sensoriel (un peu comme Terrence Malick) sans en reprendre les codes et la réflexion soulevée d'un tel style de cinéma, et l'oeuvre devient vite indigeste. En tant que comédien, il est aussi ennuyeux et aussi "tête à claques" que dans J'ai tué ma mère, insupportable, les deux autres protagonistes sont incohérents et font figures de statues marchant au ralenti et répétant une publicité anti-tabac (ou alors une pub pour des fringues vintage...).
Le long métrage est ennuyeux, barbant, sans intérêt.
Le fond maintenant, une amitié délaissée au profit d'un amour impossible certes, mais quoi ensuite ? Rebelote ? aucune leçon de morale, la fin est bâclée, mal fichue, transcrite sans virtuosité, comme si le cinéaste en avait ras la casquette et avait décidé de jeter à la benne une fin avec une moralité et pondre un final raté, sans vie, sans âme.
Bref 1/10, car il n'y a rien, rien qui peut hisser ce film sur un piédestal et cela prouve qu'actuellement, les récompenses du festival de Cannes sont plus attribuées à des effets de mode au profit d'autres œuvres au mérite bien plus grand, car Dolan n'est pas un cinéaste qui cherche à faire passer un message ou engager une réflexion, ce n'est même pas un cinéaste qui possède un style, un univers, des codes bien à lui, Dolan est un effet de mode, tout simplement. Au moins dans Mommy, même si je n'ai pas du tout aimé l'oeuvre, il y avait une "âme", une trace d'un cinéaste, là, c'est vide, sans aura, c'est une coquille vide, une expérimentation ratée sans finalité, le film est sans vie. Le film est mort, fade, ce n'est pas une oeuvre d'art !