Je n’ai jamais eu la chance (ou la malchance) de découvrir la bande dessinée Ducobu, mais ce que je peux dire avec certitude, c’est que j’ai eu la malchance de mettre la main sur son adaptation cinématographique. Pardon ? Qu’est-ce que vous dites ? Que j’ai oublié de dire « ou la chance » ? Non non pas du tout ! Parce que franchement, de voir ça, eh bien ça ne m’a pas du tout donné envie de découvrir l’œuvre originelle. Je veux bien que la BD lorgne uniquement vers la blague, et que pour ce faire tout est tiré vers l’exagération en mettant en scène des gags sortis tout droit d’une imagination débordante. Encore faut-il arriver à écrire un scénario à partir d’une collection de blagues qui n’existent la plupart du temps que sur une seule page (deux tout au plus). En cela, ce n’est pas très dur quand on choisit de s’attarder sur une année scolaire, ce qui constitue d’ailleurs la principale source des différentes situations dessinées. Mais je doute fort que de voir Mme Gratin (Héléna Noguerra) dandiner du.c… (euuuuh on va rester poli hein) dandiner du derrière en passant l’aspirateur dans sa voiture devant les yeux ébahis d’admiration de Papa Ducobu se trouve dans la BD. Mais bon, admettons. Après tout, on sait bien que dans ce genre de fiction, chaque personnage en prend pour son grade. Les parents ne sont pas exempts, pas plus que l’enseignement, véritablement pris pour des abrutis de façon assumée mais avec un sens de la dérision plutôt contestable tellement c’est poussé. Même les tronches en culottes courtes n’y échappent pas en leur prêtant une certaine naïveté. Encore que je suis certain que dans les descriptions générales, ça respecte à peu près bien les personnages originaux. Cependant je me pose des questions sur le casting : qui a choisi Vincent Claude, l’interprète du jeune Ducobu ? Il est censé avoir 11 ans, et pourtant… il fait davantage ! Bon… renseignements pris… il avait bien 11 ans quand le tournage a eu lieu, quoiqu’il était plus près de ses 12 printemps. Oups ! J’ai failli être médisant !! Sans doute est-ce dû à son physique imposant (ou alors, comme s’insurgerait Obélix, je devrais dire enveloppé). Mais ni son faciès, ni son regard ne reflètent la canaillerie dévastatrice qui pousse les enseignants dans une certaine forme de folie. Du coup, rien ne prend : ni les cabotinages d’Elie Seimoun plus hystérique que jamais tant il passe son temps à crier, ni les trouvailles d’un élève plus dévoué à son imagination qu’à l’étude de ses cours. Seule la signification de l’acronyme CAD m’a bien fait rire, d’autant que le geste est aussitôt joint à la parole. En ce qui me concerne, il y a comme un air de vécu lol ! Cela dit on pourrait presque parler de plagiat en ce qui concerne la virée en forêt. En même temps, rester dans les murs de cette école…, on a vite fait de faire le tour. Mais ça ne vous rappelle rien ? "Le maître d’école", avec Coluche et Josiane Balasko… C’était en 1981 ! Dans tous les cas, ça trahit un manque évident d’idées de la part des scénaristes, parmi lesquels figure le réalisateur visiblement en manque aussi d’idées ET dans la mise en scène, ET dans la mise en images. Donc non, désolé, il n’y a pas grand-chose à retenir… Pauvre cinéma français qui essaie de redorer le blason de la comédie en se basant sur des bandes dessinées !… Sauf que cette BD n’est même pas française, mais belge. Dans toute cette médiocrité affligeante, seul Edgar Givry en proviseur semble avoir un soupçon de raison dans ce que je qualifie de catalogue d’idées destiné aux cancres les plus dissipés. Quoiqu’il en soit, si on se réfère aux notes globales données, les spectateurs et la presse semblent pour une fois d’accord sur la qualité de cette daube arborant fièrement le « made in France », où le plus grand cancre devient le gamin le plus débrouillard pour finir au rang de héros. Faut-il voir une morale comme quoi les études ne font pas l’intelligence de la personne ? Et celle où ceux qui font les plus grandes études ne sont pas forcément les plus futés ? Dans la réalité, c’est un peu vrai, mais le parti pris semble malgré tout un peu extrême. Il n’empêche que cela dit, je trouve presque dommage que l’affiche ne comporte pas de pictogrammes d’interdiction comme la maison des Gratin, du genre « interdit aux plus de 14 ans ».