Deuxième film des frères Dardenne que je regarde (après "Le silence de Lorna"), et je peux dire que ce cinéma là ne nous fait pas rentrer de plein fouet dans le scénario sociétal voulu. Ensuite, peut être qu'il s'agit d'un aperçu de ces deux métrages uniquement, et que les autres films ("Rosetta", "L'enfant"...) sont plus prenants et intensivement plus attachants.L'histoire du "Gamin au vélo" est simple bien que très bien écrite et ancré dans le contexte actuel : un ado, abandonné par son père, se retrouve livré à lui-même jusqu'au jour où une jeune femme décide de le prendre en main.Comment ça se termine ? Là aussi, un peu en queue de poisson. Tout au long du "Gamin au vélo", filmé à hauteur de l'enfant, on se rend compte que le sujet, bien posé dès le début, ne nous attire pas plus que ça, en raison sans doute d'une mise en scène assez plate. Non lisse, mais plate. On reste sans cesse à hauteur du vélo, et dès que les événements se précipitent, les Dardenne nous entraînent sans nous laisser le temps de s'approprier les personnages. Idem pour l'ado qui n'arrête jamais de fuir. Et tout cela en 1h20, oui, ça fait court, et les metteurs en scène ne prennent pas trop le temps d'approfondir les personnages. Les esquisser, là-dessus, pas de problème. Les fouiller, ça c'est autre chose. N'est-ce pas les frangins belges ?Pour parler esthétique, l'image n'est guère soignée, et la musique, un tout petit peu présente. Génial ! Car elle appuie bien là où ça peut faire mal : l'émotion. Merci messieurs !Pour parler casting, nous avons droit içi à un vrai tandem d'acteur. La très belle Cécile de France ("Mauvaise foi", "Sœur sourire") dans l'un de ses meilleurs rôles, et le tout jeune Thomas Doret (au début de sa carrière puis revu en 2012 aux côtés de Michel Bouquet dans "Renoir"), impressionnant de réalisme (mais dictant au poil près les exigences de nos frangins belges !). Suit le très bon Jérémie Rénier, toujours très bon. Le Cloclo de Siri, c'est lui !!Pour conclure, "Le gamin au vélo" aurait pu gagner à être plus poignant au lieu de ce narcissisme avéré n'en déplaise au couple de France-Doret, parfait.Spectateurs, à vous de juger.PS : "Le gamin au vélo" a remporté le Grand Prix à Cannes en 2011.