Ah, le voilà enfin LE film de 2014 que j’attendais avec le plus d’impatience !! Et oui, je suis un grand fan du kaiju le plus célèbre de la planète : j’ai presque vu tous les films de la saga dont l’énorme affront de Roland Emmerich en 98 (je cherche toujours le mec pour le crucifier !!), et justement j’espérais être vengé de cet affront par la nouvelle version US…et puis dix ans après l’incroyable "Godzilla Final Wars" de Ryuhei Kitamura, il était tant qu’un nouveau film apparaisse pour contenter notre âme de fans hardcores….Je sors tout juste de la séance, et vous savez quoi ? Et bien….je ne peux le cacher mais je suis vraiment, vraiment déçu par ce Godzilla version 2014 et cela pour un point bien précis : avant d’être un Godzilla, c’est un film de Gareth Edwards et Gareth Edwards a encore fait du Gareth Edwards !! Comme il l’avait fait dans son "Monsters" où une invasion de créatures extra-terrestres n’était finalement qu’une toile de fond pour raconter une histoire différente, Edwards décide de filmer Godzilla à hauteur d’humain avec pour justification le fait d’avoir voulu donner l’impression que tout était filmé par une véritable équipe de tournage qui aurait pris le risque d’aller enregistrer des images d’une créature détruisant des immeubles dans une ville. Cela nous donne parfois de jolis plans (j’y reviendrais plus tard) mais cela amène plusieurs frustrations lorsque Edwards décide plusieurs fois de nous couper l’action/catastrophe en lâchant les évènements en « direct » pour nous les présenter la seconde suivante dans une télévision lors d’un flash spécial : à chaque fois j’ai eu envie de hurler ! Mais merde, je suis dans un Godzilla, non ?!! Alors laisse-moi voir des monstres se taper dessus putain !!!! Déjà qu’il faut attendre presque 1h pour voir Godzi en entier, c’est reloud franchement….et puis, s’intéresser aux humains, c’est pas si con comme idée si ces derniers avaient au moins une utilité quelconque : le héros ne souhaite que sauver et retrouver sa femme et son gosse et les militaires sont absolument stupides et toutes leurs décisions sont incompréhensibles (« Chef, on a deux monstres gigantesques se nourrissant et utilisant les radiations qui nous foncent droit dessus !! » « Envoyez-leur sur la tronche tous nos missiles nucléaires !! »….What The Fuck ????!!!!!! ). Prenez l’exemple du dernier film fait pour les 50 ans du gros lézard : dans "Godzilla Final Wars", les humains essayent au moins de leur côté de trouver une solution à la catastrophe qui leur tombe sur la tête ; et, pendant que Godzi se frottent à plein de monstres, ils tentent de neutraliser les extra-terrestres dans leur vaisseau-mère…bref ils sont acteurs et non pas simples spectateurs, ils agissent plutôt que ne subissent !! ….Et le pire dans tout ça, c’est que Gareth Edwards plombe lui-même son film car, pour le côté action/destruction massive on a vu bien mieux dans "Pacific Rim" ; et pour le côté drame humain pris dans le gigantisme d’un évènement surréaliste, le ressenti était bien plus fort et mieux rendu dans "Cloverfield" ! Mon autre gros reproche au film (qui découle directement du premier que je viens d’exposer) est le manque d’exposition de Godzi et le peu de combats titanesques : certes le dernier acte est absolument formidable et rend enfin honneur au King of Monster, mais il n’y a rien avant !! Et le film fait plus de 2h !!! Dernier point, sur les personnages : autant on savait qu’on verrait pas longtemps à l’écran Juliette Binoche grâce aux bandes-annonces, autant faire un gros tapage autour de Bryan Cranston (genre « dans Gozilla retrouver LA star de Breaking Bad !! »…et vive le marketing !) pour le peu de temps que lui aussi apparaît à l’écran (supérieur à Binoche tout de même) et, surtout, pour le sous-exploiter à ce point…mais il sert pas à grand chose (juste donner un peu d'émotions). Le héros ne cherche qu’une chose : retrouver sa famille et, alors qu’il le précise lui-même lors d’un briefing militaire, ses compétences professionnelles ne sont jamais mises à profit…il ne sert à rien !!! Le scientifique japonais qui n’intervient jamais lors de prises de décisions et qui se contente de nous rappeler tout le temps qu’on est impuissant face aux forces de la nature…il sert à rien ! Et la femme du héros et bin, elle ne serait pas là ça serait pareil…elle sert à rien !!! Vous l’aurez compris, les personnages de ce film ont tous un point commun : leur inutilité !! C’est un comble car le réalisateur se concentre plus sur eux que sur l’évènement fantastique et improbable qui survient et ils ne font rien !! Bon voilà, j’ai balancé ce que j’avais sur le cœur…bon maintenant on va passer aux bonnes choses du film car, soyons franc, il n’est pas totalement à jeter : tout d’abord, Edwards nous propose des plans absolument somptueux comme celui du début où un hélicoptère survole une île verdoyante qui n’est pas sans rappeler ceux de "Jurassic Park" (tiens d’ailleurs, je me suis posé la question : est-ce un hommage à Spielberg intentionnel de la part d’Edwards, d’autant plus que le nom de famille du héros, Brody, est le même que celui du héros de "Les Dents de la Mer" : coïncidence ?), celui vertical où nous voyons des vaisseaux de guerre accompagner Godzilla qui nage vers les côtes américaines ou encore cette sublime séquence du saut en parachute des militaires (quel dommage qu’on pouvait la voir dans la bande-annonce !) Ensuite, il n’y a rien a dire sur les effets spéciaux : ils sont superbes et contribuent grandement à ne pas nous faire oublier qu’on est quand même dans un film catastrophe, qu’il s’agisse du tsunami ravageant les côtes de Hawaï, des immeubles s’écroulant suites aux coups donnés par les monstres dans leur combat, de l’EMP balancé par le Muto qui provoque des crashs d’avions et d’hélicoptères ou encore cette scène superbe dans l’aéroport où toute une rangée d’avions sur le tarmac explose, les uns après les autres !! Pour les Mutos justement, même s’ils sont bien faits et très impressionnants, leur design se rapproche plus du monstre de "Cloverfield" que des traditionnels kaijus japonais. Par contre, concernant Godzilla, je suis extrêmement…RAVI de son apparence : majestueux et puissant, ils ont poussé l’hommage jusqu’à le représenter tout en synthèse mais de manière à croire qu’il s’agit d’un humain dans un costume tout comme les films originaux… sincèrement j’avais peur sur ce point mais je fus rapidement rassuré ! Dernier bon point des FX : le combat final. On l’attend longtemps mais ça en vaut vraiment la peine tellement il est titanesque…et puis cette formidable fatality, que c’est bon putain !!! Au niveau du casting, c’est assez spécial car finalement, à part Aaron Taylor-Johnson, on ne voit pas grand monde. Bon, il est pas mauvais mais je le trouvait plus impliqué dans les deux "Kick-Ass". Ken Watanabe ne fait pas grand-chose, mais ce type a un putain de charisme rien qu’en restant immobile devant la caméra ; et quand à Juliette Binoche et Elizabeth Olsen on les voit si peu qu’on ne peut pas dire qu’elles jouent mal…non celui qui s’en sort le mieux c’est Heisenberg, pardon Bryan Cranston : même en étant présent que 30 minutes, il arrive à s’imposer et à porposer une prestation riche en émotions. Ah, qu'il est bien loin le Hal couillon et totalement pataud de la série « Malcolm » !!
Voilà, Godzilla n’est pas un mauvais film mais plutôt un film raté, qui aurait pu être bien meilleur avec des choix de réalisation différents. Ceux qui ne connaissent pas le King of Monsters pourront l’apprécier pleinement, bien plus que les fans qui, eux, grinceront des dents par moments. C’est pour cela que je lui mets la moyenne…bon on ne peut pas nier une chose : il arrive à nous faire oublier l’immonde étron de Roland Emmerich et ça, c’est déjà bien. Moi, je vais de ce pas me rematter "Godzilla Final Wars" pour rassasier mon envie de combats de gros monstres.