Godzilla a de fortes chances d'être la principale cause de mon futur décès d'ici quelques heures. Pourquoi est-ce que je dis ça? Parce que je vais soit me faire taillader pour ne pas avoir dit que ce film est une bouse, soit me faire taillader pour ne pas avoir dit que c'était une réussite totale. Beaucoup ont attendu avec impatience ce nouveau Godzilla en espérant qu'il répare les dégâts causé par Roland Emmerich en 1998 (vous connaissez déjà mon avis sur son film, c'est pas nul à mes yeux mais ça vole pas haut) et c'est pourquoi il a été classé parmi les films les plus attendus de cette belle année 2014. Et contrairement à ce que je pensais, la presse a bien plus apprécié ce redémarrage que le public qui lui pour le coup est très partagé. Limite si sur le Net, il n'est pas assassiné tant la déception a été grande pour de nombreux fans. Personnellement, je ne voulais pas voir ce reboot au départ mais les bandes-annonces laissaient néanmoins prévoir quelque chose d'assez neuf dans le domaine du blockbuster américain, notamment dans l'ambiance. Mais vu qu'X-Men Days of Future Past sortait une semaine après, j'ai dû faire mon choix et il a été très rapide à prendre. Mais finalement j'ai réussi à voir ce fameux film qui a tant fait débat. Et pour ma part, je ne suis pas déçu par rapport à l'attente. Je suis déçu en voyant que le film contient toutes les choses qui auraient pu faire de lui un divertissement de haute volée. Ça n'en fait pas un mauvais film! Mais disons qu'une fois que le générique de fin est arrivé, je ne savais pas vraiment quoi en penser. Commençons comme il se doit par juger le casting. Il faut savoir que je n'ai jamais vu Bryan Cranston à l'oeuvre dans Breaking Bad donc il était dur pour moi de comprendre la joie des gens par rapport à ce choix de casting. Surtout que le dernier film où je l'ai vu à l'écran est le remake de Total Recall. Donc ouais j'avais vraiment du mal à comprendre cet engouement. Mais dès le début du film, l'acteur se révèle vraiment très bon et attachant! Bon certes, il a tendance à surjouer un tout petit peu à certains moments mais on avait là un personnage très bien mis en place avec un bon background et une situation assez forte en émotion.
Avoir été obligé de laisser sa femme mourir après un accident et être en même temps trahi par le gouvernement pour au final s'éloigner de son fils et passer 15 ans à rechercher la vérité sur cette catastrophe
, c'était une bonne mise en place. la relation père-fils avait vraiment de quoi toucher le spectateur et il y avait largement moyen d'apporter un développement intelligent à son parcours pour resserrer les liens avec sa famille. Mais au final, il y a un seul problème. Juste un tout petit. Qui ne fait que signaler la chute d'intérêt des gens pour le film et qui est:
Le personnage meurt.........AU BOUT DE 40 MINUTES DE FILM MONTRE EN MAIN!!!!
Pourquoi???!!!! À quoi ça servait de faire une telle installation pour présenter le personnage
si c'est pour qu'il crève
et que son avancée psychologique n'aille nulle part???!!!! Et si c'est une manière de dire que oui on met fin aux clichés de nos jours et ben c'était inutile vu qu'en gros toute cette introduction de personnages ne sert à rien vu que Ford Brody n'est jamais développé comme il faut! Parce que oui c'est surtout ça le problème. Vu que
Joseph Brody meurt, qui le remplace comme personnage principal? Exact! Le personnage du fils qui n'a aucune évolution, aucun problème relationnel, aucun conflit intérieur à résoudre à part le fait de sauver sa famille et surtout plus aucun intérêt pour nous vu que sa relation avec son père a pris fin dès le premiers tiers du film!
Que reste t-il donc d'intéressant chez ce personnage? Rien!!! C'est horrible de dire ça mais même Nick Tatopoulos dans le film d'Emmerich avait plus d'intérêt à être suivi! Et c'est à ce pauvre Aaron Taylor-Johnson d'endosser le rôle du protagoniste et de prendre toutes les critiques assassines sur la tronche. Mais il faut que les gens se mettent une chose dans la tête. Qui aurait pu rendre son personnage attachant? Oui, personne! Parce que Taylor-Johnson a beau faire le boulot, il n'y a rien qu'il puisse mieux faire tant le héros est vide. Ce pauvre mec ne pouvait rien faire pour l'améliorer et personne n'aurait pu le rendre meilleur. Et vu qu'on doit le suivre pendant encore 1h15, c'est limite parfois si je commençais pas à m'ennuyer. Elizabeth Olsen joue assez bien la petite amie de Ford mais on la voit trop peu et elle n'est pas très intéressante elle non plus. Et même Ken Watanabe que j'adore habituellement n'arrive pas à réellement se démarquer vu que son rôle consiste à balancer des répliques de vieux sage asiatique pour montrer que ouais la nature doit se gérer toute-seule. C'est déjà-vu et l'entendre dire qu'il ne faut pas intervenir dans tout ça est assez ironique quand on sait qu
'il dirige l'organisation Monarch pour enfermer le MUTO et carrément le tuer quand ça dégénère
. Ne l'oublions pas! L'Homme ne doit pas intervenir chez la Nature bien entendu! David Strathairn non plus ne fait pas grand chose à part interpréter un amiral vu 100 fois dans plein de grosses productions et qui, évidemment comme tout amiral vu 100 fois dans plein de grosses productions, va prendre la pire décision militaire possible et foutre la merde partout. Mais j'en reparlerai plus bas. Ah et il y a Juliette Binoche aussi dans le film. Elle doit apparaître juste 5 minutes au total. Même pas de flashback. Juste 5 minutes qui suffisent à voir son nom sur l'affiche du film. Au final, c'est de là que se fait sentir avant tout la grosse déception. Aucun personnage attachant ou mémorable excepté Bryan Cranston malgré les bons comédiens. Mais parlons de quelques chose de plus positif! La musique par exemple! À mon sens, Alexandre Desplats ne fait que s'améliorer de plus en plus ces dernières années. Avant, ses compositions étaient peu mises en valeur et trop discrètes. Mais maintenant, il a réussi à parfaitement gérer le moyen de bien mettre en valeur son travail. Et Godzilla le confirme. La bande-originale est assez réussie avec quelques morceaux qui arrivent à se faire repérer à plusieurs moments et une très bonne orchestration. Sur le visuel, j'ai été surpris au départ de voir que pour une production de cette envergure, le budget n'ait pas au moins atteint les 200 millions de $. Mais c'est maintenant que j'ai compris. Parce que oui, durant tout le film, Gareth Edwards ne va faire que jouer avec nos nerfs comme s'il nous adressait un doigt d'honneur bien droit en pleine face. Et comment s'y prend t-il? Eh bien c'est simple.
Godzilla arrive pour la première fois près de Hawaï, déclenche une gigantesque vague, les plans sont fait au sol pour montrer le gigantisme de la créature, les militaires ne savent pas quoi faire pour l'arrêter, les civils courent dans tous les sens, le MUTO arrête de tout détruire dès qu'il voit Godzilla, le monstre en question se place devant lui! La caméra montre tout son corps en intégralité! Et là le cri culte surgit! Il est refait!! Il est puissaaaannnnt!!!! Il est fooooorrrrt!!!!!! EETTTT........... cut. Oui. Voilà ce qu'il se passe. Toute une installation de génie pour préparer un combat qu'on ne verra pas et qui virera directement à la famille de Ford dont on se fout et qui ne sert à rien dans cette scène. ET CE CUT SE REPRODUIT 4 FOIS DANS LE FILM!!!!!!!! SUR 6 COMBATS 5 CUTS!!!!!!
Non mais vous imaginez la frustration qu'on ressent dès que le plan coupe sur autre chose qui se produit 10 minutes après???!!! Et c'est ça le plus énervant! Parce qu'Edwards a de super idées de mise en scène pour préparer les combats entre les monstres mais au final tout ça ne sert à rien vu qu'il ne finit pas ses scènes d'action! D'ailleurs c'est à peine s'il les commence!!! Autant de préparation pour mettre le spectateur en confiance, pour le tenir en haleine jusqu'au dénouement qui finalement s'arrivera pas. Sauf dans le combat final où là par contre on a enfin ce qu'on voulait depuis le départ. Les effets spéciaux sont particulièrement réussis et les attaques sont très prenantes. Seul petit souci, toute la scène se passe de nuit dans une ville à moitié détruite où la fumée est omniprésente. Mais bon il n'y a pas de cut alors je suis prêt à oublier ça. Comme je l'ait dit en haut, la réalisation de Gareth Edwards a de très bonnes idées à plusieurs moments. J'aime surtout
le plan où les soldats situés en haut d'un immeuble envoient des fusées éclairantes sur Godzilla mais pour qu'au final on ne voit qu'un toute petite partie du bas de son corps ou même celui sur les avions qui tombent un par un dans l'Océan
. C'est un style qui me plaît beaucoup. Même s'il y a certaines lourdeurs de temps en temps comme
la photo de famille retrouvée parmi les ruines de Janjira, je veux dire, était-ce vraiment nécessaire? On a pas assez bien compris que Joseph fait ça pour sa femme?!
C'est une très bonne chose par contre d'avoir opté pour un design très fidèle au film japonais de 1954, même si je n'en suis pas fan, ça permet au film d'avoir son propre genre. Par contre, les MUTO sont peu imaginatifs.. Et terminons donc avec l'histoire qui est elle-aussi un très gros problème du long-métrage. Ce problème peut se résumer en un mot: MUTO. Voilà comment le film aurait dû s'appeler comme plusieurs l'ont précisé. Ce film n'est à aucun moment centré sur Godzilla. Je pensais avant que tout le monde exagérait quand ils disaient que Godzilla n'était qu'un figurant mais aussi étonnant que ça puisse paraître, même à la fin du film, je n'avais pas l'impression que ça devait se terminer de cette manière tant on essaye de montrer
l'héroïsme de Godzilla
alors qu'on ne l'a vu qu'une demi-heure au total et qu'il n'est jamais le centre d'attention. Il faudra attendre 45 minutes pour qu'on parle enfin de lui et 55 minutes pour qu'il apparaisse!!! Tout est sur les MUTO! L'origine de l'accident de la centrale, les tremblements de terre, les mensonges du gouvernement, la menace planétaire etc... Ils sont le véritable danger et pourtant n'ont pratiquement jamais été vus ou mentionnés pendant la promotion du film. Et parlons-en de cette fameuse promo presque aussi mensongère que celle de Prometheus tant elle a pris le public pour une bande d'idiots sur toute la ligne. Ah on s'en souvient de ces affiches et de ces bandes-annonces refaites qui nous montrait un Godzilla plus menaçant et dangereux que jamais. Et bien finalement et histoire de nous faire encore plus rager,
Godzilla EST GENTIL!!!! Et c'est pas genre il y a un moment d'hésitation où on se demande s'il va nous sauver ou nous tuer non non! Sa mission et son but son clairs dès qu'on parle de lui, revenir à la surface de la Terre pour buter tous les MUTO. Comment pouvait-on encore plus se foutre de la gueule de monde??!!! Faire de lui un héros va à l'encontre de tout ce que le film a promis!!! Il est où l'intérêt à nous faire croire que c'est un antagoniste alors que c'est exactement l'inverse???!!!
Pourquoi??!! Et vu que sans incohérences ça ne serait pas drôle, parlons des idioties du film.
Le personnage meurt.........AU BOUT DE 40 MINUTES DE FILM MONTRE EN MAIN!!!!
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Ça devient un rituel pour moi maintenant de lister les événements illogiques des blockbusters. Mais le scénario a de bonnes choses quand même. Il arrive à créer une ambiance différente des autres productions américaines surtout grâce à la mise en scène de Gareth Edwards et quelques scènes vraiment réussies comme celle
Le personnage meurt.........AU BOUT DE 40 MINUTES DE FILM MONTRE EN MAIN!!!!
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qui est sûrement la séquence la plus réussie du film. Et puis au final, il n'y a rien d'honteux dans cette intrigue. C'est juste qu'elle est mensongère et fait de mauvais choix. Donc que dire au final sur ce reboot de Godzilla? Eh bien en général je trouve que c'est pas mal mais comme beaucoup j'ai été assez gêné de voir qu'il aurait pu être meilleur si Edwards n'avait pas dû se plier à des décisions de producteurs juste pour attirer le public. Le réalisateur a beau nous faire croire qu'il a fait le film qu'il voulait, je pense qu'il ne l'a fait qu'à moitié. Donc en général, c'est plutôt divertissant mais il ne faut pas s'attendre à une grosse claque comme plusieurs l'ont crû selon moi. Mais il n'empêche que je reste intrigué à l'idée d'une suite. Peut-être que cette fois Gareth Edwards aura vraiment carte blanche pour le diriger.